Le marché des permis carbone de l’ETS européen a subi une baisse. En raison d’une combinaison de facteurs, comprenant une demande affaiblie en raison de la récession industrielle en Europe et des conditions météorologiques clémentes. Ainsi qu’une augmentation de l’offre.
La baisse du prix des permis carbone en Europe
Le prix des permis carbone de l’ETS européen a décliné en raison d’une conjonction de facteurs. La demande a été entravée par la récession industrielle en Europe. Les conditions climatiques clémentes, la baisse des prix du gaz naturel et l’expansion de la capacité des énergies renouvelables, avec peu de soutien de l’industrie maritime. De plus, les 244 millions de permis mis aux enchères par l’UE ont entraîné une surabondance de l’offre. Bien que cela constitue un revers pour les incitations à la décarbonisation, la plupart de ces excédents sont temporaires, et des réglementations visant à équilibrer l’offre et la demande sont prévues.
Évolution du marché européen du carbone
Le marché européen du carbone, qui représente environ 40 % des émissions de l’Union européenne. Se trouve en pleine évolution, avec l’adoption récente du plan “fit for 55” de l’UE en juin dernier. Ce plan vise à réduire les émissions de 55 % par rapport aux niveaux de 1990 d’ici à 2030. Les principales mesures de ce plan comprennent :
- la réduction de l’offre en accélérant la diminution annuelle du plafond à 2,2 %. Et en éliminant progressivement les quotas gratuits d’ici 2034
- l’expansion de la demande en incluant le transport maritime dans le système d’échange de quotas d’émission cette année. Suivi des bâtiments et des transports en 2027
- l’instauration de plafonds plus stricts pour les secteurs de l’électricité et de l’aviation
- la mise en place progressive, à partir de 2026, d’une taxe carbone aux frontières de l’UE. Qui mondialisera effectivement le marché du carbone européen. Étant donné que l’Europe est le plus grand marché d’exportation pour 80 pays.
L’expansion des initiatives de tarification du carbone dans le monde
Selon la Banque mondiale, environ un quart des émissions mondiales de CO2 sont désormais soumises à des mécanismes de tarification du carbone dans 39 pays. Le plus vaste de ces systèmes, lancé par la Chine en 2021, couvre près de 10 % des émissions mondiales. Ensuite vient le système européen, qui représente plus de 4 % des émissions mondiales et est le marché le plus actif, avec un volume d’échanges atteignant 800 milliards de dollars l’année dernière. Établi en 2005, il est le plus ancien de ces systèmes.
Comparé à d’autres marchés, tels que ceux de la Californie et du Royaume-Uni, inclus dans l’ETF carbone mondial KRBN, le marché européen des quotas d’émission reste le plus important. En 2023, ce système a généré environ 42 milliards de dollars de recettes, reversées aux gouvernements pour financer des initiatives de lutte contre le changement climatique.
A lire aussi : Lettre du CIO AM d’Edmond de Rothschild AM