Le 3 avril 2022 : Le changement climatique étant sans aucun doute l’un des plus grands défis du siècle, les États-Unis intensifient le débat entre l’investissement durable et les critères non financiers de premier plan de l’ESG (environnemental, social et de gouvernance). Par BlackRock
BlackRock considéré trop ESG ?
Ron DeSantis, le gouverneur de cet état américain, a pris cette décision en raison du discours pro-climat prôné par le géant de la gestion d’actifs
A l’heure où le changement climatique est sans doute l’un des plus grands défis à relever de ce siècle, le débat autour des investissements durables et des fameux critères extra-financiers ESG (Environnement, Social et Gouvernance) continue de faire rage aux Etats-Unis.
La recherche de rendement avant tout
Ron DeSantis, le gouverneur républicain de Floride, a décidé de retirer environ 2 milliards de dollars confiés à BlackRock. Dans le détail, 1,43 milliard de dollars d’emprunt d’Etat à long terme et 600 millions de dollars de fonds à court terme, gérés par Blackrock vont être alloués à d’autres sociétés de gestion. Au-delà de l’engagement en matière ESG, l’objectif affiché de l’Etat républicain est notamment d’obtenir les meilleurs rendements possibles, quitte à investir de manière non-responsable.
Des réactions identiques dans d’autres Etats
Du reste, la réponse de BlackRock ne s’est pas fait attendre, rappelant que « son seul objectif est de générer du rendement pour ses clients et que cela intègre la prise en compte des risques climatiques qui pèsent sur certaines entreprises ou sur certains de leurs actifs ».
Il faut dire que la Floride s’ajoute à une longue liste d’Etats américains (Caroline du Sud, Utah, Louisiane, Missouri, Arkansas, etc….) qui ont pris ces derniers mois une décision similaire en raison des positions pro-climat du géant de la gestion d’actifs. Rappelons sur ce point que le Texas, dont la puissance économique repose avant tout sur l’exploitation du pétrole et du gaz naturel, a récemment critiqué BlackRock et de nombreuses autres sociétés financières européennes dont BNP Paribas SA pour avoir boycotté l’industrie des combustibles fossiles dans le cadre de leurs efforts ESG.
ESG et performance financière
Quoi qu’il en soit, depuis de nombreuses années, les chercheurs académiques ont multiplié les études empiriques afin d’essayer établir un lien entre l’utilisation des critères ESG et la performance financière des entreprises. Et, en l’état actuel de la recherche académique, les connaissances sur l’impact financier des critères ESG restent encore très fragmentées. Pourtant, si l’on en croit les informations recueillies à ce sujet par les promoteurs du label public français ISR, environ « 90 % de ces études arrivent à la conclusion qu’il n’y a pas de lien négatif entre critères ESG et performance financière des entreprises ; la grande majorité d’entre elles faisant état d’une relation positive entre utilisation des critères ESG et performance financière ».
Toutefois, durant l’année 2022, les indices et fonds ESG ont largement sous-performés les indices et fonds classiques. Parmi les explications, les indices et fonds ESG intègrent souvent des valeurs technologiques qui ont particulièrement souffert avec la hausse des taux des banques centrales alors qu’à contrario, les fonds et indices classiques intègrent notamment des majors pétrolières (dont les valorisations ont explosés à la hausse).