Paris, mars 2022. A l’approche de la Journée de la Femme, le cabinet Robert Walters a interrogé les cadres en France sur les sujets de l’impact de la pandémie sur la parité en entreprise. Alors que 77% des hommes estiment que la parité n’a pas été impactée par la crise, 63% des femmes déclarent le contraire.
LA CHARGE MENTALE IMPACTÉE ? VERS UNE PRISE DE CONSCIENCE DES FEMMES
Lors de la crise, plus de la moitié des femmes (59%) ont ressenti un impact négatif sur leur charge mentale, contre seulement 44% des hommes. Ce terme majoritairement associé aux femmes recouvre une réalité que ces dernières ont pu qualifier dans notre étude comme une difficulté à déconnecter après une journée de travail (70% contre 54% des hommes) ou encore à concilier travail et garde d’enfants/vie personnelle (44% contre 31%).
Encore plus conscientes de l’équilibre délicat à trouver entre vie personnelle et vie professionnelle, les femmes sont de plus en plus nombreuses à avoir redéfini leurs attentes en termes de carrière.
CE QUE VEULENT LES FEMMES
« Suite aux confinements successifs, avez-vous envisagé un changement d’emploi ? » : à cette question, c’est le oui qui l’emporte chez les femmes, à 54%. A la recherche d’un emploi qui ait plus de sens (68%), et d’un meilleur équilibre (53%), les femmes ont de nouvelles attentes cette année, confirmant les prévisions faites lors de l’étude de rémunération 2022.
Si elles sont plus nombreuses qu’en 2021 à estimer que leur salaire reflète leur expérience et leurs compétences (51%, contre 41% l’an passé), seules 18% se disent satisfaites de leur rémunération. Ainsi, 34% d’entre elles comptent négocier leur salaire pour cette année, contre 29% des hommes. Pour celles ayant déjà eu l’opportunité de négocier depuis ce début d’année, 89% déclarent que ces négociations ont porté leurs fruits, un chiffre quasiment similaire à celui des hommes (90%).
« La crise sanitaire a ralenti les progrès en termes d’égalité hommes/femmes en entreprise : aujourd’hui encore, 50% des cadres pensent qu’il est plus difficile pour les femmes d’obtenir une promotion, preuve que malgré les initiatives mises en place par les entreprises, les différences entre les hommes et les femmes continuent de se faire sentir », constate Coralie Rachet, Managing Director de Robert Walters et Walters People en France.
LES CADRES PLUS SATISFAITS QU’EN 2021 SUR LES MESURES D’INCLUSION ET DIVERSITÉ EN ENTREPRISE
Il reste donc beaucoup à faire pour faire progresser la parité. Pour autant, on constate une communication accrue dans les entreprises autour des sujets d’inclusion et diversité. Ainsi, 79% des cadres estiment que leur entreprise encourage l’inclusion et la diversité, soit 4 points de plus que l’an passé. Ils sont également plus nombreux à penser que chacun peut réussir au sein de leur entreprise (75%, contre 69% en 2021), et que leur entreprise met en place des initiatives pour les intégrer (66%, contre 61% l’an dernier).
Toutefois, si la perception globale des cadres évolue, elle diffère toujours autant entre les hommes et les femmes. 31% des femmes estiment ainsi que leurs opinions ne comptent pas autant que celles des autres collaborateurs, contre seulement 20% des hommes. De plus, 49% d’entre elles considèrent la mise en place de quotas pour s’assurer de la diversité au niveau du comité de direction comme l’une des principales mesures que les entreprises devraient mettre en place, tandis que seulement 21% des hommes partagent cet avis. Cependant, les entreprises doivent aller plus loin, car ce système de quotas ne sera pas suffisant pour compenser le fait que 45% des femmes manquent de confiance pour se présenter à des postes de direction, et 37% d’entre elles pensent que celles qui y accèdent y arrivent uniquement pour des raisons de quotas.
« La législation progresse, et avec elle le nombre de femmes au sein des comités de direction et des conseils d’administration : un mouvement est en marche, et ces entreprises qui recruteront des femmes sur des postes à responsabilités donneront l’exemple et aideront les femmes à se sentir plus légitimes et à réduire le syndrome de l’imposteur encore trop souvent présent » conclut Coralie Rachet.