Fin du scepticisme envers l’investissement durable

La proportion de sceptiques vis-à-vis de l’investissement durable parmi les investisseurs institutionnels a chuté de près de 50 % en trois ans, tandis que le changement climatique est devenu le principal sujet d’engagement des investisseurs, selon l’étude Schroders Institutional Investor Study 2019.

La proportion d’investisseurs qui ne croient pas à l’investissement durable dans le monde est passée de 20 % en 2017 à 11 % cette année. Cette baisse est particulièrement flagrante en Amérique latine, où les sceptiques sont passés de 29 % en 2017 à 12 %. 

Le changement climatique est également devenu le principal sujet d’engagement chez les investisseurs à travers le monde, dépassant ceux en lien avec la stratégie des entreprises. Par ailleurs, la qualité de la comptabilité, le blanchiment et la corruption, la diversité et les droits des employés ont tous pris de l’importance en tant que sujets de gouvernance.

Les trois quarts des investisseurs s’attendent à ce que l’investissement durable prenne de l’importance au cours des cinq prochaines années, soit une augmentation par rapport aux 67 % enregistrés en 2017. L’Europe est en première ligne, avec 84 % des investisseurs estimant désormais que l’investissement durable va gagner en importance au cours des cinq prochaines années.

Jessica Ground, Responsable mondiale du Stewardship, Schroders, commente :

« Ces résultats fournissent peut-être l’une des preuves les plus claires à ce jour du fait que même les institutions les plus sceptiques reconnaissent maintenant que l’investissement durable peut produire de meilleurs résultats à long terme.

Cette tendance ne se limite plus à des régions spécifiques ; les investisseurs de tous les continents étudiés – y compris ceux qui, souvent, ne sont pas considérés comme étant résolument durables – sont de plus en plus convaincus des avantages que peut leur apporter cette approche.

L’étude souligne que cette tendance ne fera que s’accentuer au cours des cinq prochaines années, le changement climatique étant désormais considéré par les investisseurs du monde entier comme la préoccupation première en matière d’engagement auprès des entreprises.

La gestion des risques climatiques nécessite une compréhension fine de ses impacts sur les investissements. C’est pourquoi nous avons développé notre tableau de bord du changement climatique, la VaR carbone et la modélisation des risques physiques pour aider nos analystes et gérants de fonds à mesurer et à gérer les risques que le changement climatique fait peser sur les portefeuilles de nos clients. »

Investir de manière durable demeure un défi pour les investisseurs : 76 % d’entre eux affirment encore être confrontés à des difficultés en la matière, ce qui correspond à la proportion enregistrée en 2017. Les préoccupations liées à la performance et le manque de transparence et de données communiquées constituent les principaux obstacles, tandis que la difficulté à mesurer et à gérer le risque est devenu plus important.

Dans quelle mesure trouvez-vous difficile d’investir de façon durable ?

Les investisseurs institutionnels du monde entier déclarent que la mise à disposition de données plus fiables ou d’éléments probants pouvant démontrer que l’investissement durable produit de meilleures performances serait un facteur clé pour les encourager à y allouer une part plus importante de leurs actifs. Cette constatation est particulièrement frappante chez les investisseurs nord-américains (67 %). Une plus grande transparence et de meilleurs benchmarks environnementaux, sociaux et de gouvernance sont les autres facteurs les plus importants au niveau international.

Globalement, 64% des investisseurs déclarent privilégier l’intégration de la durabilité dans le processus d’investissement.  En particulier, environ 70 % des investisseurs en Europe se sont prononcés en faveur de cette méthode. Toutefois, le résultat est moins concluant en Asie-Pacifique : 57 % des investisseurs sont favorables à l’exclusion, soit un peu plus que la proportion de ceux qui préfèrent une intégration complète.

Prenez connaissance du rapport complet :