Économie mondiale : entre tensions et ajustements

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Les politiques commerciales américaines, notamment les taxes douanières, influencent fortement l’économie mondiale. Aux États-Unis, elles retardent la désinflation mais maintiennent une croissance solide. En Europe, l’incertitude freine l’activité, bien que des signes de reprise émergent. La Chine, elle, mise sur sa demande intérieure et l’innovation pour se renforcer.

Les dynamiques économiques mondiales face aux politiques commerciales américaines

Les États-Unis et l’impact des taxes douanières

L’administration américaine a utilisé les taxes douanières comme un levier stratégique, tant pour la négociation que pour la réduction des déficits commerciaux. Cette approche a cependant généré de l’incertitude économique, affectant la confiance des entreprises et des consommateurs. En conséquence, les attentes en matière d’inflation ont augmenté, soulevant un risque potentiel de stagflation.

Depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, les prévisions inflationnistes ont été revues à la hausse. Les taxes sur l’acier et l’aluminium, ainsi que celles appliquées en réponse aux mesures de réciprocité, ont contribué à ce phénomène. Ainsi, l’inflation projetée pour 2025 a été ajustée de 50 points de base supplémentaires. Malgré ce contexte, l’économie américaine reste solide, portée par une consommation robuste et un marché du travail dynamique.

Les derniers chiffres montrent une croissance de 2,3 % au quatrième trimestre 2024, principalement stimulée par la consommation des ménages, qui a progressé de 4,2 %. Cette dynamique s’explique en partie par des anticipations face aux politiques douanières, entraînant une baisse des ventes au détail en janvier. À court terme, la consommation devrait continuer à soutenir la croissance, portée par une augmentation des salaires supérieure à l’inflation.

L’Europe en quête de stabilité économique

En Europe, l’activité économique a stagné en fin d’année 2024. L’Allemagne et la France ont enregistré des contractions modérées, tandis que certains pays du sud de l’Europe, comme l’Espagne et le Portugal, ont bénéficié des investissements européens. La hausse des prix du gaz naturel a accentué l’inflation, atteignant 2,5 % en janvier.

Les tensions politiques et le manque de clarté dans les politiques économiques ont pesé sur la confiance des ménages et des entreprises. Toutefois, plusieurs éléments pourraient favoriser une reprise progressive dans les mois à venir. Parmi eux, des discussions autour de mesures de soutien à la défense, des élections allemandes et des investissements français dans l’intelligence artificielle.

Un gouvernement de coalition rapide en Allemagne pourrait par ailleurs réduire l’incertitude et encourager une politique de croissance, avec des réductions d’impôts et des investissements dans les infrastructures. Concernant les répercussions des taxes américaines, leur impact sur la zone euro a été partiellement intégré aux prévisions économiques. Néanmoins, certains secteurs, comme l’automobile, la chimie et l’agriculture, pourraient être plus exposés, tout comme des pays tels que l’Irlande, la Belgique et l’Allemagne.

La Chine mise sur sa dynamique interne

Face aux tensions commerciales, la Chine adopte une approche axée sur la stimulation de sa demande intérieure et l’innovation technologique. Les indicateurs économiques récents montrent des signes positifs, notamment dans le secteur automobile et le tourisme.

Les investissements dans l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies renforcent la position du pays sur la scène mondiale. Par ailleurs, la reprise du marché immobilier, avec une hausse des prix dans plusieurs grandes villes, contribue à restaurer la confiance des ménages.

Dans ce contexte, la Chine semble déterminée à s’éloigner des turbulences engendrées par les politiques commerciales américaines, en misant sur sa propre résilience économique et technologique.

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