Le PDG de Vanguard prend sa retraite

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En l’espace de six ans à la tête du numéro deux mondial de la gestion d’actifs (Vanguard), Tim Buckley a vu les actifs sous gestion augmenter de 80 %. Pour atteindre 9 000 milliards de dollars. Cependant, cette croissance s’est réalisée au détriment des investissements technologiques et de la qualité du service client. Alors que les préoccupations ESG ont été négligées, suscitant des reproches de la part des investisseurs.

Changement de direction chez Vanguard : départ du directeur général

Vanguard, le deuxième plus grand gestionnaire d’actifs au monde, entre dans une nouvelle phase. Alors que son directeur général depuis six ans, Tim Buckley, annonce son départ à la fin de l’année. Le groupe est à la recherche de son successeur, envisageant des candidats internes ou externes. Greg Davis, actuel directeur des investissements, a été nommé président.

Le bilan de Tim Buckley, vétéran chez Vanguard depuis 33 ans, est remarquable. Avec une augmentation des actifs sous gestion de 80 % en six ans. Atteignant près de 9 000 milliards de dollars. Ce succès est attribué en grande partie à la popularité croissante des ETF. Des produits à faible coût qui suivent généralement les indices boursiers et ont gagné en préférence par rapport aux fonds traditionnels gérés de manière active et plus coûteux.

Condamné pour des erreurs


Cependant, cette quête de compétitivité à tout prix a eu des répercussions négatives sur les investissements essentiels dans les technologies et le service client. Les obligations réglementaires en ont souffert. Comme en témoigne la condamnation de Vanguard par la Financial Industry Regulatory Authority (FINRA) en juin dernier. Cette condamnation fait suite à des erreurs relevées dans 8,5 millions de comptes clients (sur un total de 50 millions). En effet, le groupe a surestimé les prévisions de rendements et de revenus annuels pour 9 de ses fonds monétaires pendant près d’un an en 2019.

Vanguard présente une structure actionnariale atypique dans le domaine de la gestion d’actifs. La société est détenue par ses fonds d’investissement. Ce qui signifie que ses clients sont en réalité les propriétaires du groupe. Cette particularité lui a permis de réinvestir ses bénéfices dans la réduction des frais facturés aux investisseurs. Exerçant ainsi une pression sur ses concurrents pour qu’ils abaissent également leurs frais.

Vanguard face aux défis climatiques

Le sujet du climat a également suscité des désaccords potentiels. Vanguard a affiché une attitude généralement hostile envers les investissements ESG (respectant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance), allant même jusqu’à quitter l’Alliance pour le climat (NZAM) fin 2022. Leur engagement lors des assemblées générales sur cette question est demeuré minimal. Cette position a évité à Vanguard les critiques du camp républicain, qui considère que les investissements ESG sont préjudiciables aux investisseurs, mais a suscité des reproches de la part des démocrates.

Contrairement à BlackRock et d’autres acteurs qui ont lancé des ETF sur le bitcoin en début d’année, Vanguard a également choisi de ne pas suivre cette tendance, estimant que les cryptomonnaies étaient plus spéculatives qu’investissement. En outre, le groupe n’a que peu investi dans le domaine lucratif des actifs non cotés, contrairement à son concurrent BlackRock, qui a récemment renforcé sa position dans ce secteur grâce à une acquisition de 12,5 milliards de dollars. Enfin, ces dernières années, Vanguard a développé une activité de conseil financier.

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