En octobre, le climat des affaires en France montre des signes de faiblesse marquée, particulièrement dans le secteur industriel. L’indice publié par l’Insee s’établit à 97, en recul d’un point, traduisant une baisse de confiance des entreprises dans les perspectives économiques.
Un effondrement du climat des affaires dans l’industrie
Le climat des affaires industriel a chuté de 7 points en octobre, enregistrant sa plus forte baisse mensuelle depuis 2008 (hors pandémie). Les industriels signalent une baisse de la production et des commandes, désormais au plus bas depuis début 2021. De plus, ils anticipent une réduction des effectifs et une faible demande à venir, ainsi qu’une baisse significative des investissements pour l’année prochaine.
Le moral est particulièrement bas dans la fabrication de matériel de transport, avec des perspectives en baisse dans l’automobile et des carnets de commandes en recul pour d’autres équipements de transport. Les biens d’équipement montrent aussi un repli marqué.
Amélioration modeste dans les services mais des perspectives sombres pour l’emploi
Le secteur des services connaît une légère amélioration pour le troisième mois consécutif, atteignant 101, soit un niveau supérieur à sa moyenne de long terme. Cependant, les perspectives d’emploi dans ce secteur se détériorent, malgré une hausse de l’activité passée et prévue. Dans le commerce, le climat des affaires se dégrade, avec des ventes passées et attendues en baisse. Le bâtiment reste stable, mais le climat de l’emploi global perd deux points.
Augmentation des pressions inflationnistes
Les données d’octobre montrent une hausse des pressions inflationnistes, avec une augmentation des prix de vente prévue dans tous les secteurs. L’inflation, qui avait légèrement reculé en septembre, pourrait repartir à la hausse, approchant les 2 % dans les mois à venir.
PMI en déclin : La demande étrangère en recul
Les indices PMI, publiés en parallèle, révèlent une baisse dans les services et le secteur manufacturier, confirmant la dégradation des perspectives. La demande reste faible et les nouvelles commandes étrangères enregistrent leur plus forte contraction depuis la pandémie.
Des perspectives de croissance moroses pour la France
Ces données dressent un tableau préoccupant pour l’économie française, anticipant un ralentissement au quatrième trimestre. La mise en place difficile du budget 2025, les nouvelles taxes à venir, et les tensions géopolitiques alimentent l’incertitude et pèsent sur la croissance. Après un léger rebond lié aux Jeux Olympiques au troisième trimestre, le quatrième trimestre s’annonce faible, avec une contraction possible du PIB.
Prévisions pour 2025 : Une croissance en demi-teinte
Les perspectives pour début 2025 restent modestes, la politique budgétaire restrictive risquant de peser sur l’activité. Bien que les taux d’intérêt soient en baisse, les investissements devraient rester faibles jusqu’à la seconde moitié de 2025. Le recul de l’inflation a soutenu le pouvoir d’achat des ménages, mais les craintes de chômage et l’incertitude économique pourraient freiner la consommation, entraînant une hausse du taux d’épargne.
Le gouvernement prévoit une croissance du PIB de 1,1 % en 2025, mais compte tenu des données actuelles et d’une politique budgétaire plus rigide, cette prévision semble optimiste. Nous anticipons une croissance plus modeste, autour de 0,7 % en 2025, après une estimation de 1,1 % en 2024.
À découvrir aussi : bannissement des PFAS : défi pour la transition énergétique ?