- Selon un phénomène d’« élastique conjoncturel » assez puissant, Groupama Asset Management table sur un retour aux niveaux de croissance d’avant crise sanitaire, à l’horizon de septembre 2021 Outre-Atlantique, de décembre 2022 en Zone euro.
- L’équipe de gestion maintient sa stratégie d’investissement, favorable aux actifs risqués et à la recherche de rendement. A travers une haute sélectivité des titres, l’objectif est de repondérer la sensibilité globale au cycle des portefeuilles.
“les prévisions tablent sur un retour aux niveaux de croissance d’avant crise sanitaire”
D’un point de vue fondamental, le scénario macroéconomique privilégié par Groupama Asset Management milite en faveur d’un rattrapage marqué de la croissance en Europe, dès lors que seront enclenchés déconfinement et assouplissement des mesures sanitaires. Selon un phénomène d’« élastique conjoncturel » assez puissant, les prévisions tablent sur un retour aux niveaux de croissance d’avant crise sanitaire, à l’horizon de septembre 2021 Outre-Atlantique, de décembre 2022 en Zone euro. « D’ici là, les économies continueront d’être fortement soutenues par les dispositifs de relance budgétaire de la part des Etats et de soutien monétaire de la part des banques centrales » affirme Gaëlle Malléjac, Directrice des investissements chez Groupama Asset Management.
Dans ce contexte, les marchés obligataires souverain et corporate devraient être toujours étroitement administrés par les banques centrales, ce qui contribuerait à maintenir la pression baissière sur le niveau des taux d’intérêt. « Les politiques monétaires d’achats d’actifs, les taux durablement bas et la raréfaction des rendements associée, justifient l’attrait des actifs dits risqués. Ces derniers affichent toujours un potentiel de rentabilité élevé en valeur relative ».
2021 : les politiques monétaires, encore et toujours des facteurs de soutien aux actifs risqués
Plus précisément, les marchés de taux semblent pris en étau entre, d’une part, les perspectives de rebond du mix croissance-inflation, et d’autre part, le volontarisme des banques centrales au moins jusqu’à la fin de l’année 2022. « Les taux obligataires devraient peu évoluer au cours des douze prochains mois, contenus à des niveaux toujours très bas » anticipe Gaëlle Malléjac. Sur le segment des obligations d’entreprises, les tendances tiennent aux facteurs techniques, à l’image des achats de titres de la BCE en soutien à la classe d’actifs en Europe, et fondamentaux, avec une détérioration du bilan des entreprises dans le contexte sanitaire actuel. En effet, les entreprises ont vu leurs résultats chuter et leurs dettes s’accroitre. Cela devrait se matérialiser par un pic des taux de défaut, attendus à 8,4% en mars 2021 à l’échelle globale et à 5,7% en Europe (contre respectivement 4,1% et 3,5% en moyennes historiques).
Pour autant, les perspectives des obligations d’entreprises demeurent robustes grâce à l’action des banques centrales. Dans le cas de la BCE, les programmes d’achat PEPP et CSPP* de l’institution s’élèvent, selon nos estimations, en moyenne à 10 milliards d’euros de dette corporate chaque mois. « La politique d’achats d’actifs de la BCE est très puissante, notamment sur le marché primaire européen, avec une absorption de près d’un tiers des émissions de l’univers obligataire corporate éligible». Ce catalyseur explique la tendance au resserrement des spreads de crédit qui devraient renouer avec des niveaux planchers historiques.
Concernant les marchés boursiers, les niveaux de valorisation sont dans l’ensemble élevés, en absolu. Mais en comparaison aux autres classes d’actifs et aux taux sans risque, la classe d’actifs demeure attrayante. « ils conserveront une lecture constructive des marchés actions, compte tenu de leur orientation positive à moyen terme. Le mouvement d’élastique conjoncturel et de rattrapage de la consommation des ménages à l’issue des mesures de confinement, devraient soutenir la progression des marchés boursiers » précise Gaëlle Malléjac. Pour 2021, le potentiel de rebond des actions semble plus important en Europe qu’Outre-Atlantique dans la mesure ou les économies « physiques » (industrielles et cycliques, plutôt caractéristiques du Vieux Continent) seront plus sensibles au rattrapage que les économies « digitales » (davantage caractéristiques des Etats-Unis).
Repondérer la sensibilité au cycle, à travers une approche sélective des titres
Au regard de ces perspectives, Groupama Asset Management maintient une stratégie d’investissement favorable aux actifs risqués et à la recherche de rendement. A travers une haute sélectivité des titres, l’équipe de gestion souhaite repondérer la sensibilité globale au cycle des portefeuilles.
« Sur le marché des obligations d’entreprises, ils privilégieront une surexposition avec une sensibilité positive au beta de marché. Ils mettront à profit les mouvements de volatilité pour renforcer notre exposition. En termes de sélection, ils maintiendront une exposition à la fois aux secteurs à forte visibilité (Utilities/Télécommunications) et aux dettes hybrides, corporate et financières, pour leur portage intéressant et la solvabilité solide des émetteurs sélectionnés.
Par ailleurs, ils se repositionneront désormais progressivement vers les titres de secteurs cycliques (industries de base, construction, énergie, automobile) et les titres de secteurs bénéficiant des plans de relance gouvernementaux» détaille Gaëlle Malléjac.
Sur les marchés actions, l’équipe sélectionne des valeurs bénéficiant de tendances structurellement favorables, portées notamment par l’innovation ou une croissance de niche. « Ils identifieront des sociétés à fort potentiel dans les secteurs de l’innovation (IT, spécialistes du numérique, du hardware ou de la 5G), de la santé et des biotechnologies ou encore des infrastructures (utilities, biens d’équipement) qui ont un grand rôle à jouer dans les transitions environnementale et numérique et vont être soutenus par les plans de relance ». Les valeurs cycliques qui seront sensibles à l’impact positif du déconfinement sont également repondérées en portefeuille depuis l’été dernier. Il s’agit d’entreprises européennes issues par exemple des secteurs de la construction, de la chimie, de l’automobile et qui bénéficieront de l’effet de report, partiel ou total, des achats de consommation des agents économiques.
« Enfin, ils identifieront aussi des opportunités sur les valeurs exposées aux marchés émergents, en particulier asiatiques et chinois. Ils cibleront des valeurs sensibles à la consommation (automobile, luxe, spiritueux). Dans une optique moyen terme, ils favoriseront les entreprises présentant des business modèles à l’échelle locale ou multi-locale plutôt que globale. Ces valeurs seront moins sensibles aux risques sur les chaines d’approvisionnement et aux enjeux environnementaux et bénéficieront du retour à la régionalisation des échanges. Cet aspect structurel sera de plus en plus déterminant » conclut Gaëlle Malléjac.