Au grand dam des opposants à l’industrie pétrolière, le pétrole continue de voir sa demande augmenter, année après année, dans le monde. Ainsi, si l’on en croit les chiffres publiés par l’OCDE (cf graphique ci-dessous), l’humanité consomme désormais plus de 100 millions de barils par jour, soit un quasi doublement depuis 1985.
Evolution de la demande mondiale de pétrole (en millions de barils par jour)
Il faut dire que si les pays industrialisés ont tendance à stabiliser leur consommation, celle des pays émergents explose à la faveur de l’augmentation du pouvoir d’achat de la population. Ainsi, d’après l’Institut Français du pétrole énergies nouvelles (IFPEN), la demande mondiale devrait croître de 11 millions de barils par jour jusqu’en 2040, avec une dynamique particulièrement soutenue jusqu’en 2025.
Ce seuil symbolique des 100 millions de barils et ces perspectives de croissance mettent en avant deux éléments clés.
D’une part, la résilience de l’industrie pétrolière qui continue d’engranger des bénéfices malgré la baisse récente des prix de l’or noir. Une situation qui a notamment été rendu possible grâce à une rationalisation de ses processus de production, en abaissant le point mort de cette industrie, c’est-à-dire le niveau de prix du pétrole à partir duquel leurs acteurs commencent à gagner de l’argent. D’autre part, le fameux peak oil (pic pétrolier) n’est sans doute qu’un mythe, comme le montre le développement récent de la production de pétrole de schiste américain. En effet, selon l’Agence internationale de l’énergie, la production de ce pétrole non conventionnel devrait permettre aux États-Unis de devenir exportateur net de pétrole à partir de 2020, alors qu’il devait importer du pétrole jusqu’alors.