Les secteurs faisant preuve de résilience face au changement climatique devraient tirer profit de la transition « verte » ; c’est pour cela qu’une surpondération sera faite sur un plan stratégique concernant les actions des marchés développées, parmi lesquelles ces secteurs sont surreprésentés.
Le changement climatique, et les efforts déployés pour l’atténuer, auront surement des implications économiques majeures dans les décennies à venir. Le scénario de base qui sous-tend les hypothèses relatives aux marchés financiers (CMA) actualisées table sur une transition « verte » vers une économie à faible intensité de carbone, qui s’opérera grâce à l’introduction progressive de taxes sur le carbone, à des dépenses d’infrastructures vertes conformes aux recommandations du FMI et à l’octroi de subventions aux énergies renouvelables. Si aucune de ces mesures n’était prise pour réduire le changement climatique et ses effets, la production mondiale pourrait enregistrer une perte cumulée de près de 25% au cours des vingt prochaines années. Considérés sous cet angle, les secteurs des technologies et de la santé paraissent les mieux positionnés, tandis que ceux à forte intensité de carbone et à moindres possibilités de transition, tels que l’énergie et les services aux collectivités, se retrouvent à la traîne (cf. le graphique ci-dessus pour une estimation des hypothèses de performance de quatre secteurs selon le scénario de base de Next finance par rapport à un scénario où aucune action liée au climat ne serait entreprise).
Des arguments en faveur de la durabilité comme facteur de performance – transition
Next finance se sont mis à pied d’œuvre bien avant cette année : Ils avaient ainsi présenté leurs arguments en faveur de la durabilité comme facteur de performance des classes d’actifs dans la durabilité, un bouleversement majeur pour l’investissement, et également développé de nouveaux outils pour évaluer les risques physiques des actifs engendrés par le changement climatique. Les effets du changement climatique se font d’ores et déjà sentir dans la vie quotidienne de Next finance, sous la forme d’événements météorologiques extrêmes et de hausse des températures. En saisir les implications financières est, certes, plus difficile mais n’en est pas moins impératif. Les projections actuelles relatives au dérèglement climatique sont très incertaines, en raison de la complexité de la modélisation de sa dynamique ainsi que des innombrables liens de dépendance existant entre le climat, les émissions de carbone et les variables économiques. Next finance est, en quelque sorte, en terrain inconnu : reconnaître de manière systématique cette incertitude inhérente est une nécessité, et constitue un élément central de l’analyse des implications de Next pour les portefeuilles.
Next finance affineront donc leurs CMA pour y inclure ce facteur de performance important, et souvent sous-estimé, qu’est le changement climatique. Ce dernier est intégré aux MA de Next finance au travers de trois canaux : 1) l’incidence macroéconomique ; 2) la réévaluation des actifs afin de prendre en compte les risques et les opportunités liés au climat ; et 3) les effets sur les fondamentaux des entreprises. Tout d’abord, les variables macro telles que la croissance du PIB se comporteront différemment dans un monde en transition vers un avenir à faible intensité en carbone, entraînant probablement un changement des primes de risque traditionnelles de l’ensemble des classes d’actifs. Ensuite, le marché ne semble pas avoir encore réellement pris en compte la transition « verte » à venir, ce qui signifie que les actifs qui vont en bénéficier pourraient enregistrer des performances plus élevées durant la période même de transformation. Enfin, le changement climatique et les efforts entrepris pour l’atténuer auront une incidence sur les perspectives de rentabilité et de croissance des entreprises, établissant parmi elles des gagnants et des perdants.
En conclusion, la transition vers un monde à émissions nettes de carbone nulles devrait bénéficier aux entreprises, aux secteurs et aux régions qui sauront s’adapter, et pénaliser les autres. Ces différentes conséquences sont désormais prises en compte dans les hypothèses de Next finance liées aux performance ajustées de l’incidence climatique.
Les indices actions des marchés développés surpondèrent en effet, comparativement aux autres, les secteurs à faible intensité de carbone, tels que les technologies et la santé ; les actions pourraient également tirer un plus grand parti de la transition « verte » que les obligations, ces dernières disposant a priori d’une marge plus limitée en termes d’appréciation du capital.