La récente étude du cabinet de conseil PEOPLE BASE CBM met en lumière la structure des rémunérations des dirigeants du CAC 40. Au-delà des salaires fixes, cette analyse révèle les différentes sources de revenus, notamment les rémunérations variables et à long terme. Ces résultats montrent une nette tendance à l’augmentation des rémunérations globales, avec un accent particulier sur la performance à long terme.
Une hausse significative de la rémunération globale en 2023
En 2023, les dirigeants des sociétés du CAC 40 ont vu leurs rémunérations augmenter de manière notable. Le package moyen a atteint 7 474 649 €, soit une hausse de 14,7 % par rapport à l’année précédente. Cette progression est principalement due à l’augmentation des rémunérations à long terme, qui représentent désormais 54 % du package global contre 48 % en 2022. Quant à la rémunération fixe, elle a légèrement augmenté de 0,7 % pour s’établir à 1 300 841 € en moyenne.
Des écarts marqués entre PDG et directeurs généraux
L’étude souligne une différence notable entre les Présidents Directeurs Généraux (PDG) et les Directeurs Généraux (DG) en matière de rémunération. Les PDG perçoivent un package moyen de 9 828 603 €, tandis que celui des DG est de 6 381 743 €. Cet écart s’explique par une plus grande part de la rémunération à long terme chez les PDG, qui atteint 6 259 323 €, contre 2 998 189 € pour les DG. La différence est donc principalement liée à la proportion de revenus liés à la performance à long terme.
La rémunération fixe reste stable, tandis que la rémunération à long terme augmente
Les dirigeants du CAC 40 voient leur rémunération fixe rester stable, représentant désormais 17 % de leur package total. Cela marque une légère baisse par rapport à 2022, où cette part était de 20 %. Cependant, la rémunération à long terme a connu une forte augmentation, passant de 3 128 384 € en 2022 à 4 032 207 € en 2023. Cette hausse de près de 30 % confirme que la performance à long terme devient un critère essentiel dans la rémunération des dirigeants.
La rémunération variable : une part sous contrôle
La part de la rémunération variable annuelle, ou bonus, représente 24 % du package global en 2023. Bien qu’en légère baisse par rapport à 2022, où elle était de 28 %, elle reste un élément important de la rémunération des dirigeants. En moyenne, cette rémunération variable atteint 1 763 514 €, mais elle varie en fonction des performances individuelles et des résultats des entreprises. Par exemple, le bonus annuel le plus élevé a été attribué au directeur général de Stellantis, avec une somme de 5 786 000 €.
L’intégration des critères ESG dans les pratiques de rémunération
L’étude montre également une prise en compte croissante des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) dans la détermination des rémunérations variables et à long terme. En moyenne, ces critères représentent 10 % du poids total des critères utilisés pour les bonus annuels et les actions de performance. Cette tendance devrait s’amplifier avec la mise en place de nouvelles régulations européennes, telles que la directive CSRD, qui encouragent la prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux dans les stratégies d’entreprise.
Une rémunération de plus en plus alignée sur la performance à long terme
Les résultats de cette étude mettent en évidence une rémunération des dirigeants du CAC 40 de plus en plus en phase avec la performance à long terme des entreprises. La part croissante des rémunérations à long terme témoigne d’une volonté des comités de rémunération d’aligner les intérêts des dirigeants avec ceux des actionnaires, tout en intégrant des critères de durabilité. Dans ce contexte, les dirigeants doivent répondre à des attentes accrues en matière de responsabilité environnementale et sociale, tout en garantissant la compétitivité de leurs entreprises.
Conclusion : une rémunération adaptée aux nouveaux défis
L’étude de PEOPLE BASE CBM met en lumière les évolutions récentes dans la rémunération des dirigeants du CAC 40. Avec une importance croissante accordée à la performance à long terme et aux critères ESG, ces dirigeants voient leurs rémunérations évoluer en fonction des nouvelles exigences de durabilité et de responsabilité. Cette tendance devrait se renforcer dans les années à venir, à mesure que les entreprises devront conjuguer performance financière et engagement sociétal.
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