La Solution : Les investissements en infrastructures durables

Paris, le 26 Mai 2023, Le média Green Finance a pu rencontrer Patrick Raffard de Rivage Investment pour évoquer le sujet des investissements en infrastructures durables.
Ainsi, découvrez l’intérêt des investissements en infrastructures durables, la vision d’un acteur incontournable de cette thématique, et les perspectives de cet investissement qui se présente comme la solution.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur Rivage Investment et sur vous ?

Patrick Raffard, Directeur du développement, depuis 2015 chez Rivage. 

Rivage Investment est une société de gestion d’actifs indépendante spécialisée dans le financement par de la dette privée des infrastructures durables en Europe et du secteur public en France. Nous avons commencé à gérer notre 1er fonds infrastructure en 2013 pour un assureur allemand.

Aujourd’hui nos AUM atteignent 7.5Mds dont 5Mds en infra, pour le compte de 70 investisseurs institutionnels essentiellement européens.

 
Pouvez-vous nous donner un aperçu des types d’infrastructures durables dans lesquelles vous investissez et comment vous sélectionnez vos projets ?  

La durabilité est sous-jacente à la notion même d’infrastructure, en effet ce sont des actifs dont les financements en capex sont élevés, donc sont exploités longtemps via des financements long terme. Lorsque nous avons commencé notre activité il y a 10 ans, les actifs du secteur des transports constituaient notre 1ere cible de déploiement, depuis l’urgence des enjeux environnementaux a suscité des besoins colossaux de financement des actifs favorisant la transition énergétique.

Depuis 2020 notre déploiement se fait principalement dans les énergies renouvelables (fermes éoliennes et solaires).

Quel est l’intérêt des investissements dans les infrastructures durables par rapport à d’autres investissements durables ? 

Le mécanisme des financements de projets est conçu depuis longtemps en réfléchissant en amont à la liste la plus exhaustive de risques pouvant se matérialiser durant la construction puis l’exploitation du projet et les moyens de pouvoir les maitriser. En outre chaque financement est ciblé sur un actif précis, contrairement à un financement « general purpose » destiné à un corporate, l’analyse en est naturellement simplifiée.  On peut donc désormais dès l’analyse du dossier d’investissement inclure un certain nombre de KPIs en matière de durabilité, et se donner les moyens de les contrôler via des covenants relatifs à ce sujet dans la documentation du prêt. Nous participons ainsi à l’éducation des emprunteurs sur ces sujets, ils sont convaincus de ce caractère vertueux qui leur permettra ensuite de lever plus facilement des fonds supplémentaires.


Quelles sont vos perspectives sur l’avenir des investissements dans les infrastructures durables et comment voyez-vous évoluer ce secteur à l’avenir ?

Aujourd’hui l’Agence Internationale de l’Energie a dévoilé que pour la première fois cette année les investissements dans les énergies renouvelables à l’échelle de la planète allaient dépasser ceux destinés aux énergies fossiles ; en Europe les enjeux climatiques ont été adressés dans un 1er temps via le plan Fit for 55 puis renforcés pour des raisons de souveraineté dans le plan RePower EU.

Notre pipeline naturel en faveur du financement de projets dans les énergies renouvelables ne cesse de croitre chaque année. Notre enjeu actuel est de convaincre nos investisseurs de leur robustesse, de la diversité des situations et des géographies et donc d’accepter que le poids de ce secteur dans nos allocations soit accru. Nos investisseurs l’acceptent, le triptyque rendement/risque/impact environnemental étant satisfaisant dans nos fonds de dette privée.

Nous avons assisté en début 2023 à une reclassification générale des fonds article 9 SFDR vers article 8 SFDR, Qu’en est-il de vos fonds ?

Nous ne sommes pas concernés par ce mouvement.

En effet jusqu’en 2023 nous avions classifié l’ensemble des fonds de notre gamme en Article 8 et attendions plus de précision de la part de l’UE mais également du renforcement de nos outils ESG pour progresser vers l’Article 9.

Nos fonds Art8 restent Art8. L’équipe ESG est désormais composée de 4 personnes sur un effectif total de 50 personnes chez Rivage, la politique ESG de la société a été modifiée cette année avec des ambitions climatiques plus fortes, nous avons choisi des fournisseurs spécialisés dans la mesure des données de type température des portefeuilles et émissions évitées,  enfin la Commission Européenne a dévoilé sa position en matière de durabilité, en laissant aux gérants le soin de préciser la façon dont ils mesurent cette durabilité . Nous pensons aujourd’hui être en mesure de remplir le cahier des charges nous permettant de construire et gérer de nouveaux fonds Article 9.

Nous avons ainsi lancé un premier fonds Art 9 en février dernier pour le compte du groupe Neerlandais NN, ce fonds finance par de la dette privée des infrastructures en Europe dégageant un montant maximum faible de tonnes de CO2 par € investi et un alignement très fort à la taxonomie UE. Nous lançons actuellement deux fonds multi investisseurs eux aussi Art 9, avec également des KPIs ESG ambitieux en matière d’alignement taxonomie et d’impact température et émissions évitées.

Nous souhaitons via notre nouvelle génération de fonds avoir une ambition environnementale affirmée tout en continuant à offrir le rendement ajusté du risque qui a su convaincre nos investisseurs depuis maintenant 10 ans.

à propos de Rivage Investment :

à propos de Patrick Raffard :

Patrick a rejoint Rivage Investment en 2016 en tant que responsable du développement des affaires.
Patrick a commencé sa carrière en tant que trader de swaps de taux d’intérêt pour BNP et Commerz Financial Products à Paris, Francfort et Prague. Il a ensuite occupé un poste de marketing, chargé de la vente de produits dérivés aux entreprises d’Europe de l’Est pour Crédit Lyonnais London. De 2000 à 2012, Patrick a travaillé chez Edmond de Rothschild Investment Managers en tant que responsable du développement des affaires. Il était responsable de la couverture de nombreux investisseurs institutionnels européens et distributeurs de produits de gestion d’actifs tels que des produits structurés, des fonds obligataires et des fonds spéculatifs. Il est ensuite passé chez Kepler Cheuvreux en 2013, où il a intermédié des actifs illiquides. Pendant cette période, il a rencontré Rivage Investment et a lancé une campagne de collecte de fonds lors de la première campagne marketing d’un fonds de dette d’infrastructure multi-investisseurs par Rivage Investment. Patrick est diplômé de Sciences Po Paris.