L’Ukraine est bien en panique par Jacques Baud 

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Jacques Baud, ancien membre du renseignement stratégique suisse. Offre une analyse approfondie de la situation en Ukraine, deux ans après le début de l’opération militaire spéciale. Il met en lumière la stratégie russe visant à affaiblir progressivement les forces ukrainiennes, malgré une contre-offensive lancée à l’été 2023. Les avancées russes suscitent une vive inquiétude en Occident.

Ceci est un extrait d’une interview, sélectionné par votre média Green Finance, qui donne la parole à tous, même si cela peut vous déplaire et nous déclinons toutes responsabilités sur la source et les propos de cet extrait.

Stratégie russe et situation sur le terrain : une analyse approfondie

Selon Baud, les forces russes ne visent pas seulement à conquérir du territoire. Mais plutôt à affaiblir les forces ukrainiennes en progressant graduellement. Cette stratégie a considérablement affaibli l’armée ukrainienne, qui lutte désormais pour contrer l’avancée russe. Les différentes tentatives de contre-offensive ont échoué. Laissant l’Ukraine avec une armée affaiblie et une ligne de front en recul constant.

L’avance rapide des forces russes a déclenché une véritable panique en Occident. Aux États-Unis, où l’on avait déjà des doutes sur la possibilité de vaincre la Russie. Cette prise de conscience est arrivée plus tôt qu’en Europe. Malgré les efforts pour soutenir l’Ukraine, notamment en fournissant des armes, le soutien occidental montre des signes d’essoufflement. Cette évolution reflète les deux stratégies divergentes des États-Unis vis-à-vis de la Russie. L’affaiblir ou se réconcilier avec elle pour contrer la montée de la Chine.

Ces constats révèlent une situation complexe et en évolution constante. Où les enjeux géopolitiques internationaux jouent un rôle majeur dans le conflit ukrainien.

Tendances politiques divergentes aux États-Unis : vers un changement de stratégie

La politique américaine envers la Russie est marquée par deux tendances distinctes. D’une part, certains milieux, en grande partie influencés par une hostilité historique envers la Russie. Cherchent à affaiblir davantage le pays. D’autre part, la tendance initiée par l’administration Trump privilégie un rapprochement avec la Russie, dans le but de contrer la montée en puissance de la Chine. Cette approche, bien que moins hostile, est également confrontée à des désaccords internes.

Les États-Unis, confrontés à leurs propres défis politiques et économiques internes, commencent à réduire leur soutien à l’Ukraine. Laissant ainsi un poids croissant sur les épaules de l’Europe. Cependant, les promesses européennes en termes d’aide militaire et financière peinent à être tenues. Ce qui suscite des doutes quant à la capacité de l’Europe à remplir son engagement envers l’Ukraine.

Défense de l’Europe et nuances sur les intentions russes

Le récit occidental, qui tend à peindre la Russie comme une menace pour l’Europe, évolue alors que les États-Unis et l’Europe se mobilisent pour défendre l’Ukraine et, potentiellement, toute l’Europe contre une éventuelle agression russe. Cependant, des nuances sur les intentions russes émergent, remettant en question la légitimité de cette défense inconditionnelle de l’Ukraine. Des propositions de résolution de la crise, telles que celle avancée par l’Ukraine en mars 2022. Soulignent la complexité de la situation et l’importance de considérer toutes les perspectives dans la recherche de solutions durables.

Les pays occidentaux, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni, ont préféré maintenir le conflit en Ukraine plutôt que de soutenir une proposition de paix avancée par Zelensky en mars 2022. Cela s’explique par leur volonté d’affaiblir la Russie et de continuer à présenter celle-ci comme une menace pour l’Ukraine.

Une prise de conscience

La déclaration d’Emmanuel Macron sur la possibilité d’envoyer des troupes en Ukraine a révélé au grand public la présence militaire déjà en place dans le pays. En effet, des forces françaises participent à la chaîne logistique des armes fournies à l’Ukraine. Ce qui implique une implication directe dans le conflit.

La situation en Ukraine illustre la complexité des alliances et des intérêts géopolitiques en jeu. Alors que certains pays occidentaux cherchent à maintenir la pression sur la Russie. D’autres sont plus enclins à négocier pour résoudre le conflit. Cependant, la présence militaire occidentale en Ukraine complique davantage la situation et soulève des questions sur les implications de ces actions.

Défis pour la diplomatie européenne : entre prudence et coopération

Les déclarations contradictoires des dirigeants européens. Comme celle d’Emmanuel Macron sur l’envoi éventuel de troupes en Ukraine, reflètent les défis auxquels est confrontée la diplomatie européenne. Trouver un équilibre entre prudence et coopération dans la résolution du conflit en Ukraine demeure un défi majeur pour les dirigeants européens.

La complexité des relations entre l’OTAN et l’Ukraine

L’intervenant souligne que l’Ukraine est un partenaire de l’OTAN, mais pas un membre à part entière. Cette relation implique une assistance à la formation et à l’organisation des forces. Mais ne constitue pas une présence militaire directe de l’OTAN sur le territoire ukrainien. Il met en garde contre les risques d’escalade liés à toute implication militaire de l’OTAN en Ukraine, notamment en raison du potentiel d’une réponse russe, et souligne que toute intervention nécessiterait l’implication des États-Unis en raison de leur rôle central au sein de l’alliance.

Les défis et les risques d’une intervention militaire en Ukraine

L’intervenant souligne les défis stratégiques et politiques associés à une escalade militaire en Ukraine, y compris les risques d’escalade nucléaire. Il met en lumière les incertitudes entourant la réaction des États occidentaux face à une attaque russe contre leurs forces ou celles de leurs alliés en Ukraine. De plus. Il évoque les implications potentielles d’une intervention militaire occidentale sur la situation en Europe de l’Est et les motivations réelles derrière les actions russes en Ukraine, remettant en question les narratives occidentales sur le sujet.

La position russe et les intentions en Ukraine

L’intervenant souligne que la Russie n’a pas l’intention d’annexer l’Ukraine. En soulignant des parallèles avec l’annexion précédente des républiques du Donbass. Il explique que les Russes ont envisagé une solution politique pour le Donbass. Appuyée par un accord impliquant l’Ukraine, les républiques du Donbass, ainsi que l’Allemagne, la France et la Russie. Cette solution devait fournir un cadre légal pour la résolution du conflit, mais les Occidentaux ont refusé de l’appliquer, menant à l’escalade du conflit.

Il affirme que les Russes privilégient une solution politique et n’ont pas l’intention d’envahir l’Ukraine dans son ensemble. Il souligne les défis d’une occupation de l’Ukraine occidentale en raison de sa population majoritairement ukrainienne et évoque le désaccord entre l’Ukraine et l’Union européenne, notamment en matière économique, en soulignant que l’Ukraine était initialement conçue pour interagir avec l’économie russe.

La politique intérieure et extérieure russe face à la mort de Navalny

L’intervenant minimise l’impact de la mort d’Alexeï Navalny sur la politique intérieure russe, le considérant comme un opposant minoritaire sans un programme politique clair. Il critique également la réaction des pays occidentaux, affirmant qu’ils ont réagi sur des sentiments plutôt que sur des preuves concrètes. Il souligne l’hypocrisie de certaines actions occidentales en matière de droits de l’homme, citant des exemples de traitement injuste de prisonniers dans d’autres pays sans réaction similaire de la part des pays occidentaux.

L’intervenant souligne les réactions précipitées des dirigeants européens après la mort de Navalny, accusant immédiatement Poutine de l’avoir assassiné. Il mentionne également les déclarations ultérieures du chef du renseignement militaire ukrainien, affirmant que Navalny est mort naturellement en prison, ce qui remet en question les accusations initiales des Occidentaux. Il critique l’adoption de politiques étrangères basées sur des sentiments plutôt que sur des preuves tangibles, soulignant le besoin de recul et de vérification des faits.

Critique de l’approche politique et militaire occidentale envers la Russie et l’Ukraine

L’intervenant exprime son désaccord avec l’approche occidentale envers la Russie et l’Ukraine, mettant en lumière une série de lacunes dans la formulation et l’exécution des politiques étrangères et militaires. Une critique de l’ignorance des parlementaires sur les questions internationales et leur tendance à réagir de manière émotionnelle plutôt que réfléchie. Il remet en question l’efficacité des stratégies occidentales, soulignant l’absence d’objectifs clairs et de moyens adéquats pour soutenir l’Ukraine. Il suggère une approche plus pragmatique basée sur la négociation plutôt que sur des aspirations irréalistes.

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