Stargate : quand l’Amérique joue la carte de l’IA à 500 milliards, et que l’Europe fait les fonds de tiroirs

Stargate

Alors que les États-Unis s’apprêtent à lancer un projet titanesque de 500 milliards de dollars pour dominer le futur de l’intelligence artificielle, l’Europe peine à trouver sa place dans cette course mondiale. Le projet Stargate, piloté par des géants tels qu’OpenAI, SoftBank et Oracle, ambitionne de construire un réseau colossal d’infrastructures pour l’intelligence artificielle générale (AGI). Pendant ce temps, l’Union européenne, engluée dans ses contraintes budgétaires et ses régulations complexes, s’interroge : comment rivaliser face à une telle démonstration de force ?

Entre vision audacieuse et lenteurs administratives, ce contraste éclatant soulève une question essentielle : l’Europe peut-elle encore prétendre jouer un rôle clé dans la révolution technologique en cours ?

Alors que SoftBank, OpenAI, et Oracle unissent leurs forces pour lancer “Stargate”, un projet titanesque de 500 milliards de dollars consacrés aux infrastructures de l’intelligence artificielle.
L’Europe s’interroge : peut-on rivaliser en serrant les dents et les ceintures ?
Les aficionados auront saisi : le  Chappa’ai (prononcé “cha-pa-aï”)  pourrait bien offrir à Elon Musk le raccourci tant espéré pour poser enfin le pied sur Mars.”  

Un projet digne des superproductions hollywoodiennes

Stargate, évoqué en grandes pompes par Donald Trump, promet de construire un réseau colossal de data centers et de poser les bases d’une intelligence artificielle générale (AGI). Avec des investissements initiaux de 100 milliards de dollars et des centres technologiques en cours de construction au Texas, le projet ne cache pas ses ambitions : dominer l’IA mondiale tout en garantissant une souveraineté américaine absolue face à la Chine et autres prétendants.

Trump, toujours adepte du spectacle, a salué l’initiative de Sam Altman, créateur d’OpenAI et nouvel apôtre de l’économie numérique. Ce dernier, flanqué de SoftBank et Nvidia, prévoit une expansion foudroyante : emplois par dizaines de milliers, énergies renouvelables maison (sans trop de détails…), et avancées médicales dignes de la science-fiction. En somme, l’Amérique réalise le rêve « bigger is better ».

Donald Trump, président des Etats-Unis, aux côtés de Larry Ellison, cofondateur, président, directeur technique et actionnaire majoritaire d’Oracle, Masayoshi Son, CEO de SoftBank et Sam Altman, CEO d’Open AI.

Pendant ce temps, en Europe…

De ce côté de l’Atlantique, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, livre une tout autre partition. Lors d’une intervention enthousiaste, il a appelé à récupérer les 300 milliards d’euros d’épargne européenne investis hors du continent. Son credo ? Mobiliser cette manne financière pour combler le fossé technologique qui se creuse à une vitesse vertigineuse.

« Nous ne manquons pas de capital, mais de marchés de capitaux », déplore-t-il. Une proposition séduisante en théorie, mais qui se heurte à un problème bien européen : l’absence d’harmonisation fiscale et réglementaire. Pendant que les États-Unis empilent les milliards et les data centers, l’UE se perd dans les subtilités administratives et les querelles internes.

Des ambitions bridées par l’austérité

À Davos, Ursula von der Leyen a réaffirmé les « valeurs européennes » tout en esquissant un programme d’innovation. Mais l’Europe reste prisonnière d’une logique budgétaire : investir sans créer de dette, mobiliser l’épargne sans froisser les épargnants, et surtout éviter de froisser des États aux intérêts divergents. Les besoins d’investissement colossaux (transition écologique, IA, défense) font figure de montagnes infranchissables à côté des défis logistiques américains.

Et que propose-t-on aux Français dans ce contexte ? Des hausses d’impôts, bien sûr ! Il faut bien réduire les déficits tout en continuant de financer les “projets d’avenir”. L’Europe, avec son égo collectif incarné par Ursula von der Leyen et ses satellites, refuse de reculer, mais avance à petits pas en regardant les États-Unis s’éloigner dans la course à l’IA.

Une régulation paralysante : bienvenue dans la CSRD

Et parlons-en, de ces “projets d’avenir”. La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est l’illustration parfaite de l’écart entre ambition et réalité européennes. Cette réglementation, censée promouvoir la transparence environnementale des entreprises, s’est rapidement transformée en un casse-tête bureaucratique. Entre reports successifs, surcharges administratives et coûts prohibitifs, l’Europe semble préférer asphyxier ses entreprises plutôt que de favoriser l’innovation.

Pendant ce temps, Donald Trump déroule le tapis rouge à Stargate. Des milliards de dollars injectés, une stratégie d’état offensive et une confiance sans faille dans les capacités des acteurs privés. Certes, l’approche américaine est tout sauf parfaite, mais au moins, elle avance.

Un avenir sous tension

En résumé, Stargate symbolise tout ce que l’Europe n’ose pas : une vision d’ensemble, un soutien massif de l’État, et une volonté d’action rapide. Pendant que les Américains construisent leur empire numérique, nous débattons des modalités d’émissions obligataires ou de labels d’épargne.

Alors oui, Stargate est un énième projet pharaonique américain, mais il expose surtout l’incapacité européenne à répondre à des enjeux globaux. L’Europe ne manque pas d’idées, mais de volonté. Entre les discours inspirants et les actions concrètes, le fossé se creuse. Reste à voir combien de temps encore l’UE pourra prétendre jouer dans la même cour que les États-Unis.

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