La Fondation Nestlé France renforce son action dans la lutte contre la précarité alimentaire 

La Fondation Nestlé France renforce aujourd’hui son engagement dans la lutte contre la précarité alimentaire et met le lien social au cœur de ses actions. Dans le cadre de sa mission de donner le goût d’une bonne alimentation, facile à préparer et durable, la Fondation Nestlé France agit auprès des personnes en situation de vulnérabilité alimentaire à travers son réseau d’associations partenaires en favorisant les moments de partage. 

La Fondation Nestlé France publie, en collaboration avec Pascale Hébel (Directrice Associée, C-Ways), spécialiste des comportements alimentaires, la première édition de son Observatoire des Vulnérabilités Alimentaires qui révèle que 1 Français sur 5 (19%) déclare avoir eu faim sans pouvoir manger au cours de 12 derniers mois et propose une typologie de 4 profils permettant de comprendre les différentes caractéristiques de la précarité alimentaire d’aujourd’hui. 

  • 37% des Français concernés en 2023, contre 11% en 2015
  • 1 Français sur 5 déclare avoir eu faim sans pouvoir manger au cours de 12 derniers mois 
  • 41% des 18-24 ans se déclarent en insécurité alimentaire sévère 

Un quart de la population en insécurité alimentaire sévère

L’Observatoire des Vulnérabilités Alimentaires révèle que 37% des Français se déclarent en insécurité alimentaire en 2023, contre 11% en 2015 lors de la dernière étude INCA 3 de l’Anses 

Les jeunes de 18-24 ans sont particulièrement touchés, avec 41% d’entre eux en situation d’insécurité alimentaire sévère, comparé à 26% pour la population française au global. Les femmes, les personnes seules et les familles monoparentales sont également particulièrement concernées. Toutes ces populations ont un moins bon état de santé et un budget alimentaire bien plus faible que la moyenne. 

L’augmentation de l’insécurité alimentaire interpelle, notamment quand on voit que ce sont les plus jeunes qui font face aux plus grandes difficultés“. Pascale Hébel, Directrice Associée C-WAYS. 

8 personnes sur 10 en situation de précarité alimentaire n’ont pas recours à l’aide alimentaire et mettent en place d’autres solutions

81% des personnes situation de précarité alimentaire ne vont pas chercher de soutien dans les réseaux d’aide alimentaire ; la principale raison de non-recours est le sentiment de honte ou de malaise vis-à-vis des autres (47%).  

D’autres stratégies d’adaptation sont alors mises en œuvre. Les types de structures d’aide et magasins fréquentés se diversifient (anti-gaspi, solidaires, participatifs) et les personnes en situation de précarité alimentaire modifient leur régime alimentaire et leurs achats (92%) : par exemple, 1/3 des Français déclare avoir réduit ses portions alimentaires et mangé moins que souhaité et 1 Français sur 5 déclare ne pas pouvoir manger sain pour des raisons financières.  

L’étude pointe également le manque d’équipement de cuisine comme frein supplémentaire à une bonne alimentation.  

L’Observatoire identifie des freins matériels, comme l’équipement culinaire, qui peuvent venir aggraver l’insécurité alimentaire“. Pascale Hébel

Typologie : 4 profils pour comprendre le quotidien

L’étude propose une typologie reflétant 4 profils des populations touchées par l’insécurité alimentaire en mettant en évidence leurs contraintes et leurs pratiques alimentaires au quotidien.

La majorité est constituée de personnes fortement fragilisées par la conjoncture économique récente post-covid (39%), suivie par des personnes plus âgées et plus isolées (31%). Il en ressort également une population de jeunes précaires qui a recours à de multiples formes d’aides alimentaires (16%), ainsi qu’un dernier profil d’inactifs plutôt urbains qui ne recourent pas à l’aide alimentaire (14%).  

Au-delà des freins budgétaires, il existe des facteurs comme l’équipement, l’isolement ou la perte du goût de cuisiner sur lesquels nous pouvons aussi agir“. Laurence David, Déléguée générale de la Fondation Nestlé France.

Entraid’ plat dessert : une plateforme de partage pour lever les freins au quotidien

La Fondation Nestlé France s’est appuyée sur cette typologie et un travail de co-construction avec des associations de terrain, des sociologues et des experts de l’alimentation, pour créer une plateforme numérique d’entraide, “Entraid’ Plat Dessert”, centrée sur les contraintes du quotidien. 

Lieu de partage de contenus vidéos, photos et textes, chacun pourra y contribuer en postant ses conseils et astuces, recettes et expériences du quotidien pour bien manger (par exemple avec un budget restreint ou peu d’équipement) et pour échanger avec une communauté solidaire. La bloggeuse food Pascale Weeks fait également partie de l’aventure, pour sensibiliser et apporter ses connaissances culinaires et pratiques à la plateforme. 

Nous avons voulu une plate-forme digitale inclusive, où chacun peut partager, que l’on soit en situation de précarité alimentaire ou non, fan de cuisine ou simplement à la recherche d’astuces pour une cuisine saine et facile à préparer“. Laurence David

Déjà disponible sur les réseaux sociaux Instagram et TikTok, « Entraid’ Plat Dessert » est en test en 2023 auprès des partenaires de la Fondation Nestlé France dont la Croix-Rouge française, Vivons en forme, Les Petites Cantines, et sera déployée en 2024 auprès du plus grand nombre d’associations de terrain.

PRÉSENTATION COMPLÈTE DES RÉSULTATS

Observatoire des Vulnérabilités Alimentaires – Fondation Nestlé France – C-Ways 

Une insécurité alimentaire en forte augmentation

L’Observatoire des Vulnérabilité Alimentaires montre que le nombre de Français en situation d’insécurité alimentaire en France a fortement augmenté depuis 2015, date de la dernière étude INCA de l’Anses. Les chiffres témoignent de la gravité de la situation : 

  • 37% de Français se déclarent en insécurité alimentaire dont 26% en insécurité alimentaire sévère (soit un quart de la population) et 11% en insécurité alimentaire modérée (11%). 
  • 1 Français sur 5 (19%) déclare avoir eu faim sans pouvoir manger [durant ces 12 derniers mois] 
  • 1/3 des Français déclare avoir réduit ses portions alimentaires et mangé moins que souhaité 
  • 1 Français sur 5 déclare ne pas pouvoir manger sain pour des raisons financières 

Cette intensification de la vulnérabilité alimentaire des Français se fait dans un contexte fortement inflationniste [+4% en octobre 2023 sur les 12 derniers mois selon l’INSEE] dans lequel le pouvoir d’achat alimentaire est impacté par la hausse des prix mais également par l’inflation des dépenses contraintes, comme le logement ou l’énergie :  

  • 36% des personnes en insécurité alimentaire déclarent avoir un budget alimentaire qui a beaucoup baissé (contre 6% pour les personnes en sécurité alimentaire). 
  • 55% des personnes en insécurité alimentaire déclarent avoir pris un ou plusieurs crédits pour boucler leur budget ou devoir se servir de leurs économies (contre 14% pour les personnes en sécurité alimentaire) 

Les profils des personnes concernées sont très variés, avec des pratiques alimentaires et des stratégies d’adaptation très différentes.  

Les jeunes sont les plus durement touchés, les femmes sont majoritaires

  • La population en insécurité alimentaire est une population jeune, 1/3 a moins de 35 ans (33%) et 41% des 18-24 ans se déclarent en insécurité alimentaire sévère, contre 26% pour la population française.  
  • Majoritairement des femmes (59% des personnes en insécurité alimentaires sont des femmes). 
  • En majorité des personnes vivant seules (28% des personnes en sécurité alimentaire) ou des familles monoparentales (13% des personnes en insécurité alimentaire) 
  • Qui vivent dans des grandes villes (+200k habitants – 30% des personnes en insécurité alimentaire).  

La cuisine, facteur différenciant pour une bonne alimentation

L’une des nouveautés de l’étude montre que les personnes en situation de précarité alimentaire sont beaucoup moins dotés en équipements de cuisine, ce qui constitue un frein supplémentaire à une bonne alimentation. 

– 1/3 n’ont pas les équipements indispensables (réfrigérateur, plaque de cuisson, four ou four micro-ondes, bouilloire).

– Quand ils ont deux équipements, c’est le frigo et le four à micro-ondes, limitant les plats qu’ils peuvent cuisiner et les aliments qu’ils peuvent manger. 

Près de la moitié d’entre eux (46%) n’a pas ou plus le goût du “cuisiné soi-même”. 

Leur représentation d’une alimentation saine est avant tout de pouvoir manger des produits auxquels ils n’ont pas toujours accès (viande, poisson, dessert, yaourt, fromage, légumes) alors que le reste de la population cite des caractéristiques de qualité (locaux, fait maison, de saison, non transformé). 

80% DES PERSONNES EN INSECURITÉ ALIMENTAIRE N’ONT PAS RECOURS A L’AIDE ALIMENTAIRE,  

soient 8 personnes sur 10. Un constat qui montre la nécessité de proposer des solutions complémentaires pour les accompagner à bien manger. 

L’étude met en évidence que la vulnérabilité alimentaire ne peut pas être réduite aux populations qui bénéficient de l’aide alimentaire, qui représentent 10 millions de personnes en France (source FFBA). Les types de structures d’aide et magasins fréquentés, le régime alimentaire, les achats, mais aussi l’équipement et la cuisine, la socialisation et les représentations de l’alimentation saine évoluent fortement dans le contexte actuel. 

  • Sur les 8 personnes sur 10 en insécurité alimentaire qui déclarent ne pas avoir recours à l’aide alimentaire ; la principale raison de non-recours est le sentiment de honte ou de malaise vis-à-vis des autres (47%).  
  • Un frein psychologique qui vient renforcer leur vulnérabilité et qui requiert d’autres solutions pour les accompagner à bien manger.  
  • Les personnes en insécurité alimentaire définissent l’alimentation de qualité comme un repas équilibré et complet ; pour les personnes en sécurité alimentaire, l’alimentation de qualité est plutôt synonyme de saisonnalité, de local et d’aliments non-transformés. 

Les chiffres de non-recours varient significativement d’une région à l’autre : par exemple, le recours à l’aide alimentaire est plus fréquent en région parisienne (31%, soit un peu moins d’une personne en insécurité alimentaire sur 7) que dans la région Ouest (13%, soit un peu plus d’une personne sur 10). 

Des stratégies d’adaptation diversifiées

  • 9 personnes sur 10 (92%) en insécurité alimentaire ont modifié leurs achats alimentaires au cours des 12 derniers mois : 
    • Plus de la moitié (58%) a réduit les quantités des aliments qu’ils consomment. 
    • 40% ont changé de magasin (solidaires, anti-gaspillage, les magasins participatifs) et se tournent plus ou plus souvent vers des produits en promotion et paniers anti-inflation (62%), des paniers anti-gaspi (42%).
  • modifié leur régime alimentaire :  
    • 93% d’entre eux n’arrivent pas à manger de la volaille, de la viande ou du poisson tous les deux jours par manque de moyens financiers  
    • Plus de féculents, de conserves, de plats tout prêts ;  
    • Moins de produits plaisirs, de viande et poisson, d’aliments de qualité (bio, label rouge,…). Ils mangent nettement moins de fruits (54% en consomment une fois par semaine ou moins) et de légumes (46%).  
  • modifié leur façon de manger :
    • Ils mangent plus souvent seuls (5 repas par semaine en moyenne), même quand ils vivent en famille, une stratégie parfois mise en œuvre pour masquer le manque de quantité suffisante pour tous.
    • Ils sautent deux fois plus repas que les personnes en sécurité alimentaire, notamment les petits-déjeuners et les déjeuners. 

Typologie : 4 profils pour comprendre le quotidien

L’étude met en évidence une typologie de profils de personnes qui nous aide à comprendre les contraintes et les aspirations des personnes en situation de précarité alimentaire – leurs comportements et pratiques alimentaires et culinaires, leurs stratégies d’adaptation – pour guider l’utilité de l’action de la Fondation Nestlé France sur des solutions ciblées qui s’intègrent dans le quotidien :  

DÉFINITIONS

« La sécurité alimentaire d’une population est définie comme le fait que tous les individus aient constamment accès à suffisamment de nourriture pour une vie active et saine. Elle comprend à la fois la disponibilité d’une nourriture saine et sûre, et la possibilité d’acquérir des aliments de façon socialement acceptable (c’est-à-dire sans le recours à la mendicité, au vol, aux dons ou aux aides alimentaires notamment). L’insécurité alimentaire définit, au contraire, la situation où la possibilité de s’approvisionner en nourriture suffisante et adéquate d’un point de vue nutritionnel et de façon socialement acceptable, est limitée ou incertaine. Dans les pays développés, où la question de la quantité de l’offre alimentaire ne se pose bien entendu pas dans les mêmes termes ni avec la même acuité que dans les pays les plus pauvres, cette situation est le plus souvent liée à un manque de ressources financières des individus et des ménages – un manque qui peut être temporaire ou chronique. Ce concept comporte plusieurs dimensions : quantitative (apport alimentaire insuffisant), qualitative (perception de son alimentation comme mauvaise ou inadaptée), psychologique (sentiment de privation ou d’absence de choix) et sociale (en désaccord avec les normes relatives à l’acquisition et à la consommation des aliments ») (rapport du SIRS). 

À propos de la Fondation Nestlé France 

Créée en 2008, la Fondation Nestlé France a pour mission d’intérêt général de sensibiliser les familles à la nutrition-santé, pour favoriser les bonnes pratiques alimentaires. Aujourd’hui, nous accélérons nos engagements et actions en faveur de la lutte contre la précarité alimentaire et du renforcement du lien social par l’alimentation, avec pour ambition d’accompagner les personnes en situation de vulnérabilité alimentaire vers le bien manger.  Pour nous, « Bien manger, c’est partager bien plus qu’un repas » en donnant le goût d’une bonne alimentation, facile à préparer, durable, et génératrice de lien social.