La saison électorale de vote 2024 a mis en avant plusieurs enjeux sociaux majeurs. Notamment les droits humains, la gestion du capital humain et la diversité & inclusion. Ces thématiques, déjà présentes dans les discussions précédentes. Ont pris une nouvelle dimension cette année dans le cadre des votes d’actionnaires. Cette analyse approfondit comment ces questions ont influencé les résolutions des actionnaires et le comportement des entreprises.
Les résolutions des actionnaires constituent un moyen crucial pour les investisseurs d’exiger des comptes de la part des entreprises sur leur gestion des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). À l’occasion de la saison de vote 2024, plusieurs enjeux sociaux ont dominé le débat. Forçant les entreprises à se positionner sur des sujets tels que les droits humains, la gestion des employés, ainsi que la diversité et l’inclusion. Cette analyse met en lumière les grands thèmes de cette période électorale et la manière dont ils influencent les décisions prises au sein des entreprises.
Droits humains : un enjeu crucial face aux nouvelles technologies et conflits géopolitiques
Les droits humains ont été au centre des préoccupations cette année. Particulièrement en raison des tensions géopolitiques et des avancées technologiques perturbatrices. Ces facteurs ont exacerbé les risques pour les entreprises, non seulement en termes de réputation, mais aussi de conformité réglementaire. Face à ces défis, plusieurs entreprises ont été appelées à réévaluer leur gestion des droits humains.
L’introduction d’une nouvelle politique de vote visant à sanctionner les entreprises ne respectant pas les normes mondiales a illustré cette prise de conscience accrue. Les investisseurs, notamment, ont voté contre les directeurs d’entreprises jugées non réactives aux engagements concernant les droits humains. Par exemple, le refus de réélire le président d’une entreprise japonaise a marqué un signal fort sur les préoccupations concernant les violations dans la chaîne d’approvisionnement.
Les résolutions des actionnaires ont également mis l’accent sur les risques liés aux produits et services proposés. Notamment dans le secteur technologique. Les entreprises ont été appelées à évaluer les effets potentiels de leurs technologies sur la sécurité des enfants. La propagation de la désinformation et l’utilisation de l’intelligence artificielle. Dans le secteur pharmaceutique, l’accès aux produits a également été souligné. Notamment sur la question de l’impact des brevets prolongés sur l’accès des patients aux médicaments.
Gestion du capital humain : rééquilibrer les salaires et conditions de travail
La gestion du capital humain a fait l’objet d’une attention particulière lors de cette saison de votes. Les entreprises ont été sommées de répondre aux attentes croissantes des employés concernant les conditions de travail, la rémunération et les avantages sociaux. Par exemple, la rémunération des cadres a été particulièrement scrutée au Royaume-Uni. Où des entreprises comme Next plc ont vu des votes contre leur rapport de rémunération en raison de préoccupations liées aux pensions des employés.
Un autre point marquant a été la question des congés maladie payés. Chez TJX Companies, la pression exercée par les actionnaires a abouti à des améliorations en matière de transparence sur cette question. Et une résolution a été retirée suite à la satisfaction des demandes des actionnaires.
Les salaires de subsistance ont également figuré parmi les priorités. Surtout dans le contexte de la crise du coût de la vie. Les entreprises sont désormais invitées à mieux équilibrer la nécessité de recruter et de fidéliser leurs employés tout en contrôlant les coûts. Un exemple concret de cette dynamique est le soutien à une résolution sur le salaire vital chez Kroger. Qui souligne l’importance croissante de ces enjeux dans la gestion du capital humain.
Diversité et inclusion : une transparence accrue pour des résultats tangibles
La diversité et l’inclusion ont continué d’occuper une place prépondérante dans les votes des actionnaires. Les entreprises ont été jugées non seulement sur la diversité de leur conseil d’administration. Mais aussi sur la transparence de leurs données relatives à l’emploi. Notamment en matière de parité de genre et de diversité ethnique.
Le refus de voter pour les directeurs d’environ 600 entreprises aux États-Unis. En raison d’un manque de transparence sur les données de l’Equal Employment Opportunity Commission (EEOC). A démontré une volonté croissante des investisseurs d’exiger plus de transparence. Les résolutions demandant la divulgation des écarts de rémunération entre les sexes et les ethnies. Ainsi que des audits externes pour évaluer l’impact des politiques d’entreprises sur les communautés, illustrent l’importance d’une gestion inclusive.
L’impact positif d’une culture d’inclusion et de diversité s’étend bien au-delà des chiffres. Des équipes diversifiées et inclusives favorisent une meilleure productivité et une satisfaction accrue des employés. Pour les investisseurs, la transparence en matière de diversité est essentielle pour évaluer comment une entreprise progresse dans la création d’un environnement de travail équitable.
La voie à suivre pour une gestion durable des enjeux sociaux
Si le vote des actionnaires représente un outil important pour inciter les entreprises à prendre des mesures, l’engagement des investisseurs est un travail de longue haleine. Au-delà des résolutions votées, les entreprises doivent être encouragées tout au long de l’année à prendre en compte les risques sociaux et à saisir les opportunités offertes par une gestion efficace des enjeux ESG.
En 2024, la gestion des droits humains, du capital humain et de la diversité & inclusion restera au cœur des préoccupations des investisseurs, qui cherchent à améliorer la valeur à long terme des entreprises. Les sociétés qui se montreront proactives sur ces enjeux renforceront non seulement leur réputation, mais aussi leur performance globale.
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