Enquête sur les professionnels de la finance

Paris, le 29 juin 2022. Natixis Investment Managers (Natixis IM) publie aujourd’hui son enquête sur les professionnels de la finance. Menée auprès de 2700 personnes (gestionnaires de patrimoine, conseillers en investissement agrées, planificateurs financiers et courtiers indépendants) dont 1050 basées en Europe et au Royaume-Uni.

Les conseillers financiers en Europe demeurent optimistes

cette étude se penche sur leur vision quant à l’évolution de leur métier dans les prochaines années. Si les résultats montrent que majoritairement, les professionnels s’attendent à un développement de leur activité, ils évoquent un marché difficile : correction à deux chiffres des actions et des obligations, inflation record au premier semestre 2022… En conséquence, ils pourraient revoir leurs ambitions de croissance et devront adapter leurs stratégies d’investissement tout en gérant les attentes fortes de leurs clients.

  • Malgré les conditions de marché, les professionnels de la finance en Europe tablent sur une croissance de leur activité de l’ordre de 13% par an. Un chiffre plus faible en France, avec une estimation de 8,8%. 
  • Les investissements alternatifs et les matières premières considérées comme les valeurs les plus attractives
  • La majorité des sondés émettent le souhait de réorienter leur activité de gestion de portefeuille en faveur de la planification financière, afin de renforcer les relations à long terme avec leurs clients.

Naviguer dans un environnement volatile et risqué

La géopolitique, l’inflation et la hausse des taux d’intérêts sont les trois principaux risques de marché identifiés par les professionnels de la finance, en Europe, au Royaume-Uni comme en France. Il est à noter que le risque géopolitique constitue une préoccupation majeure pour les Européens (78%) et les Français (74%), alors que la moyenne mondiale est de 57%.

Tandis que l’économie mondiale s’inscrivait dans une reprise postpandémique et que la demande d’énergie était élevée, la guerre en Ukraine a eu un impact significatif sur l’inflation. Près de deux tiers des professionnels en Europe (64%) et en France (65%) la considèrent aujourd’hui comme une menace majeure pour les portefeuilles. 

Le changement des politiques monétaires des banques centrales quant à lui, visant à lutter contre la courbe inflationniste, constitue une incertitude supplémentaire : la hausse des taux d’intérêt est un risque de premier ordre pour plus d’un professionnel sur deux en Europe (51,3%) et davantage encore en France (61,3%).

Le plébiscite des investissements alternatifs pour contrer les incertitudes de marché

Rares sont ceux qui pensent que la chute du marché se poursuivra jusqu’à la fin de l’année. En moyenne, les sondés prévoient que la plupart des indices de référence renoueront avec la croissance, même timide, à l’horizon de décembre 2022 : ainsi, les professionnels français misent sur une performance de 0,7% du CAC 40 quand leurs homologues britanniques, plus confiants, envisagent un taux de 4,7% pour le FTSE et 2,2% pour le S&P 500.

Dans cet environnement morose, où les performances des actions et des obligations sont corrélées et où les valeurs sont dépréciées, les solutions alternatives ont le vent en poupe. Plus de 60% des personnes interrogées (68% en Europe et 66% en France) affirment que les conditions actuelles de marché rendent ces investissements particulièrement attractifs, à l’instar des infrastructures, des actifs privés et des matières premières. Ce sont ces dernières qui sont jugées comme la classe d’actifs la plus attrayante, a fortiori dans un environnement inflationniste pour 73% des Européens et 70% des Français.

Gain de nouveaux clients et digitalisation des services pour soutenir la croissance en 2022

Malgré les indicateurs négatifs, les conseillers financiers parient sur une tendance haussière de leurs activités : la croissance, annualisée, serait de 13% en moyenne en Europe et de 8,8% en France en 2022.  La priorité est donnée à l’acquisition de clients et d’actifs : les professionnels européens prévoient ainsi d’ajouter 44 nouveaux clients à leur portefeuille d’affaires par an, tandis que les Français se montrent beaucoup plus optimistes et espèrent accueillir 65 nouveaux clients par an sur les trois prochaines années. 

Les conseillers se concentrent également sur l’amélioration de l’accès à la technologie (44% en Europe ; 46% en France) avec des applications pour les clients et des outils de gestion de la relation client, jugés comme des étapes incontournables pour soutenir le développement. Dans ce domaine, la principale barrière à l’entrée est simplement le coût de la mise en œuvre, selon 47% des conseillers en Europe (45% en France).

Créer de la valeur pour les clients

Sachant que les conditions favorables qui ont favorisé les performances de la dernière décennie sont révolues, les professionnels devront adapter leurs portefeuilles et leurs stratégies commerciales. La moitié d’entre eux (respectivement 48% en Europe et 50% au Royaume-Uni) affirment que dans ce nouvel environnement, le succès passera par leur capacité à apporter de la valeur à leurs clients, et ce, au-delà de la construction de portefeuille. Dans cette optique, les différentes pistes évoquées sont : 

  • Les portefeuilles modèles : pour plus de 8 sondés sur 10 (85% en Europe et 79% en France), l’utilisation du portefeuille modèle est désormais inscrite dans les pratiques et ils sont 7 sur 10 à affirmer que les clients les apprécient pour leurs services de planification financière.
  • La gestion fiscale : les clients n’intègrent pas les considérations fiscales dans leurs décisions d’investissement selon 69% des professionnels européens et 64% en France.  Près des trois quarts (73% en Europe et 71% en France) déclarent que la réduction des impôts est pourtant l’un des leviers pour apporter de la valeur aux clients.
  •  La percée de l’ESG : ils sont près de 7 sur 10 (67% en France et en Europe) à estimer que les investissements responsables ou qui respectent les critères ESG sont aujourd’hui un moyen de mieux investir. Selon 36% d’entre eux en France, leurs clients n’intègrent pas encore de produits responsables dans leur portefeuille, mais la situation pourrait radicalement évoluer. 48% des sondés français sont en effet convaincus que les stratégies ESG seront fondamentales pour la construction du portefeuille dans les cinq prochaines années.

Le rapport complet peut être téléchargé ci-dessous