Il y a quelques jours, notre Ministre de l’Economie Bruno Le Maire a affirmé vouloir “compter sur les biotechs françaises pour produire des vaccins contre le Covid-19”. Renouer avec le goût du risque, l’audace et retisser le lien entre recherche et développement industriel sont des enjeux essentiels selon le Ministre de l’Economie.
Le côté positif
La France a une position forte historiquement dans le monde du vaccin. Elle reste un acteur de référence avec notamment l’activité des vaccins de Sanofi, qui est un des leaders mondiaux.
Parmi les acteurs privés émergents on identifie notamment Valneva, qui a capitalisé sur une lignée de cellules embryonnaires de canard (EB66) valorisée initialement par le groupe familial d’élevage Grimaud, localisé à côté de Cholet (Maine et Loire).
Parmi les acteurs publics clés on ne peut pas ignorer l’Institut Pasteur, qui est historiquement et reste un phare dans la lutte contre les maladies infectieuses dans le monde entier.
Le côté négatif
- La crise sanitaire touche tout le monde dans son quotidien aussi tout le monde devient-il expert et sachant. Malheureusement ce n’est pas vrai. La mise en accusation des acteurs français tant publics que privés relève de la démagogie la plus indigne. L’argument de JL Mélenchon « je connais les vaccins car je suis né dans le Jura » devrait le disqualifier définitivement de toute vie politique en France.
- la France est souvent à l’origine d’innovations de rupture : identification des gènes codant pour des protéines clés comme l’hormone de croissance, premiers essais de thérapie génique au monde, premiers brevets sur la déprogrammation de l’ADN et évidemment DECOUVERTE DU VIRUS DU SIDA (« volée » en partie par l’équipe du Dr Gallo aux US)
- en revanche on pêche dans la création de richesse à partir de ces innovations depuis 30 à 40 ans. Pourquoi ? En réalité, nous étions parmi les deux-trois pays leaders jusqu’à l’émergence du capital-risque, qui a été préempter par les US. Ce modèle a permis de créer les leaders mondiaux en techno (GAFAM) mais aussi dans la biotech et la medtech (Amgen, Genentech, Biogen, Medtronic, …).
Le futur
Ce n’est pas rédhibitoire. L’innovation ne s’achète pas, c’est culturel. Le bon exemple c’est Singapour : ils ont dépensé des milliards au cours des 20 dernières années et n’ont pour l’instant pas réussi à devenir un acteur clé de l’innovation.
Notre sujet en Europe et particulièrement en France c’est d’attirer l’investissement privé dans ce secteur. C’est notre prochain défi pour construire des leaders mondiaux en thérapie cellulaire, thérapie génique, medtechs de nouvelle génération, sociétés pharma et vaccin de deuxième voire troisième génération.
On a un marché boursier éduqué, il faut favoriser l’émergence de gros fonds de capital-risque et capital-investissement et de fonds cotés.