Le 17 mars, au lendemain du second discours d’ Emmanuel Macron, dans sa vidéo “Coronavirus et écologie. Philosophie des sciences 0” sur YouTube, Aurelien Barrau nous fait bénéficier de sa vision sur cette crise pandémique qui évolue très rapidement dans un système extraordinairement instable.
Il n’est pas question pour lui de se placer en donneur de leçon, il souhaite plutôt souligner notre capacité anticipatrice manifestement sidérante aux vus de la situation en chine et de la facilité de transmission de l’ information via les réseaux sociaux.
Nous n’ avons rien vu venir, et même si le président avait pris les décisions qui s’imposent aujourd’hui dix jours plutôt il se serait confronté à l’ incompréhension et au rejet quasi-total de la population : notre capacité à intégrer ce qui est inévitable mais n’ a pas encore lieu chez nous est presque inexistante. Des leçons doivent être tirées du désastre actuel.
Ces restrictions de libertés pour le bien et l’ avenir commun posent un problème à beaucoup de gens lorsqu’il s’ agit de les projeter dans une dynamique écologique. Actuellement pourtant, le confinement est relativement bien accepté. Le dérèglement climatique étant un problème de santé publique bien pire à long terme, beaucoup continuent à penser qu’ils est scandaleux d’ envisager une restriction de liberté à cet effet.
Or l’obligation de rester chez soi ne s’ étend pas à certaines personnes qui continuent à devoir aller travailler tous les jours dans des entreprises dont l’activité n’ est pas nécessaire. Peut-on alors vraiment parler de confinement ? On est face à une extraordinaire injustice sociale : les cadres ont la capacité de télétravailler, chance qui n’est pas à la portée des ouvriers. Ce “confinement” engendre ainsi une sorte de ségrégation qu’il faut garder à l’ esprit dans notre appréhension de la crise que nous traversons actuellement.
Aujourd’hui le choix est laissé aux directeurs d’entreprises qui décident indépendamment de l’ impératif de santé publique s’ils insistent ou non pour maintenir leur activité.
Ce choix d’ aborder la crise par une stratégie d’ immunité de groupe témoigne du sérieux avec lequel la pandémie est traitée. Mais les autorités publiques essaient non pas de cesser la contamination mais plutôt d’ étaler la courbe, c’ est à dire de désengorger les systèmes d’ urgence en s’ assurant que les malades soient mieux réparties dans le temps.
Il est aussi étonnant de remarquer à quel point les scientifiques sont écoutés avec attention actuellement alors que leur parole est systématiquement remise en question lorsqu’il s’ agit de l’enjeu climatique. Certes les scientifiques n’ont pas à prendre le pouvoir ou à s’ exprimer sur des questions éthiques ou sociétales : il s ‘agit de choix politiques propres à la population et au pouvoir en place. Cependant il est de notre devoir d’écouter leurs anticipations très claires de ce vers quoi nos actions vont mécaniquement nous mener pour ce qui est de l’ extinction massive de la vie sur terre qui est actuellement en cours.