
Bpifrance recense 2 900 startups Greentech en France fin 2024. Actrices clés de la transition écologique et de la réindustrialisation verte, elles créent de l’emploi, innovent dans l’industrie, la mobilité ou l’énergie, mais peinent encore à attirer suffisamment de capitaux pour consolider un modèle économique solide et durable.
Une dynamique portée par l’innovation et l’engagement
À l’occasion de la cinquième édition du Jour E à Lille, Bpifrance dévoile la nouvelle édition de son observatoire des startups Greentech. Ce rendez-vous annuel réunit plus de 1 000 entrepreneurs engagés pour accélérer la transition écologique et énergétique.
En 2024, la France compte près de 2 900 startups Greentech, dont 161 ont levé 2,2 milliards d’euros en capital-risque. Cela représente près d’un tiers de toutes les levées françaises sur l’année, confirmant la vitalité de cet écosystème stratégique.
Que sont les startups Greentech ?
Les Greentech sont des jeunes entreprises qui développent des solutions innovantes réduisant l’impact environnemental, en phase avec les objectifs de la taxonomie européenne. Elles interviennent sur des secteurs clés comme :
- la protection de l’environnement,
- les énergies renouvelables,
- la mobilité propre,
- ou encore la construction durable.
Bpifrance note également que 57 % de ces entreprises ont une vocation industrielle, et 20 % relèvent du champ des Deeptech, grâce à une innovation issue de la recherche.
Une répartition territoriale équilibrée
Fait marquant : 70 % des startups Greentech sont implantées hors Île-de-France, prouvant que la transition verte se déploie sur l’ensemble du territoire. Cette présence locale renforce leur rôle dans la réindustrialisation verte du pays.
Depuis 2022, 48 sites industriels portés par des startups ont vu le jour. En 2024, trois quarts des nouvelles usines ont été ouvertes par des Greentech. Ces sites favorisent l’émergence de filières innovantes :
- matériaux biosourcés,
- économie circulaire,
- microélectronique verte,
- alternatives végétales à la viande…
Une baisse relative des levées, mais une concentration sur la mobilité
Malgré un contexte mondial moins favorable, les Greentech françaises ont levé 2,2 milliards d’euros, soit une baisse de 20 % par rapport à 2023. Cette contraction s’explique notamment par une réduction des mégas levées (+100 M€).
Néanmoins, le secteur de la mobilité décarbonée concentre 43 % des montants levés, grâce à des opérations majeures menées par Electra et Hysetco. Suivent les nouvelles énergies et la transition industrielle.
En termes de volume, la répartition des levées reste équilibrée entre les verticales clés, comme la protection des écosystèmes, la mobilité, l’industrie verte et les énergies propres.
L’adaptation au changement climatique : un axe à développer
Bpifrance souligne que l’adaptation aux effets du changement climatique reste encore peu adressée. Les solutions émergent lentement, et concernent surtout le numérique : outils d’alerte, plateformes de suivi des risques, etc.
Pourtant, le besoin est là : inondations, chaleur extrême, sécheresses… Les opportunités d’innovation sont nombreuses. Ce domaine reste donc un levier de développement futur pour les Greentech françaises.
Un soutien renforcé de la part de Bpifrance
En 2024, Bpifrance a mobilisé plus de 3 milliards d’euros pour accompagner les Greentech. Cela inclut :
- 2,4 Mds€ pour financer l’innovation,
- 235 M€ d’investissements directs,
- 410 M€ via des fonds de fonds orientés transition environnementale,
- ainsi qu’un accompagnement dédié pour 190 entreprises, en progression de 32 % par rapport à 2023.
Conclusion : un écosystème en croissance, mais encore jeune
Les startups Greentech françaises affichent un potentiel de transformation majeur. Elles créent de l’emploi (55 000 en 2024), génèrent du chiffre d’affaires (5,4 Md€), et posent les bases d’une industrie plus sobre et plus durable.
Toutefois, comme le rappelle Paul-François Fournier (Bpifrance), il reste essentiel de structurer des modèles économiques viables et d’attirer davantage de capitaux privés pour accélérer la maturité de cet écosystème encore en construction.
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