
Une finance qui change de cap pour changer le monde
Du 13 au 15 mai 2025, Montréal accueille la 5e édition du Sommet de la finance durable, organisée par Finance Montréal. Une édition marquée par une conviction forte : la finance peut – et doit – jouer un rôle moteur dans la transformation écologique et économique de nos sociétés.
Dès l’ouverture, l’appel est clair : « Et si on reprenait le courant… sans laisser de trace ? ». Pendant trois jours, experts, décideurs, institutions et porteurs de projets partagent idées et solutions pour aligner les flux financiers avec les limites planétaires.
Le temps presse : dépasser les limites planétaires
Le constat scientifique est alarmant. En 2023, six des neuf limites planétaires identifiées par le Global Footprint Network ont déjà été franchies : climat, biodiversité, cycles biogéochimiques, acidification des océans, ressources en eau douce et usage des sols. Chaque transgression compromet l’équilibre global.
Face à ces urgences, la finance doit devenir un levier d’action massif. Pour Sandrine Rastello, journaliste, le défi est clair : changer de cap collectivement, et rapidement. « Le futur dépend de notre capacité à agir ensemble », insiste-t-elle.
Montréal, en première ligne de la finance verte
Malgré les vents contraires, Montréal se positionne comme un leader nord-américain de la finance durable. Elle est aujourd’hui classée 1ère en Amérique du Nord et 8e au niveau mondial selon le Global Green Finance Index.
Luc Rabouin, membre du comité exécutif de la Ville de Montréal, rappelle les engagements récents :
- Feuille de route en économie circulaire
- Politique d’achats responsables (3 milliards de dollars)
- Indice de circularité pour mieux mesurer les impacts
Pour lui, il ne faut pas ralentir, même en période d’incertitude économique. « Il n’y aura pas de transition sans finance », affirme-t-il.
S’unir pour aller plus loin
Le Sommet met aussi en lumière le rôle crucial des partenariats. Fondaction, par exemple, collabore avec d’autres organismes à mission sociale pour proposer de nouvelles solutions d’épargne responsables. « On doit faire comprendre que l’épargne a un pouvoir », déclare Geneviève Morin, sa présidente.
Les universités, elles aussi, s’impliquent. À Concordia, un vaste projet avec Énergir et Hydro-Québec vise à verdir le campus Loyola. Et le Fonds intergénérationnel de l’université (FiUC) s’oriente vers une stratégie 100 % investissement durable.
Une vision globale, des réponses concrètes
À l’échelle mondiale, l’élan se confirme. Mirova, société française spécialisée dans la finance responsable, investit dans des projets contre la déforestation à travers son Fonds pour la gestion durable des terres. Plus de 100 millions d’euros y sont mobilisés.
Mais certains défis soulèvent des questions. Avec le retour en force du financement de la défense, Philippe Zaouati, directeur général de Mirova, appelle à ne pas fuir les réalités. « La finance responsable ne doit pas être une niche. Elle doit financer le monde tel qu’il est, et s’attaquer aux vrais problèmes. »
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