Je pollue, tu pollues, nous polluons !

La véritable empreinte carbone d’un e-mail est dévoilée en 2022. Dans le monde, 3,8% des émissions de gaz à effet de serre sont dues au numérique. En France, les technologies digitales utilisent un peu plus de 6% de l’énergie consommée !

Une personne qui travaille 229 jours par an (soit 365 jours – 104 samedis et dimanches – 25 CP – 7 jours fériés) et qui fait 100 emails par jour de travail…

Cette personne pollue à hauteur de 96.6 kilo CO2 par an : plantez tous des arbres !

Les emails ne sont pas en reste dans l’histoire

Pour une entreprise, stocker des centaines/milliers de mails finirait par peser dans son bilan carbone, souvent comparé à un trajet en avion. Que doit-on faire ? Vider sa boîte mail ? Est-ce réellement bénéfique pour la planète ? A notre grand regret : la réponse est non, pas vraiment !

En effet, les idées reçues ont la vie dure. Ces affirmations se basent sur des chiffres dépassés et surestimés.‍ Jusqu’en 2022, la base carbone de l’Agence de la transition écologique (ADEME) proposait une évaluation du bilan carbone d’un e-mail qui n’est plus d’actualité. Pourtant, ce sont encore ces chiffres qui sont le plus souvent diffusés :

  • 1 mail simple émet 4 gCO2e
  • 1 mail avec pièce jointe émet 35 gCO2e, soit près de 10 fois plus
  • 1 spam émet 0,3 gCO2e.

L’impact carbone d’un mail est extrêmement variable en fonction des usages et de la configuration dans laquelle le mail est rédigé par l’émetteur et lu par les destinataires. Depuis quel type d’appareil le mail est envoyé, à combien de personnes, avec ou sans pièce jointe, quel est le temps de rédaction et de lecture et beaucoup d’autres parameters qui pèsent sur l’impact carbone d’un email.

Le transfert et le stockage des emails représentent au niveau mondial environ 0,2% des émissions totales du numérique, qui ne représentent déjà qu’environ 4% du total des émissions de gaz à effet de serre.

Une vision chiffré :

Est-ce la faute de la gourmandise énergétique des serveurs ? Malgré les mythes répandus, ce n’est pas la gourmandise énergétique des serveurs qui alourdit le bilan carbone d’un mail. Ce sont l’amortissement de la fabrication de l’ordinateur ou du smartphone qui servent à l’envoi et la consommation énergétique de l’équipement qui ont le plus d’impact (entre 90% et 99% de l’impact carbone d’un courriel). Donc le mythe doit être brisé : conserver un vieux mail est la phase la moins polluante.

Quelle solution ? Ecrire court et lire vite !

Plus on met de temps à écrire ou lire un mail, plus l’impact environnemental est important, même sans document joint. Il existe donc 3 actions faciles à mettre en place pour réduire son empreinte carbone de façon concrète :

  • Allonger la durée de vie des équipements numériques et de prioriser l’achat d’équipements électroniques reconditionnés. C’est là que tout se joue, ou presque.
  • Limiter la consommation d’énergie de nos terminaux, même si leur impact positif est bien plus réduit : mettre son ordinateur en mode économie d’énergie pour toutes les tâches peu gourmandes en ressources.
  • Utiliser le Wi-Fi pour lire et rédiger ses mails, mais surtout pour télécharger les pièces jointes. En effet, le réseau filaire est 20 fois moins consommateur d’énergie que la 4G.
  • Raisonner l’envoi de mails: chaque mail évité ne pollue pas. Il faut donc envoyer des courriels seulement lorsque c’est pertinent. Également, il est toujours préférable de bien cibler les destinataires en évitant de « répondre à tous » et privilégier les SMS, qui sont 200 fois moins émetteurs de gaz à effet de serre.
  • Réduire le poids des mails : en commençant par alléger la signature, limiter les pièces jointes. Pour des documents fréquemment envoyés, la solution est d’uploader sur le cloud et partager un lien unique. Voici quelques éco-gestes que chacun peut adopter pour décarboner ses activités numériques.

Sommes nous prêts à adopter ces quelques éco-gestes pour décarboner nos activités numériques ?