La récente déclaration d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, évoquant la nécessité de « se préparer à un monde à +4°C ». A déclenché une vague de panique et d’indignation sur les réseaux sociaux. Des milliers de réactions ont fusé, certains reprochant à la ministre de ne pas agir suffisamment contre le changement climatique. Pourtant, il est essentiel de prendre du recul pour comprendre le véritable enjeu derrière cette déclaration.
Bruno Boggiani, CEO de Green Finance, rappelle que « cette panique illustre un manque de compréhension des enjeux : il est crucial de se préparer, mais encore plus de tout faire pour éviter d’atteindre cette situation critique ».
Pourquoi la préparation à un monde à +4°C est nécessaire
Un avenir plausible selon les scénarios climatiques
L’hypothèse d’une France à +4°C est malheureusement tout à fait plausible si les actions globales ne sont pas renforcées. Cela ne signifie pas que cet avenir est inévitable. Mais il est responsable d’anticiper cette possibilité pour mieux protéger les populations. La réalité est que cette hausse dramatique pourrait se produire si les gouvernements. Y compris celui d’Emmanuel Macron, continuent à agir de manière insuffisante face à l’urgence climatique.
Adaptation et réduction des émissions : des efforts combinés
Se préparer à un monde à +4°C ne signifie pas abandonner la lutte contre le changement climatique. Bien au contraire, cela implique de mettre en œuvre des mesures d’adaptation. Tout en poursuivant la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre. Le problème majeur aujourd’hui est que le gouvernement français, comme beaucoup d’autres, est en retard sur les deux fronts. Le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3) est particulièrement en retard. Ce qui freine la capacité de la France à faire face aux impacts futurs.
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+4°C : un scénario extrême, mais évitable
Les prévisions actuelles : plutôt vers +2,7°C
Il est important de rappeler que, selon les prévisions les plus récentes, un monde à +4°C reste un scénario peu probable. Les modèles climatiques actuels pointent plutôt vers une hausse moyenne de +2,7°C d’ici la fin du siècle, à condition que les États respectent leurs engagements actuels. Toutefois, cette perspective est déjà extrêmement préoccupante et nécessiterait des efforts beaucoup plus importants pour limiter les dégâts.
L’urgence de tenir les engagements climatiques
Le véritable scandale réside dans le fait que nous devons nous préparer à un monde aussi chaud parce que les gouvernements successifs n’ont pas pris au sérieux les avertissements des scientifiques. Les retards accumulés dans la mise en œuvre des politiques climatiques, notamment sous le gouvernement Macron, mettent la France dans une situation périlleuse. Si les engagements internationaux ne sont pas tenus, le scénario à +4°C, aussi effrayant soit-il, pourrait devenir une réalité.
La déclaration d’Agnès Pannier-Runacher doit être comprise comme un appel à l’action. Oui, il est crucial de se préparer à un monde à +4°C, mais cela ne signifie en aucun cas que la lutte contre le réchauffement climatique doit être abandonnée. Ce qui est inacceptable, c’est que nous soyons confrontés à une telle perspective en raison de décennies d’inaction des gouvernements successifs. Pour éviter le pire, il est urgent de renforcer les actions à la fois sur l’adaptation et sur la réduction des émissions, afin de construire un avenir viable pour tous.
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