Pourquoi l’homme est-il aujourd’hui considéré comme le principal responsable du changement climatique en marche ? Quel est exactement son impact sur les processus naturels qui régissent la planète ? Hausse des températures, élévation du niveau de la mer, acidification des océans… quelles conséquences auront concrètement ces évolutions sur notre environnement ? Explications et enjeux par Le Monde :
Il faut d’abord s’intéresser à l’effet de serre :
Lorsque la terre est éclairée par le soleil, sa surface “réémet” vers l’espace une partie du rayonnement qu’elle a reçu. Sauf que les gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone, le méthane ou le protoxyde d’azote retiennent une partie de ce rayonnement infrarouge émit par la terre et lui renvoient. Ce qui contribue à la réchauffer. Or c’est justement cette mécanique que l’homme dérègle :
Depuis la révolution industrielle, les activités humaines émettent de grandes quantités de gaz à effet de serre, principalement du dioxyde de carbone et du méthane. Ces gaz s’accumulent dans l’atmosphère et atteignent désormais des niveaux records. Pour le CO2 par exemple, sa concentration est passée de 270 parties par million à la fin du 19e siècle, à près de 400 parties par million aujourd’hui. C’est la concentration la plus forte depuis 800 000 ans au moins.
Ainsi, l’effet de serre s’intensifie, le surplus d’énergie introduit aujourd’hui par l’homme dans la machine climatique est à peu près l’équivalent de trois petites bombes atomiques explosant chaque seconde… et les conséquences sont dramatiques :
Aujourd’hui la température moyenne terrestre a déjà augmenté de 0,8 degrés depuis la fin du 19e siècle, et les épisodes caniculaires sont plus fréquents. Les températures extrêmes qui ne touchaient que 1% de la surface continentale terrestre en concernent désormais près de 10%.
En admettant que la concentration de CO2 double d ‘ici 2100, la terre verra sa température moyenne grimper encore dans une fourchette comprise entre 1,5 degré et 4,5 degrés supplémentaires.
Sur tous les continents, les glaciers d’altitude reculent et disparaissent, les grandes calottes polaires du Groenland et de l’antarctique perdent leur glace dans l’océan et contribuent à élever le niveau de la mer. Si la banquise antarctique voit sa surface augmenter légèrement du fait d’ un renforcement des vents, la banquise arctique a cependant vu sa superficie fondre de 30% depuis les années 80. Donc le taux moyen de l’ élévation de l ‘océan est d’ environ 3,3mm par an, mais ce taux est appelé à croitre à mesure que les émissions se poursuivent.
Déjà montés d ‘une vingtaine de centimètres en un siècle, les océans pourraient s’élever dans le pire des scénarios, d’ un mètre d’ici 2100. Les petits états insulaires du pacifique ou de l’océan indien seront les premiers à disparaitre.
Un des phénomènes les plus inquiétants et méconnus reste l’acidification des océans. Le CO2 excédentaire se dissout dans les eaux de surface et les rend plus acides. La rapidité de ce phénomène est inédit depuis 300 millions d’années et les scientifiques ignorent les effets qu’il aura d ici quelques décennies. Mais la chaine alimentaire se retrouve d’ores-et-déjà directement menacée.