AI et la finance verte

Paris, le 05 Septembre 2023, cet été, Bruno Boggiani de Strateggyz Green finance a eu le plaisir d’échanger avec Charles-Edouard Bouée, co-fondateur et associé directeur d’Adagia Partners, sur la thématique de l’IA, du Green et du Private Equity.

Comme pour la révolution industrielle, l’innovation soulève, toujours, des inquiétudes quant à l’impact potentiel sur l’emploi la croissance…

Quels sont les 3 secteurs qui vont obtenir le plus d’impacts positifs pour les enjeux sociétaux ?

Charles-Edouard Bouée – CEB :

  • Technologie Fondamentale : Impact transversal sur tous les secteurs

Les avancées technologiques fondamentales, telles que les progrès en matière de matériaux, d’énergie et de connectivité ou dans la physique quantique, ont un impact transversal sur tous les secteurs de la société. Ces technologies sous-tendent le développement d’innovations dans des domaines tels que l’énergie propre, la mobilité durable, l’efficacité des ressources et la communication mondiale.

  • Intelligence Artificielle (IA) : Résolution de problèmes sociétaux dits insolubles

L’IA est en train de révolutionner la manière dont nous abordons certains des problèmes les plus complexes et insolubles de la société. Grâce à des capacités de traitement des données inégalées, l’IA peut analyser des ensembles massifs de données provenant de divers domaines et identifier des tendances, des modèles et des solutions potentielles qui échappent souvent à l’analyse humaine.

  • Santé : Révolution des soins médicaux et du bien-être

Le secteur de la santé est l’un des domaines les plus impactés positivement par les avancées technologiques. La radiologie assistée par ordinateur, par exemple, permet des diagnostics plus précis et précoces, améliorant ainsi les chances de traitement réussi. La médecine personnalisée, basée sur les données génétiques et moléculaires des patients, ouvre la voie à des traitements sur mesure et plus efficaces. Les dispositifs médicaux connectés et les applications de suivi de la santé favorisent le bien-être à long terme en permettant aux individus de surveiller activement leur état de santé. En combinant les capacités de la technologie et des sciences de la santé, le secteur médical connaît une véritable révolution, améliorant la qualité de vie et prolongeant la durée de vie.

Quels sont les 3 secteurs qui vont obtenir le plus d’impacts négatifs pour les enjeux sociétaux ?

CEB :

  • Énergies

La consommation énergétique croissante de l’IA et des technologies modernes peut augmenter la demande d’énergie, contribuant aux problèmes environnementaux et à l’épuisement des ressources.

  • Transports

L’expansion des transports motorisés entraîne une pollution de l’air, des émissions de gaz à effet de serre et une congestion, impactant la qualité de l’air et la durabilité environnementale.

  • Technologie

Les avancées technologiques rapides soulèvent des préoccupations éthiques, des risques de perte d’emplois et de fossés numériques, nécessitant une gestion attentive pour minimiser les effets négatifs. La géopolitique va y jouer également,

Quel est le pays, qui se distingue, qui a une véritable longueur d’avance sur l’IA ?

CEB :

Je distingue 4 blocs :

  1. États-Unis : En tête grâce à une forte R&D, investissements massifs du secteur privé, universités de premier plan, publications, et investissements militaires donnant naissance à des entreprises et technologies innovantes en IA comme OpenAI, Anthropic.
  2. France, Royaume-Uni, Chine : La France avec des chercheurs renommés, le Royaume-Uni avec DeepMind, et la Chine avec des ressources massives de données et un développement rapide se démarquent.
  3. Allemagne, et pays en développement (e.g., Vietnam): L’Allemagne bénéficie d’une industrie solide et d’acteurs tels innovants dans l’IA (e.g., Celonis, Aleph Alpha), suivis de pays émergents tels que le Vietnam et, qui se distinguent par leurs compétences mathématiques et leurs contributions à l’IA.
  4. Défis en Russie, Iran : La Russie et l’Iran font face à des obstacles tels que le manque d’accès à une infrastructure moderne ou à des données de qualité, freinant leur progression malgré leur potentiel et culture mathématique.

Et la France, pas celle d’il y a 15/20 ans,

Comment se positionne la France sur l’IA ?

CEB :

  1. Expertise Académique : La France dispose d’un vivier de talents académiques solides provenant d’institutions telles que l’ENS et Polytechnique. Elle joue un rôle important dans la communauté de l’IA, avec des pionniers comme Yann Le Cun. Une récente publication de Meta a montré que 11 chercheurs français sur 14 étaient impliqués dans le modèle d’IA générative Llama. Par ailleurs, avec 13 médailles Fields, la France est à la pointe en mathématiques, discipline à la base de l’intelligence artificielle.
  2. Startups françaises Prometteuses : La France abrite de nouvelles startups européennes prometteuses tant en IA « classique » comme Exotec ou Shift Technology, qu’en IA générative, notamment Dust ou Mistral.
  3. Intérêt des Investisseurs : De nombreux investisseurs internationaux portent désormais leur attention sur la France pour l’IA, parmi lesquels Index Ventures, Lightspeed et AIpha Intelligence Capital et viennent complémenter le travail accompli par la Bpi, disposant d’un rôle central depuis de nombreuses années en termes dans le financement de l’innovation française.
  4. Mais des défis à Surmonter : Malgré ces points forts, des défis subsistent, notamment en termes de mise à l’échelle et de disponibilité des données. La France doit également travailler à renforcer la conformité au RGPD pour maximiser l’utilisation des données tout en préservant la vie privée.

Comment est intégré le Green, la finance verte, dans vos activités de Private Equity et IA ?

CEB :

L’intégration de la finance verte dans nos activités de Private Equity et d’IA repose sur un cycle dynamique, guidé par notre engagement envers la réduction de l’empreinte carbone :

  1. Sensibilisation et Éducation : Nous lançons le processus en sensibilisant toutes les parties prenantes à l’importance de la finance verte et de la durabilité. Cette étape vise à créer une compréhension commune des enjeux environnementaux et de leurs avantages économiques.
  2. Incentives pour la Durabilité : Nous encourageons activement les managers à intégrer des pratiques vertes dans leurs activités en mettant en place des incitations adaptées. Cela motive l’adoption de stratégies favorables à l’environnement et la recherche de solutions durables.
  3. Développement Technologique et Partenariats : Nous collaborons avec des partenaires technologiques pour développer et appliquer des innovations vertes, telles que l’IA, dans nos processus opérationnels. Ces technologies jouent un rôle essentiel dans la réalisation de nos objectifs de durabilité.
  4. Avantages Financiers Durables : En investissant dans des entreprises et des projets respectueux de l’environnement, nous générons des avantages financiers durables. Ces opportunités financières solides renforcent notre engagement envers la finance verte tout en offrant des rendements économiques attractifs.
  5. Réévaluation et Engagement Continu : Nous évaluons régulièrement les résultats obtenus et réajustons nos stratégies pour améliorer notre performance en matière de durabilité. Ce processus cyclique assure une amélioration continue et un alignement constant sur les objectifs de réduction de l’empreinte carbone.

En résumé, notre approche d’intégration de la finance verte dans les domaines du Private Equity et de l’IA forme un cycle complet, de la sensibilisation aux avantages financiers, avec pour objectif ultime la réduction de l’empreinte carbone et la promotion d’un avenir plus durable.

L’analyse extra financière, le Green, la finance verte, devient de plus en plus poussée, technique, réglementée.
Pensez-vous que cette analyse Green finira par être réalisée uniquement par l’IA ? Dans combien de temps ?

CEB :

Actuellement, l’analyse ESG repose sur des déclarations, et il existe peu de données données fiables et utilisables pour la production de modèle d’IA. Néanmoins, un progrès significatif dans l’analyse ESG grâce à l’IA est attendu une fois que des données harmonisées seront disponibles et permettront l’automatisation de ce travail à travers l’IA. Ce changement pourrait survenir dans les 10 prochaines années. Ce sera un saut significatif dans la qualité / rapidité et efficacité des analyses.

Quelle est la capacité unique et intangible de l’Homme, qu’il conserve et continuera de conserver par rapport à l’IA ?

CEB :

  • Intuition, Sensibilité et « mad skills »: L’humain possède des qualités intuitives, une sensibilité émotionnelle et des compétences exceptionnelles (capacité de réseau, pensée parallèle, sens de la contradiction) qui ne peuvent être égalées par l’IA.
  • Sérendipité et Non-Prédictibilité : Tandis que les modèles d’IA sont fondamentalement prédictifs, l’humain se caractérise par sa capacité à embrasser tout ce qui échappe à la prévisibilité. L’humain se démarque quand il est imprévisible, et au cours de l’histoire, l’imprévisibilité a mené à de nombreuses avancées artistiques (e.g., mouvement impressionniste), des découvertes scientifiques (e.g., la pénicilline) et des innovations militaires (e.g., bataille d’Austerlitz de 1805).

Quelles sont les 3 principaux Titans (entreprises/personnes) qui mènent la danse sur l’IA ?

CEB :

OpenAI et Microsoft : La collaboration entre OpenAI et Microsoft a généré une influence majeure dans le domaine. Leurs initiatives conjointes et leurs investissements substantiels dans la recherche et le développement ont propulsé des avancées significatives.

Google : Google, en tant que géant technologique bien établi, joue également un rôle de premier plan dans le développement de l’IA. Leur expertise dans la recherche et leur capacité à exploiter de vastes quantités de données contribuent à leur positionnement.

Inconnu, un Acteur Futur : Le domaine de l’IA est en constante évolution, et il est tout à fait possible qu’un nouvel acteur émerge pour prendre la tête. Il pourrait s’agir d’une entreprise inattendue ou d’un individu / pays innovant, similaire à la montée en puissance inattendue de Google dans les pour les moteurs de recherche en surpassant les Lycos, Yahoo et autres.

Quelle sera la prochaine évolution majeure sur l’IA ?

CEB :

Comme je l’écris dans mon dernier ouvrage ‘La chute de l’Empire humain: Mémoires d’un robot’ (Editions Grasset), la prochaine évolution de l’IA sera la création d’une IA portative IA Portative : les progrès technologiques permettront à l’IA de devenir plus accessible et adaptable, intégrée dans des appareils portables tels que les smartphones, les montres intelligentes et d’autres dispositifs du quotidien, avec nos données personnelles, sécurisées et décentralisées.

« Le portable est aujourd’hui une espèce de télécommande. On télécharge des applications qui conduisent vers des sites qui choisissent à notre place et qui nous imposent des pubs.

Avec l’IA portative, on va avoir le plein contrôle sur nos recherches et notre vie privée. Le portable ne sera plus une télécommande, mais une commande qui fera de nous des humains augmentés » Source.

Quelles sont les failles potentielles que peut subir le process, mis en place par les Hommes pour définir l’éthique de l’IA ?

CEB :

Le processus mis en place par les êtres humains pour définir l’éthique de l’IA présente des vulnérabilités importantes, centrées autour de deux points majeurs :

  1. La construction d’un cadre éthique est un processus fastidieux qui peut s’avérer lent.
  2. Comme le souligne St Augustin, ‘l’enfer a été fait pour les curieux’ : la curiosité humaine (surtout face à une technologie aussi majeure que l’IA) va rapidement dépasser ceux qui seront dans la lenteur pour établir des règles et régulations solides.

Or, dans le cadre de l’IA, l’évolution (ultra)-rapide de la technologie peut rendre obsolètes les normes éthiques établies avant même qu’elles ne soient pleinement mises en œuvre. Le risque est donc que les technologies évoluent plus rapidement que notre capacité à mettre en place des lignes directrices adéquates.

Quelle est votre principale crainte sur l’IA ?

CEB :

Ma principale crainte en ce qui concerne l’IA réside évidemment dans son potentiel de mauvais usage à des fins malveillantes, notamment dans les domaines militaires, financiers et politiques.

Néanmoins, dans mon livre ‘Light Footprint Management’, je reconnais également que l’histoire de l’humanité a montré que l’écart entre deux avancées technologiques majeures est souvent très court. Par exemple, entre le premier lancer d’un missile balistique sous-marin (une technologie très avancée) par les USA et celui de l’URSS, il ne s’est écoulé que 40 jours. On peut donc espérer que si une force malveillante s’employait à construire et déployer une IA « malveillante », le temps de rattrapage nécessaire par le reste du monde serait minime.

Quels sont les 3 obstacles majeures à la fabrication d’une AI véritable?

  • La création d’une véritable intelligence artificielle est confrontée à un obstacle fondamental. Le concept même d’une IA véritable peut être considéré comme un oxymore, car l’intelligence humaine englobe des aspects émotionnels, conscients et abstraits difficiles à reproduire en totalité.
  • Plutôt que de viser une IA véritable, nous pourrions nous diriger vers le développement d’un assistant humain (HAI), comme mentionné dans mon livre.
  • Dans mon livre, l’intelligence artificielle « Lucy » obtient une intelligence « humaine » à la suite d’une mise à jour accidentelle de son logiciel. Selon moi, la découverte d’une IA véritable ne sera pas le produit de la recherche, mais amenée par un accident ou un hasard (telle la découverte de la gravité par Newton, la radioactivité ou la pénicilline)

La chute de l’empire humain : Mémoires d’un robot ; L’ère des nouveaux Titans : Le Capitalisme en apesanteur …
Quelles autres solutions que le revenu universel pour éviter le chaos ?

CEB :

Bien que le revenu universel soit une option, il sera compliqué de trouver un équilibre entre ce concept et le capitalisme, les deux étant presque incompatibles. On pourrait envisager une révision des concepts communistes, en cherchant à surmonter les erreurs passées. Cependant, le communisme a montré des limites dans sa capacité à résoudre les problèmes en raison de son management. La voie que j’imagine serait donc un nouveau siècle des Lumières avec un leadership fort et « éclairé ». Les solutions dépendent de la capacité de l’humanité à transcender les intérêts individuels et à s’orienter vers une vision collective de l’avenir.

Pensez-vous que chat GPT est une forme avancée de ELIZA (1966)* – Conçu par Joseph Weizenbaum ou une forme primitive d AI véritable ?

CEB :

Même si le chatbot ChatGPT est très impressionant, il est important de rappeler que le langage est relativement bien modélisable par un ordinateur. En effet, le language comporte un nombre fini de mots, et le fonctionnement de chatgpt ne consiste « qu’a prédire le mot suivant », ce qui n’est en aucun cas une preuve d’AI véritable.

La principale différence entre ELIZA et ChatGPT réside dans l’accès à des milliards d’utilisateurs pour ChatGPT, ainsi que son caractère multimodal (image, vidéos, son). Cette capacité à interagir avec une vaste audience et à comprendre et générer différents types de contenus marque une avancée significative par rapport à ELIZA.

Pouvez-vous m’en dire plus sur Human Technology Foundation ?

CEB :

La HTE a été crée par Eric Salobir, un prêtre catholique, écrivain et conférencier français. Il est notamment connu pour son travail dans le domaine de la technologie, de l’éthique et de la spiritualité, en cherchant à établir des ponts entre la foi catholique et les développements technologiques. Il a été impliqué dans des discussions et des réflexions sur les impacts éthiques de la technologie, y compris l’intelligence artificielle.

Un des récents projets de la HTE est la création d’un framework d’analyse ESG à destinations du capital privé afin de mieux réfléchir à l’impact de leurs investissements à l’heure du digital. Plus d’infos.

Human Technology Foundation créée en 2012 est une fondation mais aussi un réseau de recherche et d’action plaçant l’humain au cœur du développement technologique. Pour eux, ces technologies font aussi partie des solutions pour construire une société plus respectueuse de chacun .

Le réseau Human Technology Foundation compte plusieurs milliers de membres et opère à Paris, Montréal et Genève. En effet, si la plupart des technologies ne sont ni bonnes ni mauvaises en elles-mêmes, elles ne sont pas non plus neutres : elles sont porteuses d’une intentionnalité et d’une vision de l’être humain qu’il faut questionner. Dans cette optique, la Human Technology Foundation s’attache à remettre la technologie au cœur des débats de société.

*ELIZA (1966) – Conçu par Joseph Weizenbaum, ELIZA était un programme de traitement du langage naturel qui simulait un psychologue en utilisant des techniques de transformation de phrases.

A propos de Charles-Edouard Bouée


Charles-Edouard Bouée est le co-fondateur et associé directeur d’Adagia Partners, une société européenne de capital-investissement MidCap. Adagia se concentre sur les rachats d’entreprises de taille moyenne dans les domaines de la santé, des services aux entreprises et des technologies industrielles en France, en Allemagne, en Autriche, au Benelux, en adoptant une approche pratique et en mettant l’accent sur les leviers à long terme et le déploiement de nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle (IA), pour créer de la valeur avec la direction existante.

Dans le monde de l’IA, Charles-Edouard a co-fondé Artificial Intelligence Quartermaster (AIQ), une plateforme mondiale d’investissement, de conseil et d’innovation en IA, et a été un investisseur actif dans des startups de deep tech en tant que co-fondateur d’Alpha Intelligence Capital (AIC), un fonds de capital-risque investissant dans des entreprises de l’IA basées sur des sciences algorithmiques depuis 2019.

De 2013 à 2019, il a été directeur général mondial de Roland Berger, le seul cabinet de conseil mondial de premier plan d’origine européenne, qu’il a dirigé de la crise à la transformation jusqu’à une année record dans l’histoire du cabinet de plus de 50 ans. Il est devenu un expert chevronné dans les projets de stratégie et de réorganisation à grande échelle, ainsi que dans l’amélioration des performances et s’est spécialisé dans l’innovation perturbatrice et l’IA.

Charles-Edouard a vécu et travaillé dans cinq pays – la France, le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Allemagne et la Chine. En plus d’être diplômé de l’école de commerce de Harvard (HBS) (promotion 1995), il est titulaire d’un master en sciences de l’École Centrale de Paris et d’une licence en droit de l’Université Paris Sud XI. Aujourd’hui, il fait partie du conseil consultatif de la China Europe International Business School (CEIBS) et est impliqué dans diverses autres organisations d’affaires et communautaires à travers le monde, comme le Global Artificial Intelligence Council du World Economic Forum. Il parle français, anglais et allemand.

Il est l’auteur de plusieurs livres novateurs sur la gestion moderne et la Chine, tels que “China’s Management Revolution: Spirit, Land, Energy” (Palgrave Macmillan UK, 2011), “Light Footprint Management: Leadership in Times of Change” (Bloomsbury, 2013) et “Re-entrepreneuring: How Organizations Can Reignite Their Entrepreneurial Spirit” (également Bloomsbury, 2018). Son dernier ouvrage sur l’intelligence artificielle, “The Fall of the Human Empire” (Bloomsbury, 2019), a été publié pour la première fois par Grasset en 2017 (sous le titre original : “La Chute de l’empire humain”), trois ans après “Confucius et les automates” (également Grasset, 2014). En 2020, Grasset a publié son dernier livre “L’ère des nouveaux Titans : Le capitalisme en apesanteur”.