Etude crédit suisse : Préoccupation sur la perte de biodiversité

Credit Suisse publie une nouvelle étude, la première du genre, qui évalue la manière dont les investisseurs prennent en compte le sujet de la biodiversité : « Unearthing investor action on biodiversity ».

Elle repose sur un échantillon de 327 sondés qualifiés provenant de 35 pays ; 53 % des sondés sont des propriétaires d’actifs et 47 % des gestionnaires d’actifs.

Selon Credit Suisse, il est urgent de tirer parti de l’intérêt croissant des investisseurs pour la biodiversité.

Marisa Drew,Chief Sustainability Officer & Global Head Sustainability Strategy, Advisory and Finance, Credit Suisse, rappelle en effet :

« La nature contribue de manière essentielle à l’économie mondiale et représente plus de 125 000 milliards de dollars, mais le temps presse pour de nombreux écosystèmes.

Il faudra investir jusqu’à 967 milliards de dollars chaque année pour inverser le déclin de la biodiversité d’ici 2030. L’intérêt des investisseurs pour les facteurs ESG s’est accéléré mais le financement de la biodiversité mondiale ne représente que 0,1 % du PIB mondial.

Pour attirer des capitaux privés, il faut un argumentaire clair en faveur de la biodiversité et abattre les barrières à l’investissement en créant des opportunités d’investissement structurées.

Grâce à une fine compréhension des préoccupations et des défis des investisseurs en matière d’investissement dans la biodiversité, je suis optimiste quant à la capacité des marchés financiers à se mobiliser pour contribuer à changer les choses en allouant des capitaux pour la préservation de la nature et en générant des rendements, de manière durable. »

  • 72 % n’évaluent pas l’impact de leurs investissements sur la biodiversité.
  • 27 % des propriétaires et gestionnaires d’actifs interrogés ne se soucient pas de la biodiversité à l’heure actuelle.
  • Moins d’un sondé sur dix a actuellement des objectifs mesurables liés à la biodiversité.
  • Malgré cela, une majorité de sondés déclarent qu’ils prennent en compte la biodiversité dans une certaine mesure et cherchent à progresser :
  • 67 % des propriétaires et gestionnaires d’actifs interrogés disent qu’ils prennent en compte la biodiversité dans leurs portefeuilles d’une manière ou d’une autre.

La plupart le font en cherchant à réduire l’impact négatif, principalement par le biais de la mobilisation et de l’exclusion des actionnaires.

Deux tiers des personnes interrogées envisagent de fixer des objectifs mesurables liés à la biodiversité.

  • Parmi les investisseurs qui n’ont pas encore évalué l’impact de leurs investissements sur la biodiversité, plus d’un tiers souhaitent le faire à l’avenir.

Les investisseurs peinent à identifier et à prendre en compte les opportunités d’investissement liées à la biodiversité.

Selon Credit Suisse, la biodiversité doit être rendue plus compréhensible et facilement mesurable pour que les inquiétudes des investisseurs se traduisent en décisions d’investissement :

  • Un quart des personnes interrogées ne savent pas par où commencer pour faire des investissements en faveur de la biodiversité et 32 % estiment qu’elles manquent de connaissances pour le faire.
  • 70 % estiment que le manque de données disponibles est un obstacle majeur aux investissements en faveur de la biodiversité.
  • 22 % craignent que les investissements en faveur de la biodiversité ne nuisent à leurs performances financières.

Plus de la moitié des personnes interrogées pensent que la biodiversité sera l’un des sujets les plus importants de la communauté des investisseurs d’ici 2030 :

  • Malgré cela, moins d’un sondé sur dix a identifié le secteur financier comme étant l’un des trois premiers secteurs menacés par la perte de biodiversité.