Le nucléaire est l’une des seules sources d’énergie au monde capables de générer de l’électricité 24 heures sur 24, sans polluer l’atmosphère. C’est un argument indépassable à l’heure où les deux tiers de l’électricité produite dans le monde proviennent de la combustion de carburants fossiles, générant des gaz à effet de serre. Et alors que le GIEC nous donne 3 ans pour conserver une planète “vivable”!
Par Paul BERARD, Candidat aux élections législatives dans la 3ème circonscription de la Drôme
Le défi de se passer du nucléaire paraît hors de portée
Le nucléaire génère de l’électricité “climato-compatible”, que le GIEC retient, d’ailleurs, dans la plupart des scénarios visant à contenir le réchauffement climatique. Contrairement à l’énergie solaire ou éolienne, en revanche, le nucléaire n’est pas une énergie “intermittente”. Comme l’énergie ne se stocke pas, on a besoin d’une capacité suffisante pour répondre à la demande, qui soit accessible en permanence.
Le problème se pose particulièrement dans les pays en développement. Mais, même dans les pays développés, le défi de se passer du nucléaire paraît hors de portée, comme en atteste l’échec allemand. Malgré des investissements massifs dans les énergies alternatives, de l’ordre de 25 milliards d’euros par an, la part du charbon, l’énergie la plus polluante, est restée stable, à environ 40% de l’électricité produite en Allemagne.
En France, notre potentiel de production électronucléaire est l’héritage du choix politique fait par le Général de Gaulle, et mis en œuvre par le Président Pompidou. Avec un seul mot d’ordre, payant aujourd’hui : assurer notre souveraineté énergétique. Si les technologies ont progressé depuis, et si bien des infrastructures méritent des remises à niveau, les motifs qui ont justifié ce grand projet collectif demeurent. La France est, davantage que ses voisins, à l’abri des aléas géopolitiques et des ruptures d’approvisionnement en énergie.
Écologie et compétitivité
Depuis trente ans, l’émergence de l’enjeu climatique planétaire n’a fait que conforter le bien-fondé de ce choix historique, puisque notre électricité à 87% nucléaire et hydraulique émet 6 fois moins de gaz à effet de serre par habitant que la moyenne des pays d’Europe, et constitue notre meilleur atout pour atteindre un jour la neutralité carbone.
Par ailleurs, dans un contexte de hausse généralisée des coûts des combustibles fossiles, ce mode de production d’électricité concilie une forte densité énergétique avec une faible sensibilité aux variations des prix de sa matière première, l’uranium. Ce qui nous permet, contrairement aux autres pays européens, de protéger le pouvoir d’achat de nos consommateurs et de favoriser la compétitivité de nos entreprises, notamment industrielles.
Un arrêt immédiat du plan de fermeture des réacteurs nucléaires
Le programme que je défends, comme tous les candidats de la droite républicaine, lors des élections législatives des 12 et 19 juin prochains, tire les conclusions de cette analyse. Nous demandons un arrêt immédiat du plan de fermeture des réacteurs nucléaires – qui pourrait, à terme, entraîner un doublement de nos émissions de CO2 -, la suppression du plafond de 50% de nucléaire en 2035 dans le mix électrique, ainsi que le lancement de 6 EPR, dont 4 à démarrer d’ici 2035, avec une réflexion à mener sur le renouvellement de l’ensemble des centrales existantes. La reprise du programme de recherche Astrid sur les réacteurs de 4éme génération nous paraît, également, prioritaire.
Nous devons, ensuite, mettre un terme à la fragilisation d’EDF, et cesser de reporter sur cette entreprise publique des charges croissantes, qui compromettent sa capacité d’investissement et le savoir-faire d’une de nos filière d’excellence technologiques, comme en témoignent déjà les dérives du chantier EPR de Flamanville, et les retards accumulés dans la remise à niveau de nos installations. Au total, 9 réacteurs sur 56 sont aujourd’hui indisponibles, et plusieurs années ont été perdues dans la gestion du dossier du centre d’enfouissement de déchets CIGEO à Bures.
Nous devons, enfin, exiger de la Commission européenne qu’elle reconnaisse le nucléaire comme une énergie “verte” et pas seulement comme une énergie “transitoire vers le renouvelable”.
Un réservoir inépuisable en termes d’emplois
Bon pour l’environnement, l’économie et la recherche scientifique, garante de notre souveraineté, la filière nucléaire emploie aussi 220 000 personnes et fait vivre 2 500 entreprises en France. Dans la Drôme, où je suis candidat, un véritable écosystème du nucléaire a été créé, avec près de de 11 000 emplois directs et 18 000 indirects. Au total, 50 000 personnes en vivent et partagent la même «culture du nucléaire».
Conscientes des enjeux de sécurité et de sûreté que cela implique pour elles, confiantes dans le sens des responsabilités des autorités publiques, fières de leurs compétences, elles aspirent très majoritairement, pour l’avenir de leurs enfants, à accueillir des nouvelles infrastructures et des équipements, à commencer un EPR. Le nucléaire constitue, également, un réservoir inépuisable en termes d’emplois. Nous n’avons pas le droit de tuer cette dynamique.