Le 29 septembre 2022 : La Bourse de Paris a réduit ses gains à la suite des informations évoquant des fuites sur les gazoducs Nord Stream, tandis que James Bullard de la Fed se montre toujours aussi agressif en matière de hausse des taux.
Rebond du Cac 40
Depuis que les obligations offrent des alternatives d’investissement, alors que les banques centrales relèvent les taux d’intérêt, les actions sont délaissées. Alors, autant dire que la pause constatée aujourd’hui dans l’augmentation des rendements des titres de dette avait déclenché un mouvement opportuniste et avait permis au Cac 40 de se reprendre un peu… jusqu’à ce que tout bascule en fin de séance.
L’indice parisien clôture en baisse de 0,27%, à 5.753,82 points, enregistrant une dixième séance de baisse en onze séances de Bourse. A New York, le taux des obligations souveraines à deux ans des Etats-Unis se replie pour la première fois depuis le 7 septembre : -0,02 point, à un peu moins de 4,3%. Au plus bas du jour, ces obligations se traitaient à un taux de 4,1986%. C’était avant que James Bullard, le président de la Fed de St. Louis, ne prenne la parole lors du Forum de politique monétaire international du CEPR organisé à Londres. Suite à ses propos, le taux des T-Bonds à dix ans est d’ailleurs reparti à la hausse.
Le membre le plus « faucon » de la banque centrale américaine a répété que l’inflation constituait un risque sérieux auquel la Réserve fédérale devait répondre « de façon appropriée » au risque de compromettre sa crédibilité. Le cycle de resserrement monétaire va se poursuivre, les taux d’intérêt vont continuer à être relevés et resteront plus élevés « pendant quelques temps ». Aujourd’hui, le taux des Fed Funds se traite dans une fourchette de 3 à 3,25%. James Bullard le voit monter jusqu’aux environs de 4,5% quand bien même il admet qu’il existe un risque de récession.
A Wall Street, le Nasdaq Composite, qui gagnait plus de 2% avant l’intervention du banquier central, ne progresse plus que de 0,8%.
+20% pour les prix du gaz
Juste avant l’intervention du président de la Fed de St. Louis, une autre information avait déjà jeté un froid sur les marchés européens, dont le Cac 40 qui, avait rebondi jusqu’à 1,4%.
Les gazoducs Nordstream 1 et 2 reliant la Russie à l’Allemagne ont été touchés par des fuites inexpliquées en mer Baltique, ont fait savoir les autorités danoises et suédoises, suscitant des soupçons de sabotage. Sur ces annonces, les prix du gaz font un bond en Europe. Juste avant la clôture de la Bourse de Paris, les contrats futures à Rotterdam ont gagné jusqu’à plus de 20%. Selon la télévision suédoise, le Centre national de sismologie, se basant sur des stations de mesure installées en Suède et au Danemark, a enregistré de puissantes explosions sous-marines dans les zones de fuites.
Peu avant 17 heures 30, le géant gazier russe Gazprom a déclaré que l’une des deux dernières sources d’approvisionnement restantes pour acheminer le gaz vers l’Europe – via l’Ukraine – était à risque de coupure en raison d’une querelle juridique.