La pyramide de Ponzi, rendu célèbre par Bernard Madoff, affecte le secteur financier britannique, touchant principalement des retraités et des personnes handicapées. Le marché des “obligations toxiques” pour les particuliers en subit les conséquences.
Pyramide de Ponzi et victimes dépouillées de millions
Un scandale financier éclate au cœur de la City londonienne. Touchant 11 600 victimes, principalement des retraités et des personnes handicapées. Ils ont été dépouillés de 237 millions de livres sterling (280 millions d’euros) par London Capital & Finance (LCF). Les investisseurs, pensant avoir placé leur argent en toute sécurité, avaient souscrit à des “mini-obligations”. Des titres de dette à rendement élevé destinés au grand public. Ces produits, non négociables sur un marché secondaire, ont enchaîné les investisseurs à leurs placements.
LCF proposait des rendements alléchants, atteignant 8 % à une époque où les taux d’intérêt sur la dette d’État britannique étaient inférieurs à 1 %. La Financial Conduct Authority (FCA), alertée, a enquêté sur LCF et a rapidement découvert des activités frauduleuses. Contrainte de cesser ses activités, la société et ses dirigeants font aujourd’hui l’objet de poursuites judiciaires. La justice britannique qualifie leurs agissements d’arnaque à la Madoff. Une variante de la pyramide de Ponzi. Pour payer les intérêts aux détenteurs d’obligations, ils ont puisé dans les fonds d’autres clients. Créant ainsi une illusion de viabilité financière.
Fraude, luxe et réparations pour les victimes dépouillées
Les organisateurs présumés de cette fraude, dont l’ancien dirigeant Michael Andy Thomson. Qui nie toute malversation. Accusés d’avoir détourné une partie des fonds collectés pour acheter des voitures de luxe (Porsche, Rolls-Royce). Et des montres (Rolex, Patek Philippe). Le procès devrait se prolonger pendant plusieurs mois. Le fonds public d’indemnisation du Financial Services Compensation Scheme a déjà versé 58 millions de livres aux victimes, et le Trésor a ajouté 117 millions de livres supplémentaires.
Les auteurs de fraudes financières encourent jusqu’à sept ans de prison en cas d’escroquerie massive. La justice peut être sévère, d’autant plus que la City est déjà ébranlée par le Brexit. Les “mini-bonds”, qui ont connu une montée en puissance à une époque de taux d’intérêt bas, ont facilité la transition des “junk bonds” (titres risqués à haut rendement) des professionnels vers les particuliers, avec tous les risques potentiels d’abus.
Bien que les émetteurs de ces obligations n’aient pas eu besoin d’être enregistrés auprès du régulateur, la promotion et la publicité étaient soumises à des règles strictes. Notamment en matière de divulgation des risques et des frais. En 2020, la FCA a interdit la publicité des “mini-bonds” auprès des particuliers, sauf pour ceux ayant un certain niveau de richesse ou de connaissances financières appropriées, suite aux risques et controverses inhérents à ces produits, comme l’a illustré l’affaire LCF.
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