GIEC 2022 – Publication du dernier volet

Ce 4 avril 2022 a été publié le 3ème et dernier volet du 6ème cycle d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dédié aux solutions pour atténuer le changement climatique.

Le média Green Finance a pu échanger sur ce sujet avec Nadia Maïzi, Directrice du Centre de Mathématiques Appliquées MINES ParisTech, chercheuse à Mines Paris-PSL, auteure principale du 6ème cycle dans le groupe de travail III – Mitigation of Climate Change, et notamment en charge des problématiques autour de la demande, des usages, et des services pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Retrouvez la dernière publication du GIEC, ainsi que l’échange de Nadia Maïzi avec Bruno Boggiani, Green Finance.

“Nous sommes tellement d’accord sur le constat de l’ensemble de la prose du GIEC,
La prise de conscience du rapport du GIEC est essentiel.
Quelles sont les 3 principales solutions pour atténuer le changement climatique ?
commence Bruno Boggiani.

“Difficile de répondre… L’illusion est de penser à une et une seule solution bien précise.
La philosophie du travail de ce dernier volet est une approche d’un changement global.

Les solutions se portent sur l’offre technologique, une réflexion sur différents secteurs,
mais la nouveauté dans ce dernier volet est l’aspect social de l’atténuation, c’est à dire tous les leviers coté demande.

Il y a aussi différents chapitres sur le potentiel entre les différents secteurs et leurs leviers,
Nous retrouvons également l’innovation, le potentiel de transfert technologique…

C’est donc parcourir l’ensemble des solutions de tout type, pas seulement liées à l’offre technologique. mais également des solutions de financement, politique, subventions… tout cela en contribution uniquement si c’est intégré de manière systémique.”

C’est favoriser la tendance par un changement global.

Ainsi ce n’est pas l’illusion d’une solution uniquement technologique pour résoudre nos problèmes d’émissions.

Quels seront les impacts sur les métiers, le marché du travail, avec les principales alternatives, solutions du GIEC ?” Green Finance

“Cela va remettre en question des secteurs économiques.
Si nous décidons de mettre en harmonie l’ensemble des solutions possibles, cette bascule peut se faire de manière très favorable.

Les politiques et les décideurs doivent être habilles car il faudra anticiper la reconfiguration, la revalorisation des corps de métiers peuvent être anticipée.

Ce dernier volet est une analyse exhaustive des leviers potentiels… les leviers coté offre, coté demande, finance, externalités, cycle de vie complet, recyclage, …

Il faut considérer le système dans sa complexité afin de se forger une vision de l’orientation à prendre donc l’ensemble du secteur éducatif, qui est important, et adapter les professions et faire se passage en douceur pour notre intérêt commun”

“Quels seront les impacts sur les métiers, le marché du travail, sur l’inaction, la non mise en œuvre des alternatives du GIEC ?” Green Finance

“Si nous continuons dans l’inaction… une petite dizaine d’année* avant de grands changements catastrophiques sur le climat qui demandera beaucoup plus d’efforts sur la capacité d’adaptation.”

( * avec une marge d’erreur de 2 ou 3 ans )

“Une notion de temps qu’il nous reste si l’inaction est véritablement au programme ?” Green Finance

“Nous ne pouvons pas passer notre temps à faire le constat, avec la connaissance apportée par le GIEC et l’activité de l’homme sur le changement climatique, le constat est claire, liens et causalités,

il n’y a plus à attendre !

Plus nous tardons, plus les conséquences seront fortes et difficile d’inverser la tendance.”

Une petite dizaine d’année avant les 1.5 et le 2 degré, sera atteint dans la décennie suivante, puis nous continuerons à chauffer…”

( le 2nd rapport du GIEC évoque les conséquences du dépassement du 1.5 )

Voici le dernier volet du GIEC du 6ème cycle d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dédié aux solutions pour atténuer le changement climatique.

Mitigation of Climate Change,

CONTRIBUTION DU GROUPE DE TRAVAIL III AU SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION DU GIEC (AR6)
Résumé pour les décideurs
A. Introduction et cadrage
B. Évolution récente et tendances actuelles
C. Transformations du système pour limiter le réchauffement climatique
D. Liens entre atténuation, adaptation et durabilité développement
E. Renforcement de la riposte

Les émissions anthropiques nettes mondiales ont continué d’augmenter dans tous les principaux groupes de gaz à effet de serre

Le graphique A montre les émissions mondiales annuelles globales nettes de GES anthropiques par groupes de gaz de 1990 à 2019 déclarées en GtCO2-eq converties sur la base des potentiels de réchauffement planétaire avec un horizon temporel de 100 ans (GWP100-AR6) du groupe de travail I du sixième rapport d’évaluation du GIEC .

La fraction des émissions mondiales pour chaque gaz est indiquée 1990, 2000, 2010, 2019 ; ainsi que le taux de croissance annuel moyen agrégé entre ces décennies. À droite du panneau a, les émissions de GES en 2019 sont ventilées en composants individuels avec les incertitudes associées [intervalle de confiance à 90 %] indiquées par les barres d’erreur : CO2 FFI ±8 %, CO2-UTCATF ±70 %, CH4 ±30 %, N2O ±60 %, F-gaz ±30 %, GES ±11 %. Les incertitudes concernant les émissions de GES sont évaluées dans les éléments supplémentaires du chapitre 2. Le pic d’émissions sur une seule année en 1997 était dû à des émissions plus élevées de CO2-LULUCF provenant d’un incendie de forêt et de tourbe en Asie du Sud-Est.

Le graphique b montre les émissions anthropiques mondiales de CO2-FFI, de CO2-LULUCF, de CH4, de N2O et de gaz fluorés individuellement pour la période 1990-2019, normalisées par rapport à 100 en 1990. Notez l’échelle différente pour les émissions de gaz fluorés incluses par rapport aux autres gaz , soulignant sa croissance rapide à partir d’une base faible.

Les zones ombrées indiquent la plage d’incertitude. Les plages d’incertitude indiquées ici sont spécifiques à chaque groupe de gaz à effet de serre et ne peuvent être comparées. Le tableau montre l’estimation centrale pour : les émissions absolues en 2019, la variation absolue des émissions entre 1990 et 2019 et les émissions en 2019 exprimées en pourcentage des émissions de 1990.

Développement durable : voies vers la réalisation des objectifs de développement durable

Options d’atténuation et conditions favorables au transport

Contribution des politiques d’atténuation du secteur du bâtiment

Des actions d’atténuation bien conçues et mises en œuvre efficacement dans le secteur des bâtiments ont un potentiel important pour aider à atteindre les ODD (degré de confiance élevé).

Retour sur notre dernier article Green Finance sur le GIEC

Egalement, il faut noter que Mines Paris-PSL, avec le soutien de sa Fondation, lancera, le 22 avril prochainThe Transition Institute 1.5, (1.5 comme écho à l’objectif prôné par le GIEC), une démarche scientifique originale, innovante et indépendante, qui vise à apporter des réponses scientifiques transdisciplinaires au défi de la neutralité carbone.

Portrait de Nadia Maïzi :
HDR, Professeur MINES ParisTech
Directrice du Centre de Mathématiques Appliquées de MINES ParisTech
Directrice de la Chaire ParisTech Modélisation Prospective au service du Développement Durable (MPDD) depuis décembre 2008
Auteure principale pour la contribution du 3eme groupe de travail au sixieme rapport du GIEC (AR6) depuis janvier 2018
Présidente de la Commission Formation de l’Association Réseaux électriques intelligents /Smart grids France depuis avril 2015
Responsable de l’accord de collaboration établi avec le Berkeley Energy and Climate Institute de l’Université de Berkeley depuis Septembre 2014
Chef de la délégation ParisTech à l’UNFCCC (United Nations Framework Convention on Climate Change) depuis 2009
Déléguée pour la France dans le programme ETSAP (Energy Technology System Analysis Program) de l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) depuis 2008
Collaborateur scientifique du projet TOSCA (INRIA) depuis 2005
Responsable scientifique du projet de recherche M3E (Modélisation pour l’Economie, l’Environnement et l’Energie) depuis 2002
Responsable pédagogique du Mastère spécialisé de la Conférence des Grandes Ecoles OSE (Optimi­sation des Systèmes Energétiques) depuis 1999