L’impact économique inégal de la pandémie signifie que les risques pour la stabilité financière sont
concentrés sur certains secteurs et certains pays, qui présentent souvent des vulnérabilités
préexistantes plus élevées, conclut la revue de stabilité financière (Financial Stability Review, FSR) de
mai 2021 de la Banque centrale européenne (BCE).
La zone euro sort de la troisième crise de la pandémie ?
« Alors que la zone euro est en train de sortir de la troisième vague de la pandémie, les risques pour la stabilité financière demeurent élevés et sont répartis de manière plus inégale. Une charge de la dette plus lourde pour les entreprises des pays où le secteur des services occupe une place plus importante pourrait accentuer la pression sur les gouvernements et les banques de ces pays », a déclaré Luis de Guindos, vice-président de la BCE. « Les nombreuses mesures de soutien généralisées prises par les autorités, en particulier en faveur des entreprises, pourraient progressivement devenir plus ciblées », a-t-il ajouté. Les mesures de politique économique ont contribué à ramener le nombre de faillites d’entreprises à des niveaux historiquement bas pendant la pandémie. Toutefois, avec le retrait progressif de ce soutien, on ne peut exclure des taux d’insolvabilité considérablement plus élevés qu’avant la
pandémie, en particulier dans certains pays de la zone euro. Cette situation pourrait peser sur les États et les banques qui ont apporté un soutien aux entreprises durant la pandémie. En parallèle, au cours des six derniers mois, on a observé un redressement continu de nombreux marchés financiers et une hausse des prix sur les marchés de l’immobilier résidentiel dans la zone euro, évolutions qui ont accentué les inquiétudes relatives à une surévaluation et à la possibilité de corrections brutales des prix des actifs. Les récentes hausses des rendements de référence américains ont ravivé les craintes d’une éventuelle modification des conditions financières.
Celle-ci pourrait affecter les entreprises, les ménages et les États endettés ainsi que les investisseurs dont l’exposition au risque de duration, de crédit et de liquidité a augmenté ces dernières années. Le sentiment des marchés à l’égard des banques s’est nettement amélioré, comme l’indique la forte hausse des cours des actions bancaires observée depuis le creux atteint en octobre dernier. Toutefois, la rentabilité des banques demeure faible, tandis que les perspectives relatives à la demande de prêts sont incertaines. La qualité des actifs des banques a pour l’instant été préservée, mais un risque de crédit pourrait se matérialiser avec un décalage, d’où la nécessité d’accroître les provisions pour pertes sur prêts. Des solutions efficaces concernant les prêts non performants et le plein usage des coussins de fonds propres disponibles sont nécessaires pour soutenir la reprise économique. Les non-banques continuent de présenter d’importantes expositions aux entreprises dont les fondamentaux sont faibles et sont sensibles à un choc de rendement en raison de la duration élevée de leurs portefeuilles obligataires, de leur exposition aux marchés américains et du degré important de risque de liquidité. Ce numéro de la FSR inclut également une nouvelle analyse de l’impact du changement climatique sur la stabilité financière dans la zone euro. Une part significative des portefeuilles de prêts bancaires aux entreprises pourrait être soumise à un niveau élevé de risques physiques liés au climat affectant directement les opérations des entreprises ou le collatéral physique utilisé pour garantir les prêts. L’évaluation des risques et l’allocation de financements visant à soutenir la transition vers une économie plus verte peuvent tirer avantage d’une amélioration de la communication financière et des données, ainsi que de normes plus claires en matière de finance verte. Les résultats préliminaires des tests de résistance au risque climatique mettent clairement en évidence les avantages d’une action précoce. BCE, BCE, BCE, BCE