Investissement durable : un engagement fort, des défis persistants pour les investisseurs

Investissement durable

L’investissement durable, qui intègre les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), continue de mobiliser l’attention des investisseurs à travers le monde. Une étude récente menée par Fidelity International, en collaboration avec Crisil Coalition Greenwich, révèle que malgré l’importance croissante accordée à ces critères dans les décisions d’allocation d’actifs, des obstacles significatifs freinent leur adoption à grande échelle. Réalisée auprès de 125 investisseurs institutionnels et intermédiaires en Europe et en Asie, cette enquête met en lumière les priorités, les défis et les opportunités pour construire un avenir financier plus responsable.

L’importance croissante des critères ESG dans l’allocation d’actifs

Les résultats de l’enquête montrent qu’une majorité d’investisseurs considèrent les critères ESG comme essentiels dans leurs décisions d’allocation d’actifs pour les 18 prochains mois. Parmi ces critères, l’environnement occupe une place prépondérante, reflétant l’urgence des défis liés au changement climatique et à la transition énergétique. Deux tiers des investisseurs interrogés citent les problématiques environnementales comme une priorité, avec une attention particulière portée à la décarbonisation, à la transition énergétique et à la préservation des ressources naturelles. Ces thématiques, directement liées aux objectifs mondiaux de neutralité carbone, dominent les débats au sein des institutions financières.

Cependant, les préoccupations environnementales ne sont pas les seules à influencer les stratégies d’investissement. La gouvernance d’entreprise, souvent perçue comme un pilier de la durabilité, figure en deuxième position. Les investisseurs expriment une demande croissante de transparence et de bonnes pratiques de la part des entreprises, soulignant ainsi l’importance d’une gestion rigoureuse et responsable. Enfin, les enjeux sociaux, bien que légèrement moins prioritaires, restent essentiels pour plus de la moitié des répondants. Ils traduisent une prise de conscience accrue des problématiques liées aux inégalités et au bien-être collectif.

En Europe, l’intégration des critères ESG est particulièrement marquée, notamment parmi les investisseurs institutionnels. En Asie, bien que l’intérêt pour ces thématiques soit en progression, des différences notables persistent, notamment en termes de disponibilité de produits adaptés.

Les obstacles qui freinent l’adoption généralisée de l’investissement durable

Malgré l’importance croissante des critères ESG, leur adoption généralisée est freinée par plusieurs obstacles majeurs. Le premier, identifié par près de 68 % des investisseurs, est la difficulté à mesurer l’impact réel des investissements durables. Les outils et données nécessaires pour évaluer efficacement les résultats restent insuffisants, ce qui complique l’analyse de la contribution réelle des portefeuilles aux objectifs de durabilité. Cette lacune est exacerbée par le manque de standardisation des méthodologies d’évaluation, qui varie d’un cadre réglementaire à l’autre.

Un autre défi majeur réside dans l’évolution et l’incohérence des réglementations. Les investisseurs sont confrontés à des cadres juridiques et normatifs disparates entre les niveaux national, européen et mondial. Cette fragmentation complexifie la mise en œuvre de stratégies ESG harmonisées et décourage parfois les initiatives transnationales. En Asie, un défi supplémentaire réside dans la disponibilité limitée de produits d’investissement adaptés. Deux tiers des investisseurs asiatiques interrogés soulignent ce manque, alors que la demande pour des solutions durables ne cesse de croître. À titre de comparaison, seuls 31 % des investisseurs européens considèrent cela comme un obstacle.

Jenn-Hui Tan, directeur de la durabilité chez Fidelity International, souligne que la transparence des données et l’harmonisation des régulations sont des priorités pour surmonter ces défis. Il appelle également à une plus grande innovation en Asie, notamment à travers des cadres de financement pour la transition énergétique, afin de répondre à la demande croissante.

Créer un impact positif : une approche multifactorielle

L’étude révèle que les investisseurs sont divisés sur la meilleure manière de générer un impact positif à travers leurs investissements. Plusieurs approches coexistent, chacune offrant des avantages spécifiques. L’investissement à impact, qui consiste à financer des projets ayant des résultats mesurables sur l’environnement ou la société, est l’une des solutions les plus largement adoptées. Cette approche reflète la volonté croissante des investisseurs d’aligner leurs portefeuilles sur des objectifs de durabilité concrets.

D’autres stratégies incluent le filtrage exclusif, qui vise à exclure certains secteurs ou entreprises jugés incompatibles avec les objectifs ESG, et l’engagement direct avec les entreprises. Ce dernier repose sur un dialogue actif entre investisseurs et dirigeants pour inciter à des changements positifs. Par ailleurs, de nombreux répondants estiment que les politiques publiques et les réglementations jouent un rôle crucial pour stimuler le changement à grande échelle.

Pour Jenn-Hui Tan, l’intégration des critères ESG dans la recherche et la construction de portefeuilles est essentielle pour créer de la valeur à long terme. Il insiste sur l’importance de combiner des approches bottom-up, thématiques et systémiques pour maximiser l’impact des investissements durables. Fidelity, dans le cadre de son engagement, travaille au développement de nouveaux outils permettant de mesurer plus précisément les résultats de ses engagements auprès des entreprises.

Un avenir financier plus responsable grâce à une approche systémique

Fidelity International illustre son engagement envers l’investissement durable à travers une approche structurée et ambitieuse. Le groupe met en œuvre des cadres rigoureux pour intégrer les critères ESG dans ses portefeuilles et participe activement à l’élaboration de normes réglementaires globales. En s’appuyant sur quatre thèmes systémiques prioritaires – la perte de biodiversité, le changement climatique, la gouvernance efficace et les inégalités sociales –, Fidelity vise à orienter ses investissements vers des projets qui répondent aux défis majeurs de notre époque.

Avec 925,7 milliards de dollars d’actifs sous gestion, Fidelity adopte une vision à long terme, combinant son expertise en gestion d’actifs et ses solutions d’investissement pour favoriser des résultats financiers et sociaux durables. Ce modèle illustre le rôle clé des gestionnaires d’actifs dans la transition vers une économie plus responsable.

L’étude menée par Fidelity International confirme que les critères ESG sont désormais une considération majeure pour les investisseurs. Cependant, les défis liés à la mesure de l’impact, à l’harmonisation des régulations et à la disponibilité de produits adaptés continuent de limiter leur adoption généralisée.

Face à ces enjeux, une approche multifactorielle s’impose pour maximiser l’impact des investissements durables. Fidelity, par ses initiatives et sa vision systémique, montre la voie vers une finance plus responsable. En intégrant les critères ESG dans ses décisions stratégiques et en promouvant l’innovation, le groupe joue un rôle essentiel pour surmonter les obstacles actuels et construire un avenir financier aligné sur les objectifs de durabilité.

À lire aussi : Stargate : quand l’Amérique joue la carte de l’IA à 500 milliards, et que l’Europe fait les fonds de tiroirs