Le Conseil de sécurité a entendu, ce matin, le Représentant spécial pour la Somalie et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), celui de la Mission de l’Union africaine dans le pays (AMISOM) et la Directrice du Service antimines de l’ONU (UNMAS) parler d’un pays focalisé sur la lutte contre la COVID-19 et la préparation des premières élections, dans un contexte où le renforcement du secteur de la sécurité demeure un défi alors que l’avenir de la Mission de l’Union africaine (UA) doit être scellé en 2021.
Distanciation sociale oblige, c’est chacun dans sa mission que les 15 membres du Conseil de sécurité font leur déclaration et dialoguent avec leurs invités, grâce à un système de visioconférence spécialement conçu pour eux.
La Somalie, a dit le Chef de la MANUSOM, M. James Swan, est focalisée sur la lutte contre la COVID-19 qui a déjà fait plus de 1 500 cas et qui menace maintenant quelque 1,2 million de personnes. La pandémie a un impact grave sur l’économie: le PIB a chuté de 11% et les envois de fonds des migrants, de 40%. Ayant atteint, le 25 mars dernier, le point de décision de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés, la Somalie peut désormais prétendre à des financements additionnels pour atténuer l’impact de la COVID-19.
Le Représentant spécial a rappelé « les priorités ambitieuses » qu’avait fixées le pays pour 2020, dont l’organisation des premières élections depuis 1969 sur le principe « une personne, une voie ». Le Président de la Commission électorale nationale indépendante doit encore présenter le calendrier électoral selon lequel les législatives se tiendraient en novembre 2020 et la présidentielle, en février 2021. Il reste aussi, a prévenu M. Swann, à consolider le consensus entre les dirigeants politiques et la société somalienne pour que les élections jouissent d’un large soutien et de l’adhésion nationale.
Espérons, a renchéri le Chef de la Mission de l’Union africaine en Somalie, que le Gouvernement fédéral et les États fédérés articuleront « une vision commune pour la Somalie » . En attendant, M. Francisco Madeira s’est félicité des « gains sécuritaires tangibles » face aux Chabab. Il a néanmoins prévenu que beaucoup reste à faire pour mener à bien le plan de transition, qui expire en décembre prochain.
Au rythme actuel, il est impossible d’atteindre une « masse critique » de forces somaliennes capables de prendre le relais de l’AMISOM d’ici à 2021, a-t-il estimé. Si la vitesse de la constitution des forces ne s’accélère pas, il faudra des années pour aboutir au seuil requis pour une transition efficace. Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a renouvelé, le 7 mai, le mandat de l’AMISOM pour 12 mois et explore les options devant permettre aux autres partenaires internationaux, y compris l’ONU, de mieux calibrer leur appui au pays.
Toutes les options doivent être sur la table, y compris des options alternatives à l’AMISOM, a martelé la France, en indiquant que l’Union européenne a commencé sa réflexion par une évaluation de ses trois missions: Atalanta, EUTM et EUCAP. Le modèle actuel, a souligné la France, n’est plus tenable et encore moins l’appui financier de l’Union européenne à l’AMISOM. Tout, a averti la France, dépendra de la mise en place de mécanismes de responsabilisation, du degré de participation de l’Union européenne aux décisions stratégiques et de la contribution financière des autres partenaires.
Une première idée, a estimé la Directrice exécutive de l’UNMAS, serait de faire passer les financements par le Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour les forces de sécurité somaliennes. Ces forces, a plaidé Mme Marcaillou, ont besoin de formation, de mentorat et d’équipements aux normes. La Directrice a demandé au Conseil de sécurité d’envisager d’élargir les catégories du dispositif de soutien non létal des Nations Unies pour y inclure un appui à l’atténuation des menaces liées aux engins explosifs improvisés dont se servent tant les Chabab.
Que peut-on faire d’autre pour empêcher ces derniers d’accéder aux explosifs et munitions abandonnés sur les champs de bataille? a demandé la Fédération de Russie. L’AMISOM et l’Armée nationale somalienne en font-elles assez à cet égard? Que pourraient faire les États Membres de l’ONU pour aider les Somaliens à mieux se préparer à surmonter ces défis? Le renouvellement du mandat de l’AMISOM, ont tranché les États-Unis, est l’occasion d’envoyer un message fort à toutes les parties prenantes sur le fait que le transfert de la responsabilité en matière de sécurité en 2021 aux Somaliens reste une priorité.
La Section des communiqués de presse ne couvre que les déclarations faites en visioconférence dont les textes ont été transmis à temps par la Division des affaires du Conseil de sécurité.
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), M. JAMES SWAN, a dit que le pays est focalisé sur la lutte contre la COVID-19, une pandémie qui a déjà enregistré plus de 1 500 cas. Avant le coronavirus, plus de cinq millions de Somaliens avaient besoin d’aide humanitaire et aujourd’hui quelque 1,2 million de personnes risquent de contracter le virus. En outre, près d’un million de Somaliens sont touchés par les inondations dans un pays qui subit en plus la pire invasion de criquets pèlerins depuis 25 ans. La COVID-19 a également un impact négatif sur l’économie. Le PIB devrait décliner de 11% en 2020 et les envois de fonds des migrants ont chuté de 40%. Le Gouvernement fédéral et les États fédérés ont créé une équipe spéciale dirigée par le Premier Ministre au niveau national et des structures similaires dans chaque État. Des messages sont diffusés auprès de l’opinion publique, des fonds sont mobilisés et des équipements médicaux de protection sont distribués. La Somalie a atteint, le 25 mars dernier, le point de décision de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés. Cette étape historique permet au pays d’être éligible à des financements additionnels pour atténuer l’impact de la COVID-19.
Avant la pandémie, a poursuivi le Chef de la MANUSOM, la Somalie avait fixé des priorités ambitieuses pour 2020, y compris l’organisation de la première élection depuis 1969 sur le principe « une personne, une voie ». La Commission ad hoc conjointe du Parlement doit faire ses recommandations sur le nombre des circonscriptions, la répartition des sièges dans la Chambre haute, la représentation des femmes et les amendements à la loi sur les partis politiques. Le Président de la Commission électorale nationale indépendante doit encore présenter le calendrier électoral selon lequel les législatives devraient se tenir en novembre 2020 pour les législatives et la présidentielle, en février 2021. Les partenaires extérieures doivent être prêts, a prévenu le Chef de la MANUSOM, à mobiliser leur appui technique et financier. Il faudra consolider le consensus entre les dirigeants politiques et la société somalienne pour que les élections jouissent d’un large soutien et de l’adhésion nationale.
M. Swan a aussi souligné l’importance de faire des progrès sur la consolidation de l’État, y compris la formation de la Cour constitutionnelle, des commissions juridiques et de la Commission indépendante des droits de l’homme mais aussi la révision de la Constitution fédérale. S’agissant de la sécurité, le Représentant spécial a indiqué que la Somalie a repris des territoires des mains des Chabab dont la ville stratégique de Jannaale, le 16 mars dernier. Dans le même temps, les réformes institutionnelles ont continué dans les forces de sécurité, y compris l’amélioration du système de la gestion et du personnel. Le Représentant spécial a regretté que la COVID-19 ait ralenti la formation que les forces somaliennes doivent avoir pour lutter contre les Chabab. Il faut, a-t-il dit, actualiser le plan de transition pour qu’il reflète les retards dans la constitution des forces.
M. Swan s’est dit encouragé par les progrès du dialogue et de la réconciliation dans certains États fédérés mais il a regretté que le Président et les dirigeants des États membres de la Fédération ne se soient pas réunis depuis un an. Les priorités nationales exigent pourtant qu’ils travaillent tous ensemble dans l’intérêt du peuple somalien. La MANUSOM, a conclu son Chef, est prête à soutenir les initiatives somaliennes de réconciliation.
M. FRANCISCO CAETANO JOSÉ MADEIRA, Représentant de la Commission de l’Union africaine et Chef de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), a indiqué que la COVID-19 n’a pas épargné la Somalie et que la Mission a mis en place une équipe spéciale pour y faire face. Il a confié son « admiration » pour les efforts du pays contre le terrorisme et pour la promotion de la paix par le dialogue et la réconciliation, sans oublier le renforcement des institutions et le relèvement.
S’agissant précisément de ce relèvement économique, M. Madeira a énuméré certains des objectifs que le pays doit encore atteindre pour obtenir une annulation totale de sa dette. Il a cité notamment la fourniture d’une aide alimentaire à près de 5,2 millions de personnes, l’éducation des enfants déscolarisés ou bien encore la création de 400 000 emplois par an, dans un contexte de pandémie et de baisse des recettes fiscales. Il a plaidé pour une aide à la Somalie pour atteindre ces objectifs, avant de se féliciter du renforcement du niveau d’engagement technique entre le Gouvernement fédéral et les États fédérés. En février dernier, le Président du Puntland a ainsi annoncé son intention de faire avancer le dialogue avec Mogadiscio. M. Madeira a espéré que Gouvernement fédéral et les États fédérés articuleront à l’avenir « une vision commune pour la Somalie », avant de noter les progrès engrangés par les processus de réconciliation et de dialogue. Il a ainsi salué la formation dans le Galmudug d’un gouvernement inclusif et la transition pacifique entre l’ancien Président Haaf et le nouveau Président Qoor Qoor. Dans le Djoubaland, le chef et les figures de l’opposition Ogadeni sont parvenus à un accord de reconnaissance mutuelle. Tous les clans devraient néanmoins se retrouver dans une coalition afin de remédier aux défis politiques et sociaux qui affectent cet État fédéré.
Le Chef de l’AMISOM a indiqué que les préparatifs électoraux se poursuivent, ajoutant que la tenue des élections nationales est une priorité fondamentale pour le pays, perçue par les acteurs clefs comme nécessaire et urgente. M. Madeira a néanmoins indiqué les défis à régler sans attendre. Cela inclut la garantie du quota de 30% de femmes et l’adoption des amendements à la loi sur les partis politiques. Surtout, ces élections doivent recevoir l’appui politique de tous les États fédérés, a-t-il dit, alors que « le temps presse ». Il a donc exhorté tous les acteurs aux niveaux fédéral et fédéré à surmonter leurs divergences et à œuvrer à la tenue d’élections libres et crédibles.
Au niveau sécuritaire, M. Madeira a fait état de « gains sécuritaires tangibles » face aux Chabab, lesquels ont été délogés de la ville de Jannaale dans la région du Bas-Chébéli. « Cela constitue un revers sérieux, cette ville étant un bastion stratégique pour les opérations dans le Bas-Chébéli et à Mogadiscio. » Les attaques ciblées de la Mission et des forces somaliennes à Bula Xaaji le 20 mars ont aussi considérablement amoindri les capacités du groupe terroriste.
Conformément à la résolution 2472 (2019), l’AMISOM a achevé, comme demandé, le retrait de 1 000 éléments au 28 février 2020 sans livrer la population aux Chabab et en préservant les gains enregistrés ces dernières années. La mise en œuvre des phases une et deux du plan de transition a vu la conduite d’opérations communes de l’AMISOM et des forces somaliennes contre les Chabab. « Cependant, beaucoup reste encore à faire en vue de s’acquitter des tâches prévues dans les deux phases de ce plan qui expire en décembre prochain. » Au rythme actuel, nous ne pourrons pas atteindre l’objectif d’une « masse critique » de forces somaliennes capables de prendre le relais de l’AMISOM et de préserver les gains obtenus après des années de sacrifice, a-t-il prévenu. Ce seul fait plaide pour un ajustement de l’appui fourni. Le rythme actuel de la constitution des forces est trop lent, a averti M. Madeira. Il a ajouté que, s’il reste inchangé, il faudra des années pour aboutir au seuil requis pour une transition efficace. Les récents succès dans le Bas-Chébéli ont été rendus possibles par la constitution de forces nationales qui ont soulagé l’AMISOM en vue de créer des unités mobiles.
Alors que le Conseil de sécurité doit se pencher dans les jours à venir sur le renouvellement du mandat de la MANUSOM, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a, le 7 mai, renouvelé celui de l’AMISOM pour 12 mois. Un aspect clef sera le futur engagement des principaux pourvoyeurs de sécurité, en particulier la nécessité de baser cet engagement sur une évaluation indépendante complète. La Commission de l’Union africaine conduit en ce moment même sa propre évaluation du soutien futur de l’Union à la Somalie au-delà de 2021. « Nous explorons les options devant permettre aux autres partenaires internationaux clefs, y compris l’ONU, de mieux calibrer leur appui au pays. » Afin d’y parvenir, un consensus doit émerger sur une approche globale pour la sécurité du pays. M. Madeira a aussi jugé nécessaire l’engagement des pourvoyeurs de sécurité à actualiser le plan de transition.
Mettant l’accent sur la menace posée par les engins explosifs improvisés utilisés par les Chabab, leur impact sur la population civile et sur les forces de sécurité, Mme AGNÈS MARCAILLOU, Directrice du Service de la lutte antimines de l’ONU (UNMAS), a indiqué que le nombre d’incidents liés à ces engins est passé de 402 en 2017 à 492 en 2018, 529 en 2019 et déjà 161 durant les quatre premiers mois de 2020. Entre le 1er janvier 2017 et le 30 avril 2020, 153 soldats de l’AMISOM et 489 membres des forces de sécurité somaliennes ont été tués dans des incidents liés à ces engins. À cela, il faut ajouter les près de 600 personnes tuées dans l’attaque horrible du 14 octobre 2017 à Mogadiscio. Durant la même période, 787 civils auraient été tués et 1 779 blessés.
Nous avons noté, a dit la Directrice, la baisse du nombre de victimes civiles à Mogadiscio en 2020. Elle a attribué cette avancée à l’impact positif du « Plan de sécurité de Mogadiscio » ainsi qu’à « l’opération Badbaado » dans le Bas-Chébéli, qui ont limité l’infiltration des engins explosifs. Après les forces de sécurité somaliennes dans le Bas-Chébéli, depuis le deuxième trimestre de 2019, il y a eu une augmentation concomitante des attaques à la voiture piégée menées par les Chabab contre l’Armée nationale somalienne (ANS), provoquant une augmentation alarmante du nombre de victimes parmi les soldats qui, au premier trimestre 2020, a dépassé pour la première fois le nombre des victimes civiles. Ces dernières années, pour fabriquer leurs engins explosifs improvisés, les Chabab sont passés des explosifs d’une qualité militaire à des composantes plus facilement disponibles, démontrant ainsi leur capacité d’adaptation et leur détermination à continuer à utiliser cette méthode de guerre.
En tant que partie intégrante de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM) et du Bureau d’appui des Nations Unies pour la Somalie, l’UNMAS, a indiqué sa Directrice, fournit au Gouvernement fédéral de la Somalie des conseils d’experts sur l’élaboration de lois, des plans et des politiques visant à atténuer la menace des munitions explosives. Mme Marcaillou a aussi cité la publication d’analyses régulières des menaces posés par les engins explosifs improvisés en la Somalie. Elle a ajouté que l’UNMAS mène des activités de déminage après les tirs indirects contre le complexe des Nations Unies à Mogadiscio et dans la zone de l’aéroport. L’UNMAS fournit conseils, analyses, formation et mentorat au personnel en uniforme de l’AMISOM.
L’UNMAS, a-t-elle précisé, a formé plus de 50 000 soldats de l’AMISOM depuis 2017, sur des sujets allant de la sensibilisation à la menace posée par les engins explosifs improvisés, à la recherche, à la détection et au déploiement de techniques de « défaite des engins explosifs improvisés ». Elle a précisé que l’UNMAS a répondu, ces dernières années, aux demandes du Gouvernement somalien de renforcer la capacité de la police somalienne contre ces engins.
Les Chabab, a alerté la Directrice, sont susceptibles de poursuivre leurs attaques aux engins explosifs improvisés contre le personnel de l’Armée nationale somalienne. Les soldats somaliens ont besoin de formation, de mentorat et d’équipements aux normes. De bonnes capacités contribuerait à une transition sans heurt des responsabilités de l’AMISOM. La Directrice a espéré que le Conseil de sécurité envisagera d’élargir les catégories du dispositif de soutien non létal des Nations Unies, par le biais du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour les forces de sécurité somaliennes, pour y inclure un appui à l’atténuation des menaces liées aux engins explosifs improvisés. J’invite les États Membres et d’autres partenaires à faire passer les financements par le Fonds d’affectation spéciale, a-t-elle conclu.
Le Royaume-Uni a exhorté tous les partenaires de la Somalie à contribuer au plan de réponse à la COVID-19 du pays. Le Royaume-Uni, qui a donné 420 millions de dollars l’année dernière pour la Somalie, a donné 25 millions de dollars au Fonds de l’Union africaine pour lutter contre la COVID-19. Condamnant les dernières attaques des Chabab, notamment contre la Mission de l’Union africaine en Somalie, le Royaume-Uni s’est dit préoccupé par le recours aux engins explosifs improvisés dans le pays. Il faut renforcer le soutien aux efforts contre ces engins dans le mandat de l’AMISOM, a suggéré la délégation. Soulignant les progrès importants dans le domaine sécuritaire, le Royaume-Uni a dit qu’il faut tirer parti de cet élan. La Somalie a aussi commencé la mise à jour de son plan de transition dont la mise en œuvre est cruciale pour atteindre les objectifs fixés en décembre 2021 et assumer ainsi la responsabilité sécuritaire au niveau national. L’évaluation indépendante aidera à bien soutenir la Vision de la Somalie pour l’après-2021. La stratégie de sécurité révisée et l’évaluation indépendante devraient aider à prendre les décisions à temps.
Pour ce qui est des élections, les progrès sont visibles notamment sur la préparation technique des votes, a encore relevé le Royaume-Uni pour qui il est vital que le Gouvernement, le Parlement, la Commission électorale, la Commission parlementaire conjointe et les États membres de la Fédération travaillent de manière inclusive afin de faciliter la tenue à temps des élections. Le temps est venu pour le Gouvernement et l’opposition de mettre de côté leurs divergences et trouver un compromis, a poursuivi la délégation.
Le Royaume-Uni est également préoccupé par les actions prises pour réprimer les médias et l’arrestation des journalistes. La réconciliation, a-t-il rappelé, est un élément important des efforts de consolidation de l’État. En dépit des progrès dans le Djoubaland, le Galmudug et dans l’État du Sud-Ouest, d’importantes questions sont sans réponse. Le Gouvernement fédéral devrait mener des efforts de réconciliation, a prôné le Royaume-Uni en espérant un dialogue politique de haut niveau avec les États membres de la Fédération. Avant de terminer, le Royaume-Uni a souligné l’importance d’une réponse renforcée et coordonnée pour soutenir la Somalie dans sa lutte contre la COVID-19. Il a aussi réitéré son appel au Conseil, au Gouvernement fédéral et aux États membres de la Fédération pour qu’ils travaillent ensemble à l’édification d’une Somalie plus forte et plus pacifique.
Au nom du Niger, de la Tunisie, de Saint Vincent-et-les Grenadines, l’Afrique du Sud a rappelé que les priorités politiques nationales de la Somalie requièrent un dialogue constructif entre le Gouvernement fédéral et les États fédérés. Ils doivent résoudre leurs différends et donner la priorité à la lutte contre la COVID-19. La délégation a exhorté les parties à utiliser le dialogue, et non la violence, comme moyen de règlement de leurs différends ainsi que la coopération pour réaliser les priorités nationales, y compris la tenue des élections générales en 2020 et en 2021. La délégation a souligné l’importance du dialogue, de la participation politique inclusive et de la résolution des différends politiques entre le Gouvernement fédéral et les États fédérés, en demandant aussi d’assurer la participation et la représentation des femmes, des jeunes et de tous les membres de la population somalienne. Elle a demandé à la communauté internationale de continuer de mobiliser les ressources pour financer les scrutins.
Sur le plan de la sécurité, les quatre pays se sont dits gravement préoccupés par la fragilité de la situation, avec les Chabab qui continuent d’attaquer et d’assassiner en utilisant des engins explosifs improvisés. Il faut renforcer les capacités d’atténuation des forces de sécurité somaliennes afin de protéger les civils et d’éviter les dommages aux infrastructures. Notant les derniers succès des forces somaliennes et le rôle de soutien de la Mission de l’UA en Somalie, notamment la capture de territoires des mains des Chabab, la délégation a souligné la nécessité des efforts de stabilisation dans ces territoires. Elle a exhorté le Gouvernement fédéral à poursuivre la formation et de mobiliser les ressources pour que les forces de sécurité soient capables et efficaces et puissent à terme assumer les responsabilités en matière de sécurité conformément au plan de transition et à l’architecture de sécurité nationale. À cette fin, la délégation a appelé la communauté internationale à mobiliser les ressources nécessaires y compris le financement du Fonds d’affectation spéciale pour la Mission.
Sur le plan humanitaire, la délégation a appelé la communauté internationale et les organisations humanitaires à poursuivre leur soutien au Gouvernement fédéral et au peuple somalien dans leur quête d’un pays pacifique et stable, y compris par le financement rapide et adéquat du plan de réponse humanitaire pour la Somalie en 2020. Des mesures doivent être prises pour atténuer l’impact de la pandémie de COVID-19 et soutenir la continuité des activités de maintien de la paix et de la consolidation de l’État en Somalie. Il est aussi important de protéger le bien-être des personnes employées par la Mission, les forces armées somaliennes et d’autres partenaires alors qu’ils continuent d’assurer la sécurité, notamment en facilitant le soutien à l’aide humanitaire.
Concernant la situation économique, l’Afrique du Sud a salué les améliorations des perspectives économiques somaliennes. La communauté internationale doit soutenir la Somalie par la coopération, la coordination et la mobilisation des ressources pour atténuer l’impact de la COVID-19 et aussi pour assurer que le pays continue sur sa trajectoire positive dans la consolidation de l’État et le maintien de la paix. L’Afrique du Sud n’a pas manqué de souligner l’importance d’améliorer une coopération régionale forte et efficace entre la Somalie et ses voisins. « À cet égard, nous appelons l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), l’Union africaine, l’ONU et la communauté internationale à continuer de soutenir les efforts visant à favoriser une coopération régionale forte et efficace dans la Corne de l’Afrique », a terminé l’Afrique du Sud.
La France s’est dite préoccupée par l’expansion de l’épidémie de COVID-19 en Somalie et dans la région. En coordination avec l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA), elle a dit s’être mobilisée pour accompagner ses partenaires africains dans leur riposte. Elle a rappelé que l’UE a déboursé la somme de 27 millions d’euros pour la Somalie et a jeté un pont aérien pour l’aide humanitaire à l’Afrique. La France a dit avoir elle-même versé 1,2 milliard d’euros pour soutenir ses partenaires africains dans quatre domaines prioritaires: la santé, la relance économique, l’aide humanitaire et la recherche scientifique. La Somalie, a-t-elle constaté, se trouve actuellement à un tournant critique, à la fois sur le plan politique et sur celui de la sécurité. Sur le plan politique, tous les acteurs somaliens doivent continuer de travailler à la préparation des élections présidentielle et législatives lesquelles doivent être pacifiques, inclusives, transparentes et fondées sur le principe « une personne, une voix ». Insistant pour que ces scrutins se tiennent bien à la fin de cette année ou au début de l’année prochaine, la France a encouragé les autorités somaliennes à régler les questions en suspens concernant la loi électorale avec l’aide de la MANUSOM.
Elle a appelé le Gouvernement fédéral de Somalie et tous les États fédérés à reprendre d’urgence leur dialogue sur les élections mais aussi sur d’autres réformes cruciales, notamment dans le secteur de la sécurité. Dans ce contexte, la France a condamné les affrontements dans la région de Gedo guidés, selon elle, par des intérêts politiques aux dépens de la transition en matière de sécurité. Les institutions somaliennes, a-t-elle rappelé, doivent assumer la responsabilité du secteur de la sécurité d’ici à 2021. Elle a salué la reprise des opérations conjointes de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et l’Armée nationale somalienne contre les Chabab. Elle a demandé aux autorités somaliennes d’élargir le champ de ces opérations, de mettre à jour le plan de transition et d’accélérer la mise en place d’un plan de génération des forces nationales. Il faut dès à présent, a estimé la France, réfléchir au soutien international après 2021. Le modèle actuel, a-t-elle dit, ne peut être tenu pour acquis. Toutes les options doivent être mises sur la table, y compris des options alternatives à l’AMISOM. La France a aussi estimé que le modèle actuel de financement de l’AMISOM par l’Union européenne n’est pas viable. Ce financement, a-t-elle prévenu, dépendra de la mise en place de mécanismes de responsabilisation, du degré de participation de l’Union européenne aux décisions stratégiques et de la contribution financière d’autres partenaires. L’Union européenne, a indiqué la France, réfléchit déjà à sa coopération future avec la Somalie. Ce faisant, elle passe en revue ses missions: Atalanta, EUTM et EUCAP.
L’Indonésie a estimé que la pandémie de COVID-19, en tant que défi commun, pourrait donner une impulsion à toutes les parties somaliennes afin qu’elles résolvent leurs différends en travaillant ensemble de manière constructive. À cet égard, la délégation a insisté sur la nécessité de réduire les tensions entre le Gouvernement fédéral et certains États fédérés. Au sujet des élections, elle a salué la promulgation de la loi électorale et jugé nécessaire d’atténuer les impacts potentiels de la COVID-19 afin que les élections puissent se tenir comme prévu. Il est également important, a estimé l’Indonésie, de progresser sur les priorités essentielles du renforcement de l’État, telles que la Cour constitutionnelle ou le service judiciaire.
En outre, la délégation a condamné toutes les attaques récentes des Chabab qui visent principalement l’AMISOM et l’Armée nationale somalienne. Elle a réitéré que toute attaque contre le personnel de l’ONU est inacceptable et que ses auteurs doivent être traduits en justice. Par ailleurs, avec au moins 2,6 millions de personnes déplacées, une insécurité alimentaire élevée, des inondations récentes et une invasion de criquets pèlerins, des efforts accrus sont nécessaires pour atténuer le sort des Somaliens, a plaidé l’Indonésie qui a appelé tous les partenaires internationaux à fournir le financement indispensable au plan de réponse humanitaire pour assurer le rétablissement à long terme et la résilience du peuple somalien. Enfin, la délégation a affirmé que le dialogue et la réconciliation entre toutes les parties sont essentiels pour garantir une Somalie prospère et pacifique.
La Fédération de Russie s’est dite extrêmement préoccupée par les activités terroristes incessantes des Chabab dont le recours à des engins explosifs improvisés, les attaques au mortier et les assassinats politiques. Les Somaliens savent que les engins piégés ont déjà fait plus de morts parmi les rangs de l’Armée nationale somalienne et dans la population que les balles. Nous apprécions pleinement le tableau que Mme Agnès Marcaillou a peint et espérons qu’il contribuera à mieux identifier la réponse appropriée que la communauté internationale doit donner à la menace des engins explosifs improvisés.
Parmi les événements positifs, la délégation russe a cité la création d’une commission parlementaire ad hoc pour traiter des questions clefs de la loi électorale et le travail du Groupe de travail sur la sécurité des élections. Nous nous félicitons, a ajouté la Fédération de Russie, des contacts entre le Président Farmajo et le Président Bihi du Somaliland ainsi que des changements politiques positifs dans l’État du Sud-Ouest et Hirshabelle. La délégation a exhorté le Représentant spécial du Secrétaire général à poursuivre ses efforts pour favoriser le dialogue entre et au sein des États fédérés en vue de la tenue d’un sommet pan-somalien.
Dans l’optique du renouvellement du mandat de la MANUSOM, la Fédération de Russie a jugé que cette mission demeure un élément extrêmement important de la stabilisation du pays. Compte tenu des facteurs « élections générales » et « pandémie de COVID-19 », la Russie a jugé inacceptable toute réduction des effectifs des soldats de la paix en Somalie. « L’AMISOM et l’Armée nationale somalienne devraient s’appuyer sur les progrès des opérations de transition démontrés dans la ville de Jannaale », a ajouté la Fédération de Russie.
Pour relever les défis persistants en matière de sécurité en Somalie, la Fédération de Russie a jugé nécessaire qu’un travail conjoint efficace soit fait pour construire une architecture de sécurité nationale unifiée. La communauté internationale devrait continuer de prendre des mesures pour accroître l’état de préparation opérationnelle des unités africaines de maintien de la paix et de l’Armée nationale somalienne.
S’agissant de la lutte contre les engins explosifs improvisés, la délégation a demandé à Mme Agnès Marcaillou comment les mécanismes prévus par la Convention sur les armes classiques pourraient être utilisés pour aider la Somalie à résoudre le problème. « À votre avis, que peut-on faire d’autre pour empêcher les Chabab d’accéder aux explosifs et munitions abandonnés sur les champs de bataille et pour atténuer la menace? Pensez-vous que l’AMISOM et l’Armée nationale somalienne en font assez à cet égard? Que pourraient faire les États Membres de l’ONU pour aider les Somaliens à mieux se préparer pour surmonter ces défis? » a-t-elle encore demandé à la Chef de l’UNMAS.
La Belgique a estimé que la Somalie avait démontré sa capacité à avancer sur les priorités de la situation politique et des préparatifs électoraux. L’adoption de la loi électorale est une étape importante, mais davantage d’efforts sont nécessaires pour finaliser sa mise en œuvre. La Belgique a également appelé à veiller à la participation des femmes et à reprendre les travaux sur d’autres textes législatifs tels que la loi sur les partis politiques. Les préparatifs techniques, notamment en matière de sécurité électorale, doivent aussi rester sur la bonne voie. La Belgique reste néanmoins confiante que des élections peuvent encore avoir lieu selon le calendrier prévu. Elle a demandé au Gouvernement fédéral de rétablir le dialogue avec les États fédérés, un dialogue dont la Somalie a besoin pour surmonter les défis liés non seulement aux élections, mais aussi au plan de transition et à la crise humanitaire actuelle. Ce manque de dialogue n’a que trop duré, s’est impatientée la délégation.
Constatant à regret que la Somalie n’a pas été épargnée par la pandémie de COVID-19, ni par les inondations saisonnières et les infestations acridiennes, la Belgique s’est dite solidaire du peuple somalien par le biais de sa contribution à la réponse humanitaire.
Alors que le Conseil est sur le point de discuter du renouvellement du mandat de l’AMISOM, la délégation a noté que les Chabab restent une menace très importante. Même si les opérations conjointes Armée nationale somalienne-AMISOM ont connu un certain succès dans ce domaine, la délégation est d’avis qu’elles ne sont pas suffisantes pour espérer voir le plan de transition réussir dans le délai prévu. Le Gouvernement fédéral et les États fédérés doivent s’aligner sur une vision de la sécurité nationale, a-t-elle demandé. Félicitant le Gouvernement de vouloir réviser le plan de transition, la Belgique lui a assuré que la communauté internationale, y compris l’UE en tant que donateur financier important, collaboreront avec la Somalie pour mettre en œuvre ce plan. Dans l’immédiat, et dans l’optique des élections, la Belgique est d’avis que l’AMISOM devrait continuer à remplir son mandat sous sa forme actuelle et que ce mandat devrait être renouvelé sans changement significatif, mais pour une période légèrement plus courte, avant d’envisager des plans pour 2021.
Les États-Unis ont salué les développements positifs que la Somalie a enregistrés cette année en estimant que l’allégement de la dette a ouvert un nouvel accès aux subventions internationales pour soutenir la croissance économique, le développement et la réforme. La délégation s’est félicitée que les forces de l’Armée nationale somalienne et de l’AMISOM aient continué de gagner du terrain au sud de Mogadiscio contre les Chabab. « La rencontre entre le Président Farmajo et le Président Bihi du Somaliland en marge du Sommet de l’UA en février est prometteuse pour la réconciliation entre la Somalie et le Somaliland », a dit la délégation, avant d’ajouter que cela donnait également de l’espoir pour les efforts de réconciliation en cours au Djoubaland et à Galmudug. Les États-Unis ont condamné les campagnes de violence et de terreur menées par les Chabab et l’EIIL-Somalie avant de dire leur détermination à travailler avec la Somalie et ses partenaires internationaux pour contrer leur menace.
Tout en citant le caractère historique des progrès accomplis par l’Armée nationale somalienne et l’AMISOM pour nettoyer et contrôler le territoire du Bas-Chébéli, les États-Unis ont appelé le Gouvernement fédéral somalien à équiper et à déployer une présence policière dans les villes libérées afin de maintenir la sécurité et de rétablir les services gouvernementaux au Bas-Chébéli et au-delà. Ils ont aussi exhorté la Somalie à tenir des élections dans les délais à partir de la fin de l’année, malgré un retard considérable des préparatifs.
Par ailleurs, la délégation américaine a regretté que le Gouvernement fédéral de la Somalie et les dirigeants des États fédérés ne se soient toujours pas réunis pour discuter des priorités et des réformes nationales, malgré les appels répétés du Conseil de sécurité. Dans ce contexte, la délégation a exhorté le Président Farmajo à convoquer une réunion du Conseil de sécurité nationale, comme l’exige la Constitution, dès que possible pour discuter de la planification des élections, de la coopération en matière de sécurité et d’autres priorités nationales urgentes. Les États-Unis se sont aussi dits préoccupés par le fait que les ressources de sécurité nécessaires pour combattre les Chabab sont utilisées à mauvais escient pour des rivalités politiques dans certaines régions.
Les États-Unis ont aussi plaidé pour une meilleure coopération fédérale et une assistance humanitaire fiable et équitable pour faire face à la multitude de crises humanitaires auxquelles la Somalie est confrontée à cause de l’épidémie de COVID-19, des inondations et des criquets. Ils ont aussi souhaité examiner comment l’AMISOM peut répondre plus efficacement à la menace persistante des Chabab en soulignant notamment la nécessité de renforcer sa structure de commandement et de contrôle. Le renouvellement du mandat de l’AMISOM est l’occasion pour le Conseil d’envoyer un message fort à toutes les parties prenantes de la région que la transition avec le passage des responsabilités de sécurité aux Somaliens en 2021 reste une priorité.
Pour l’Allemagne, on ne saurait assez souligner l’importance de la coopération politique entre le Gouvernement fédéral et les États fédérés en Somalie. C’est la base pour faire des progrès durables, a-t-elle affirmé en demandant notamment la reprise des réunions de coordination régulières pour régler les questions en suspens comme la réforme constitutionnelle ou celles relatives au processus électoral. Tout en prenant note des progrès réalisés dans la préparation des élections, elle s’est néanmoins dite préoccupée par le fait que le Code électoral ne prévoie pas de quota de 30% pour les femmes. Des élections crédibles, libres et équitables et respectueuses du principe « une personne, un vote » à la fin de 2020 ou au début de 2021 sont la clef de la construction d’un État démocratique en Somalie et seront le critère de mesure de l’Administration somalienne actuelle, a souligné la délégation.
Tout en reconnaissant les défis posés par la COVID-19 dans la préparation des élections, elle a estimé que cela ne devrait pas empêcher pour autant le Gouvernement fédéral de donner suite aux questions non réglées sur la base d’un large consensus politique et en pleine coopération avec les États fédérés. Un retour au modèle clanique de 2016 doit à tout prix être évité, a poursuivi la délégation avant de demander à voir des progrès concrets vers l’application du principe de « une personne, une voix ».
Elle a également regretté la situation difficile en matière de sécurité, notamment à cause de la fréquence élevée des attaques des Chabab. À cet égard, l’Allemagne a prôné une approche globale pour permettre la mise à jour et l’application du plan de transition de la sécurité. Il faut l’appropriation somalienne et l’adhésion de toutes les parties prenantes et partenaires à ce plan, a-t-elle recommandé, demandant aussi de mettre l’accent sur le renforcement des capacités des forces de sécurité somaliennes afin de leur permettre de prendre pleinement en charge la responsabilité de la sécurité dans le pays. Dans ce contexte, l’Allemagne a appelé à poursuivre un débat constructif sur l’appui international au secteur de la sécurité en Somalie au cours des prochains mois.
Toujours sur le volet sécuritaire, la délégation a souligné l’importance capitale de l’AMISOM depuis sa création. L’UE a largement contribué au soutien de l’AMISOM, a-t-elle rappelé, avec un total de près de 2 milliards de dollars depuis 2007. L’Allemagne reste convaincue que l’AMISOM continuera à être l’une des pierres angulaires de l’appui international au secteur somalien de la sécurité.
L’Allemagne est extrêmement préoccupée par la situation humanitaire et les répercussions de la pandémie de COVID-19. Les inondations actuelles et la propagation accrue des criquets pèlerins montrent clairement les conséquences aggravantes des changements climatiques sur la situation humanitaire et la fragilité de l’État en Somalie, tandis que la COVID-19 pose des défis supplémentaires. Elle a salué les mesures prises par les autorités somaliennes pour lutter contre la propagation du virus et a appelé tous les partenaires internationaux à soutenir la Somalie à cet égard. Elle a aussi exigé que l’accès humanitaire soit maintenu et que les principes humanitaires soient pleinement respectés. L’Allemagne a déjà fourni plus de 55 millions d’euros pour l’aide humanitaire, et compte tenu de l’aggravation de la situation humanitaire, de nouveaux engagements sont à l’étude.
La République dominicaine s’est dite préoccupée de l’impasse politique continue entre le Gouvernement fédéral et certains états fédérés et a exhorté les dirigeants à unir leurs forces pour établir des accords stratégiques permettant de répondre aux préoccupations prioritaires du pays. Après avoir exprimé sa solidarité avec le peuple somalien dans sa lutte contre la COVID-19, la délégation a souligné que même en cette période des plus difficiles, les préparatifs pour la tenue d’élections crédibles et transparentes, sur la base du principe d’« une personne, une voix » étaient de la plus haute importance. Il en va de même pour la poursuite de l’approbation des amendements de la loi sur les partis politiques et la République dominicaine appelle, à cet égard, à une participation de 30% de femmes au processus électoral.
La délégation s’est ensuite préoccupée de la fragilité du contexte humanitaire, à laquelle s’ajoute l’augmentation du nombre de cas de virus et la faiblesse du système de santé, ce qui fait de la Somalie un des pays les plus vulnérables à la pandémie. Elle s’est aussi souciée de l’augmentation du risque de propagation de maladies hydriques en raison des inondations. La volatilité de la situation sécuritaire est également préoccupante, a-t-elle ajouté. La République dominicaine a par ailleurs encouragé le Gouvernement à adopter et mettre en œuvre une stratégie nationale pour prévenir le recrutement d’enfants et faciliter leur libération et réintégration. L’augmentation des cas de mutilation génitale féminine pendant la pandémie est également préoccupante et cette question doit être incluse dans toute réponse à la COVID-19, a-t-elle dit.