La volonté de la libération jusqu’à 180 millions de barils en provenance de la réserve stratégique de pétrole SPR (ces réserves stratégiques américaines de pétrole ont été créées en 1975 pour contrecarrer les chocs pétroliers) de Washington est finalement prononcée par Biden. C’est la plus importante libération de pétrole en près de 50 ans d’histoire du SPR.
Enfouies dans d’immenses cavernes de sel allant jusqu’à 800 mètres de profondeur le long de la côte du Golfe du Mexique, elles peuvent emmagasiner jusqu’à 714 millions de barils d’or noir mais comptent actuellement 568 millions de barils.
Après décembre et début mars, c’est déjà la troisième fois que les Etats-Unis puisent dans leurs réserves stratégiques. Avec une tentation de faire baisser les prix du carburant à l’approche de la «driving season» américaine. Puiser encore plus dans les réserves peut aider mais “le marché est actuellement inondé des nouvelles faisant bouger les prix à la hausse ou à la baisse“, rappelle John Kilduff.
Les recours à la SPR n’ont pas réussi de faire baisser les prix jusqu’à présent alors que la demande mondiale a presque atteint les niveaux pré pandémiques et que l’offre s’est resserrée au niveau mondial. Les prix du pétrole ont bondi – jusqu’à 139 dollars/baril et un plus haut depuis 2008 début mars – depuis que la Russie a envahi l’Ukraine fin février. Les Américains ont décidé d’un embargo sur le pétrole russe, mais pas l’Union européenne (UE).
Selon les analystes, les Etats-Unis libéreraient seulement 1 million de barils / jour (mbj) pendant les six prochains mois. La demande attendue d’environ 100 mbj pour 2022 selon l’Agence américaine de l’énergie (EIA). Ceux de Goldman Sachs évoquent encore un déficit d’approvisionnement bien plus structurel «dans les années à venir».
Les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés de l’Opep+, dont la Russie, ont de fait convenu jeudi d’une nouvelle ouverture de leurs vannes d’or noir mais très modeste: de l’ordre de 400.000 barils / jour en avril et en mai. Ainsi, le président américain parlera jeudi de mesures précises. Les pays membres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) se réunissent également vendredi pour décider d’une éventuelle libération collective de réserves de pétrole.