Mercredi 8 juin 2022, l’Union européenne a voté en faveur de l’interdiction des véhicules à moteur thermique, une décision historique qui ne plaît pas à tout le monde !
Le Parlement européen a approuvé !
C’est une décision historique pour l’Union européenne. En effet, les eurodéputés se sont exprimés sur huit des propositions du paquet législatif d’ampleur, présenté par la Commission européenne en juillet 2021, pour réduire les émissions de CO2 de 55 % d’ici à 2030.
Après ce vote, les véhicules électriques à batterie étant les seuls à satisfaire l’ambition européenne d’émissions automobiles nulles à partir de 2035, ils deviendront de facto les seuls autorisés sur le marché du neuf. L’Europe a imposé dès 2020 un plafond moyen de 95 grammes de CO2 par kilomètre aux constructeurs automobiles, qui devait être encore abaissé de 37,5 % en 2030.
Finalement, l’UE vise ainsi une réduction qui pourrait atteindre 50 % en 2030, puis 100 % en 2035.
Après le résultat, M. Canfin a salué « une victoire majeure » et « une décision historique qui nous mène vers une nouvelle ère, celle de la neutralité climat »
La droite s’alarme des conséquences industrielles
Le PPE (droite pro-européenne et première force au Parlement) avait plutôt proposé de viser une réduction de 90 % des émissions automobiles en 2035, quitte à poursuivre la vente de voitures hybrides et de prendre en compte le carbone émis pour la production d’une voiture. « C’est incompatible avec l’accord de Paris » et compromet l’objectif européen de neutralité carbone en 2050, avait tempêté Pascal Canfin (Renew, libéraux), président de la commission parlementaire de l’environnement, anticipant alors un vote « très serré » et dénonçant la « radicalisation anti-Pacte vert » d’une droite victime du « lobbying intense » des industriels.
Quelle conséquence pour l’industrie ?
France, Allemagne, Espagne, Italie… Dans chacun de ces pays, l’industrie automobile représente une part importante des emplois industriels. Mais la fabrication de véhicules électriques nécessitant moins de main-d’œuvre que les thermiques, la transition énergétique pourrait détruire de nombreux emplois, malgré l’implantation d’usines de batteries. En France, par exemple, le passage à l’électrique pourrait faire perdre 65 000 emplois sur les 200 000 que compte la filière, selon la plateforme de l’automobile (PFA). Son président, l’ancien ministre Luc Chatel, a même parlé de « sabordage industriel »