Le 24 janvier 2023 : La neutralité carbone est un enjeu primordial et les investisseurs peuvent aider les marchés émergents à y participer pleinement.
Les marchés émergents, maintenant!
Il sera impossible d’atteindre les objectifs mondiaux d’une importance cruciale de zéro émission nette sans les marchés émergents. Avec plus de 62% de la population mondiale et représentant 48% des émissions mondiales, les marchés émergents devraient être un point d’attention clé des investisseurs à impact durable. L’ampleur du défi est énorme: les marchés émergents doivent trouver 94,8 billions de dollars supplémentaires pour passer à zéro émission nette d’ici 2060. Et pourtant, dans l’ensemble, les investisseurs internationaux semblent rester à l’écart, effrayés par les risques et les incertitudes géopolitiques potentiels.
Sources: Bloomberg, NEF
Comment les investisseurs responsables peuvent-ils soutenir la transition énergétique des marchés émergents sans compromettre leurs principes?
Zoom sur les opportunités liées au changement climatique
Certaines entreprises de ces marchés émergents figureront parmi les principaux moteurs de la transition énergétique.
Entre 2020 à 2030, par exemple, la capacité de production d’énergie solaire photovoltaïque et éolienne à l’échelle mondiale devrait être multipliée par quatre. La plupart des producteurs de panneaux solaires sont installés en Asie. Sur la même période, les ventes de voitures électriques devraient être multipliées par 18. Le photovoltaïque est aujourd’hui l’une des options énergétiques les moins chères au monde et la Chine et le reste de l’Asie représenteront la majeure partie de l’augmentation de la production d’énergie solaire jusqu’en 2028.
Passer à l’électrique
En ce qui concerne les véhicules électriques, le passage prévu à la mobilité zéro émission dans les économies développées ne peut être atteint sans les marchés émergents. Par exemple, l’UE a récemment décidé que toutes les voitures neuves et camionnettes immatriculées en Europe seront à zéro émission d’ici 2035.
La batterie représentant une part très importante du prix d’une voiture électrique, l’Asie est appelée à devenir l’atelier de batteries du monde, grâce à sa domination sur la totalité de l’offre.
Et les autres greenablers
Les greenablers mettent une pierre à l’édifice d’une économie mondiale plus circulaire et plus efficace sur le plan énergétique. Parmi eux figurent les principaux fournisseurs de cuivre et de lithium, des métaux essentiels à la décarbonisation. Autre exemple : les producteurs de semi-conducteurs, qui sont principalement fabriqués en Asie et qui jouent un rôle essentiel dans la réduction de la consommation d’électricité, la demande pour ces produits est en constante augmentation.
Savoir-faire
Pour identifier des opportunités d’investissement spécifiques, nous pensons que les investisseurs doivent construire un univers exhaustif d’entreprises des marchés émergents jouant un rôle positif dans la fourniture de solutions climatiques. L’approche de Candriam consiste à regrouper ces entreprises autour de différents thèmes, tels que les véhicules électriques, les énergies renouvelables, les logiciels, le recyclage ou le réseau intelligent.
D’après notre expérience, il existe de nombreuses «perles cachées» dans les entreprises émergentes, dont les activités n’ont à première vue pas grand-chose à voir avec la transition énergétique, mais qui s’avèrent en fait être des contributeurs importants. Par exemple, la société taïwanaise de services financiers Chailease est non seulement un spécialiste du crédit-bail, de la vente à tempérament, de l’importation et de l’exportation et du financement direct, mais aussi l’un des plus grands propriétaires de centrales solaires du pays.
On peut citer également WEG SA, fabricant brésilien reconnu de moteurs électriques… mais aussi fortement exposé aux énergies renouvelables; ou encore Yadea, très présent également sur les deux roues électriques. Et la liste est loin d’être exhaustive.
Se concentrer sur ce qui compte
La neutralité carbone au niveau mondial sera atteinte lorsque les émissions de gaz à effet de serre causées par l’homme seront réduites au minimum absolu, tandis que les «émissions résiduelles» restantes seront éliminées de l’atmosphère par des usines ou de nouvelles technologies spécialement conçues à cet effet. Historiquement, les économies développées ont émis plus de carbone que les marchés émergents. Les économies développées d’Europe et des Etats-Unis ont également été les premières à réduire les émissions. Toutefois, ce projet à l’échelle du globe ne pourra pas réussir tant que les marchés émergents ne seront pas incités à prendre des mesures tout aussi efficaces et que les investisseurs ne joueront pas un rôle important en orientant les flux de capitaux vers les acteurs de l’action climatique, avant qu’il ne soit trop tard!