Alors que les politiciens canadiens tergiversent sur les changements climatiques, la Banque du Canada déclare que les risques climatiques constituent une menace pour l’économie.
“Les changements climatiques continuent de poser des risques pour l’économie et le système financier “, a déclaré le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, lors de la publication du tout premier rapport de la Banque sur les risques climatiques au début du mois. La Banque a annoncé qu’elle entreprenait un plan de recherche pluriannuel. Son objectif : mieux évaluer les risques climatiques auxquels fait face le système financier canadien. Cela comprend l’examen des prêts bancaires aux secteurs à forte intensité de carbone.
NGFS, la “Coalition des volontaires”
En décembre 2017, plus de 30 banquiers centraux de France, du Royaume-Uni, d’Allemagne, du Japon, de Singapour, du Mexique, d’Australie et d’autres pays ont formé une nouvelle organisation, le Réseau des banques centrales et des superviseurs pour un système financier plus écologique (NGFS).
Les risques liés au climat sont une source de risques financiers. D’un autre côté, le rôle des banques centrales est d’assurer la stabilité financière. C’est pourquoi les banquiers centraux se sont impliqués. NGFS encourage les meilleures pratiques en matière de gestion des risques climatiques pour le secteur financier. Il promeut des politiques de financement vert pour aider à financer l’économie à faible émission de carbone.
Les États-Unis et le Canada étaient notamment absents du groupe fondateur. Mais ce printemps, le Canada s’est joint à une douzaine d’autres pays, dont la Norvège, l’Irlande, la Hongrie, la Thaïlande et la Malaisie.
M. Poloz a déclaré que son institution était fière d’être acceptée au NGFS. “L’adhésion à ce réseau s’inscrit dans le cadre plus large des efforts de la Banque pour comprendre les risques liés au climat pour l’économie et le système financier canadiens”. Dans son premier rapport, publié en avril, le NGFS s’appelait “la coalition des volontaires”.
Le rapport formule six recommandations à l’intention des banques centrales et des décideurs
- Intégrer les risques climatiques dans la surveillance de la stabilité financière.
- Donner l’exemple en pratiquant la durabilité dans leurs propres opérations.
- Partager les données sur les risques climatiques.
- Améliorer leur compréhension des risques climatiques et partager ces connaissances avec les économies émergentes.
- S’efforcer d’obtenir des informations cohérentes sur l’environnement à l’échelle mondiale.
- Encourager le capital vert en développant des connaissances sur les activités économiques qui créent des risques environnementaux et celles qui aident à la transition vers une économie durable.
Les projets verts auront besoin de toute l’aide possible. Le NGSF estime que le passage d’une économie mondiale brune à une économie verte, conformément aux objectifs de Paris, nécessitera des investissements de plus de 90 000 milliards de dollars.