Aurélien Barrau devant le Medef

L’astrophysicien et lanceur d’alerte écologique, Aurélien Barrau, a vivement interpellé les dirigeants d’entreprise sur l’urgence écologique, lors de l’université d’été du Medef, à Paris. Il y a tenu un discours inspiré sur l’ampleur du défi de l’effondrement écologique.

Les moments forts de l’intervention d’Aurélien Barrau

L’astrophysicien et militant écologiste Aurélien Barrau était l’invité de la table ronde « Autonomes et indépendants, mais européens avant tout » de l’université d’été du patronat, aux côtés de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, de François Gemenne (membre du Giec), d’Estelle Brachlianoff (directrice générale de Veolia) et de Thierry Martel (directeur général de Groupama).

Aurélien Barrau y a tenu un discours inspiré sur l’ampleur du défi de l’effondrement écologique, interpellant vivement les chefs d’entreprise. Il a commencé par remettre l’église au milieu du village en dénonçant « la suffisance » du thème de la table ronde, qui traitait de la façon dont l’Europe pouvait devenir « le continent le plus vert de la planète » et enchaînant avec une métaphore ironisant sur les efforts insuffisants de l’industrie en faveur du climat et de la biodiversité. L’astrophysicien a aussi évoqué le thème de la destruction d’espaces naturels.

« Ce thème est très caractéristique de l’arrogance occidentale. Je crois que nous n’avons pas tous ici bien compris que nous ne sommes pas la solution, nous sommes le problème. Ce sont nos valeurs et nos manières d’être qui mènent, je cite, à ce que l’ONU nomme “une situation de menace existentielle directe”. Et nous en sommes encore à pérorer sur notre exemplarité. Quelle suffisance ! »

« Parce que nous sommes des gens sympathiques et éduqués, on se demande, en gros, comment faire des bombes issues du commerce équitable et utilisant des matériaux biologiques. C’est mignon, mais tant que le pilonnage en règle de la biosphère demeure le geste cardinal, l’origine des projectiles n’a pas beaucoup d’importance. »

« Tant que vous nommerez “croissance” le fait de raser un espace gorgé de vie pour le remplacer par un espace commercial, fut-il neutre en carbone, nous n’aurons pas commencé à réfléchir sérieusement. »

Le monde d’Elon Musk sous critique

Aurélien Barrau a rappelé de s’intéroger si notre modèle économique était souhaitable car pour lui il n’est surement pas tenable !

« Prenons l’homme le plus riche du monde : Elon Musk. Je pense que pour un entrepreneur, c’est un archétype de réussite. Qu’est-ce que le monde d’Elon Musk ? C’est un monde où l’on commercialise des lance-flammes pour s’amuser. C’est un monde où l’on tente de faire croire qu’une voiture de plus de deux tonnes qui emmène 500 kg de batterie est un objet écologique. Je reconnais que c’est un peu gros, mais que voulez-vous, certains sont dupes ! »

Le lanceur d’alerte a été, à une ou deux reprises, applaudi par le public tandis que le nom de Greta Thunberg avait été hué en 2019 lors des mêmes universités d’été. Preuve que, lentement, les temps changent !