Le secteur bancaire européen a bien résisté au premier semestre à la crise du Covid-19

La baisse des résultats au S1 est peu révélatrice de l’amélioration globale des fondamentaux des banques. Si la crise sanitaire a eu des effets négatifs sur la solvabilité des banques, la capacité du secteur à absorber des pertes a en réalité augmenté grâce au soutien massif des Etats, des régulateurs et superviseurs, enfin, des banques centrales.

Par Patrick Goux, Analyste Banques Européennes financier et extra-financier.

Les résultats du premier semestre ne reflètent pas l’amélioration des fondamentaux des banques    

Les résultats bancaires sont en baisse au S1, une tendance qui s’explique par :

  • Une nette remontée de la charge du risque en particulier sur les secteurs les plus affectées par la crise (énergie, transport aérien et tourisme), le niveau atteint au S1 restant néanmoins notablement en dessous du pic annuel des 15 dernières années
  • Une baisse des revenus d’intérêt et des commissions en raison de l’environnement de taux et de l’arrêt d’une partie de l’activité commerciale pendant la période de confinement.

Toutefois, la baisse des résultats a été atténuée par une très bonne gestion des coûts, et de nombreuses banques ont annoncé au S1 de nouveaux plans de réductions, notamment dans le cadre de leur transition digitale. De plus, l’environnement exceptionnellement favorable au S1 dans les activités de marchés taux et change a soutenu les résultats de certains acteurs.

Outre le net renforcement du secteur suite à la grande crise financière, les fondamentaux des banques ont bénéficié à plein au S1 de la puissance des mesures annoncées par les autorités ces derniers mois.

Les plans de soutien massif des Etats devraient réduire le coût total de cette crise pour le secteur

Les gouvernements ont adopté des plans de relance massifs, au niveau européen et national, et d’autres mesures fortes de soutien aux ménages et entreprises, telle que la généralisation du chômage partiel et la mise en place de prêts bancaires aux entreprises en large part garantie par les Etats.

La capacité d’absorption des pertes s’est paradoxalement renforcée depuis le début de cette crise

Outre le soutien des Etats, les banques ont bénéficié à plein des mesures prises par les régulateurs, superviseurs et banques centrales pour compenser quelque peu les effets négatifs de la politique monétaire sur leur rentabilité et soutenir leur liquidité et leur solvabilité.

Continuer à prêter dans un tel environnement reste un dilemme pour les banques

En échange de ce soutien fort, les autorités attendent des banques qu’elles ne referment pas le robinet du crédit.

A l’avenir, le secteur pourrait faire face à plusieurs enjeux

D’abord, la rentabilité du secteur reste structurellement limitée et la politique monétaire actuelle s’apparente pour les banques à un boulet qu’elles risquent de trainer encore longtemps, et toute dégradation de l’environnement sanitaire et économique pourrait obliger les banques à revoir à la hausse leurs besoins de provisions.

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