Retour de Trump : l’économie au cœur du jeu politique américain

Trump

L’élection présidentielle américaine de 2024 a marqué le retour inattendu de Donald Trump à la Maison-Blanche. Pourtant, derrière le triomphe politique des Républicains, c’est bien l’économie qui a joué un rôle central dans cette campagne. Avec une croissance robuste mais des prix à la consommation toujours élevés, les enjeux économiques ont influencé le choix des électeurs et pourraient encore contraindre les ambitions du nouveau président. Cet article explore les impacts de l’économie sur l’élection et les défis qui attendent Donald Trump lors de ce second mandat.

L’économie, facteur décisif de l’élection

Une croissance trompeuse

En apparence, les indicateurs économiques de 2024 semblaient favorables à la candidate démocrate Kamala Harris. Avec une croissance du PIB proche de 2,5 %, un chômage bas à 4,1 % et une inflation maîtrisée sous les 3 %, l’administration Biden semblait avoir les cartes en main pour convaincre les électeurs.

Cependant, l’inflation “ressentie” par les ménages a brouillé ce tableau. Si la hausse des prix ralentit, leur niveau reste supérieur de 20 % à celui d’avant la pandémie. Ce décalage, souligné à de nombreuses reprises par l’équipe de campagne de Donald Trump, a pesé sur le moral des ménages. Selon une enquête de l’Université du Michigan, 40 % des consommateurs attribuent leur dégradation financière au niveau des prix, un taux parmi les plus élevés depuis les années 1970.

Un slogan qui résonne toujours

Les démocrates ont tenté de focaliser la campagne sur des enjeux sociétaux, mais l’économie a dominé les débats. Comme le résumait James Carville, conseiller économique de Bill Clinton : “C’est l’économie, idiot !” Ce mantra semble avoir une nouvelle fois trouvé écho, démontrant que les préoccupations financières des ménages restent un moteur électoral majeur.

Le retour de Trump : second mandat sous le signe des défis économiques

Entre baisse d’impôts et hausse des droits de douane

Donald Trump entame son second mandat avec des promesses économiques ambitieuses, notamment une nouvelle réduction de l’impôt sur les sociétés. Si cette mesure pourrait stimuler la croissance à court terme, elle s’accompagne de politiques plus controversées.

  • Hausses des droits de douane : Ces mesures risquent d’affecter les chaînes d’approvisionnement mondiales, tout en augmentant les coûts pour les entreprises et les consommateurs américains.
  • Expulsions massives de travailleurs immigrés illégaux : Cela pourrait perturber des secteurs clés comme l’agriculture ou la construction, accentuant les tensions sur le marché de l’emploi.

Ces choix, bien que populaires auprès de la base républicaine, pourraient entraîner des effets récessifs à moyen terme.

Le spectre des marchés financiers

Le programme économique de Trump soulève également des inquiétudes sur le front budgétaire. L’application intégrale de ses mesures risque d’entraîner une explosion du déficit public, déjà sous pression après les mesures de relance post-Covid.

  • Le rôle des marchés obligataires : Les investisseurs, parfois surnommés bond vigilantes, pourraient réagir négativement à une politique budgétaire jugée excessive. Cela s’est déjà produit dans les années 1990 aux États-Unis et plus récemment au Royaume-Uni en 2022, où des taux d’intérêt en forte hausse ont forcé des révisions budgétaires.
  • Conséquences possibles : Une hausse rapide des taux d’intérêt pourrait peser sur la dette américaine, limiter la marge de manœuvre fiscale du gouvernement et freiner l’économie.

Un pouvoir politique renforcé

Une victoire éclatante

Donald Trump entame ce mandat avec une légitimité politique renforcée. En remportant le vote populaire, le Sénat et la Chambre des représentants, il bénéficie d’une large majorité pour appliquer son programme sans contraintes majeures.

  • Un parti républicain homogène : Contrairement à 2016, Trump est désormais entouré de fidèles qui soutiennent ses idées. Cela réduit les “garde-fous” internes qui avaient tempéré ses décisions lors de son premier mandat.

Une économie comme contre-pouvoir

Cependant, cette latitude politique pourrait être limitée par les réalités économiques. La croissance, les marchés financiers et le moral des ménages joueront un rôle de vigie, influençant la capacité de Trump à mettre en œuvre ses réformes sans heurts.

Conclusion : entre ambitions et contraintes

L’économie a indéniablement façonné l’élection présidentielle de 2024, propulsant Donald Trump à la Maison-Blanche pour un second mandat. Toutefois, les défis économiques à venir pourraient rapidement contraindre ses ambitions.

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