Plusieurs événements importants du point de vue de l’environnement vont jalonner l’année 2022. On attend notamment la publication de deux nouveaux rapports du Giec, la tenue de la COP15 Biodiversité en Chine avant l’été, le Sommet de la Terre à Rio en juin ou encore la COP27 sur le climat qui se tiendra en Égypte à la fin de l’année. Tour d’horizon.
Publication de deux rapports très attendus du Giec en février et mars
Le sixième rapport d’évaluation du Giec, dont la dernière édition remonte à 2013-2014, sera publié en ce début d’année. Le Giec est divisé en trois groupes. Le rapport du groupe 1 sur l’état des lieux de la crise climatique a été publié en août dernier. Il estimait que certains changements, comme la fonte des calottes glaciaires, étaient déjà irréversibles. Le rapport du groupe 2 sortira en février et portera sur la vulnérabilité des sociétés humaines, des écosystèmes et des systèmes socio-économiques face à la dérive climatique, les conséquences du changement climatique, et les options d’adaptation. Enfin, le rapport du groupe 3 sera rendu public en mars et étudiera quant à lui l’atténuation (la réduction des émissions) du changement climatique, l’évaluation des méthodes de réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’élimination des gaz à effet de serre de l’atmosphère.
Un One Ocean Summit organisé à Brest du 10 au 12 février
Le sommet, souhaité par Emmanuel Macron, se tiendra à Brest du 10 au 12 février. Il réunira les scientifiques, les acteurs économiques, les acteurs régionaux et les Nations unies pour discuter de la préservation des océans et élaborer un cadre de protection pour la haute mer. Située au-delà des juridictions nationales (à 370 km environ des côtes), la haute mer, qui représente plus de 60 % des océans, appartient à la fois à tout le monde et à personne. Un flou juridique qui rend impossible la gestion de ces zones, dont la protection de la biodiversité. Une Conférence des Nations unies sur les océans, reportée en raison de l’épidémie de Covid, devrait également être organisée en juillet 2022 à Lisbonne, au Portugal.
Un nouveau Sommet de la Terre les 2 et 3 juin à Rio
L’Assemblée générale des Nations-Unies convoque à Rio, au Brésil, le Sommet “Stockholm+50 : une planète saine pour la prospérité de toutes et de tous”, les 2 et 3 juin. Au programme : la création d’un Conseil de la Terre, d’un Institut sur les océans et sur le climat, ainsi qu’un programme d’actions 2000-3000. Ces rencontres décennales entre dirigeants mondiaux ont notamment permis la naissance du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) en 1972 et de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 1992.
La COP15 pour la biodiversité devrait se tenir avant l’été
Initialement prévu en octobre 2020, le sommet avait été repoussé d’un an puis finalement scindé en deux parties : la première s’est tenue de façon virtuelle en octobre dernier, la seconde doit se tenir en présentiel à Kunming, en Chine, du 25 avril au 8 mai. Entre les deux, une réunion de travail devait avoir lieu en janvier à Genève, mais ce rendez-vous a d’ores et déjà été reporté, en raison “des incertitudes créées par le variant Omicron“. Ce retard de calendrier laisse présager un report du sommet de Kunming à juin ou juillet, selon l’agence de presse spécialisée AEF Développement durable. Cette édition est particulièrement importante puisqu’elle doit aboutir sur de nouveaux objectifs mondiaux post-2020 et acter notamment la protection d’au moins 30% des surfaces terrestres et marines, dont 10% en protection stricte à l’échelle de la planète.
La COP27 pour le climat sera accueillie par l’Égypte en novembre
Il revenait à l’Afrique d’organiser la prochaine édition de la conférence onusienne sur le climat. C’est l’Égypte, seule candidate en lice, qui accueillera la COP27 dans la cité balnéaire de Charm el-Cheikh, du 7 au 18 novembre. Les pays du monde entier devront s’y rendre avec dans leurs bagages une relève de l’ambition climatique, conformément à ce qui a été acté à Glasgow en novembre dernier. Le sommet devrait également porter sur les pertes et dommages et les financements climat, sujets chers aux pays du Sud.
Grande-Synthe, Affaire du siècle : l’État sommé d’agir avant la fin de l’année
En juillet dernier, la plus haute juridiction française a ordonné à l’État de prendre “toutes les mesures utiles” pour atteindre l’objectif de baisse de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 d’ici au 31 mars prochain. Le Conseil d’État, saisi par la commune de Grande-Synthe (Nord), menacée par la montée du niveau de la mer, a estimé que les trajectoires actuelles de la France ne lui permettent pas de respecter ses engagements dans le cadre de l’accord de Paris. Dans un autre dossier, celui de l’Affaire du siècle, le tribunal administratif de Paris a condamné l’Etat à réparer le préjudice écologique causé par le non-respect de ses engagements climatiques, une première au niveau mondial. Le gouvernement a quatorze mois pour agir, soit jusqu’au 31 décembre 2022.