les candidats aux européennes avec l’Urgence climatique

L’écologie, et notamment la lutte contre le changement climatique, s’impose comme l’une des principales thématiques des européennes. Panorama des propositions des candidats

Point Méthodologie : Seuls sont présentés les partis mentionnés dans les derniers sondages (sondages Ifop-Fiducial pour Paris Match, CNews et Sud Radio, réalisés en avril), classés selon la date à laquelle leur tête de liste a été dévoilée (du plus ancien au plus récent).

EUROPE ÉCOLOGIE – LES VERTS (EELV) : L’ÉCOLOGIE MATRICE DE L’ÉCONOMIE

Tête de liste : Yannick Jadot 
Groupe parlementaire européen : groupe des Verts / Alliance libre européenne (ALE) 
 Un “traité environnemental européen” subordonne les intérêts économiques aux intérêts environnementaux. L’écologie devient “la matrice à travers laquelle on définit l’économie“. 
Un “Green new deal à 100 milliards d’euros annuels, financé par la Banque centrale européenne (BCE), permet, en vingt ans seulement, de produire une électricité 100 % renouvelable, sans le nucléaire, d’assurer l’isolation thermique des logements, et davantage de fret. 
L’UE développe un marché intérieur de l’énergie verte solidaire, pour ne pas pénaliser ses pays à moindre potentiel. 
Est mis en place un “protectionnisme vert”, avec une taxe carbone aux frontières de l’UE. Le kérosène est désormais taxé. 
Des aides financières encouragent la relocalisation de l’économie, soutiennent les artisans, les agriculteurs. 
Un parquet européen autonome lutte contre les “écocrimes et les écocides” en contraignant les États et les entreprises privées à respecter la justice climatique et les droits de la nature.

DEBOUT LA FRANCE (DLF)

Tête de liste : Nicolas Dupont-Aignan 
 Non renseigné

UNION POPULAIRE RÉPUBLICAINE (UPR)

Tête de liste : François Asselineau 
 Non renseigné

LES PATRIOTES (LP) : FREXIT ET FIN DES CIRCUITS LONGS

Tête de liste : Florian Philippot 
Groupe parlementaire européen : Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELD) 
 Le Frexit et la sortie de l’espace de Schengen, la fin des traités de libre-échange (CETA, Mercosur…) mettent un terme à la délocalisation et aux circuits longs. 
La France instaure un “New deal écologique patriote”, financé par la création de monnaie de la Banque de France, 30 milliards par an, pour décarboner l’énergie, soutenir l’investissement dans les filières électrique et hydrogène, permettre une agriculture bio susceptible de répondre aux besoins de l’Hexagone, et engager un plan national de reforestation.

LA FRANCE INSOUMISE (LFI) : PROTECTIONNISME SOLIDAIRE

Tête de liste : Manon Aubry 
Groupe parlementaire européen : Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE/NLG) 
 La France rompt avec le libre-échange et l’austérité : elle creuse son déficit budgétaire au-delà des 3% (critère de Maastricht) pour atteindre l’objectif de 100% d’énergies renouvelables d’ici 2050, sortir du nucléaire, et mener un plan d’isolation thermique des logements. 
Elle met en place une taxe carbone kilométrique : plus un produit viendra de loin, plus il sera taxé, selon une logique de “protectionnisme solidaire”. 
Au niveau européen, un tribunal de justice climatique pénalise ceux qui désobéissent à une “règle verte” édictée par une directive européenne : “on ne prend pas plus à la planète qu’elle ne peut en reconstituer elle-même”. 
Les gouvernements  promeuvent la sobriété, en incitant les citoyens à s’interroger sur leurs usages et leurs besoins vitaux.

PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS (PCF) : LES TRAJETS COURTS EN AVION INTERDITS

Tête de liste : Ian Brossat 
Groupe parlementaire européen : Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE/NLG) 
 La France s’affranchit des traités européens : elle exclut du libre-échange les échanges agricoles, et passe outre les 3% de déficit de Maastricht pour valoriser la production locale, mener un plan de rénovation énergétique des bâtiments et investir dans le ferroviaire. 
L’UE instaure une nouvelle fiscalité écologique : une TVA sur le train, et “très élevée” sur l’avion. 
Pour lutter contre la pollution engendrée par le kérosène, elle interdit les trajets courts en avion, quand ils peuvent être réalisés en moins de deux heures en train.

UNION DES DÉMOCRATES ET INDÉPENDANTS (UDI) : DEVENIR LEADER DES MOTEURS À HYDROGÈNE

Tête de liste : Jean-Christophe Lagarde 
Groupe parlementaire européen : l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE) 
 Une réforme fiscale pénalise les activités nocives, et valorise les activités écologiquement responsables, dans une logique de bonus-malus. 
Une taxe carbone aux frontières et une renégociation de la politique agricole commune (PAC) favorise le local et les circuits courts. 
L’UE finance en priorité les grands projets d’infrastructures de transport ferroviaire. 
Elle soutient activement la filière hydrogène pour devenir leader mondial de la production de moteurs propres. 
 Elle finance son programme d’isolation des bâtiments et de production d’énergie verte grâce à une taxe carbone sur des importations et grâce au livret E : un livret épargne, conçu sur le modèle du livret A, servant à financer des projets écologiques.

RASSEMBLEMENT NATIONAL (RN) : “LOCALISME” ET CIRCUITS COURTS DÉTAXÉS

Tête de liste : Jordan BardellaGroupe parlementaire européen : Mouvement pour une Europe des nations et des libertés (ENL)
Une politique de localisme encourage la production et les échanges au niveau national. Les circuits courts sont détaxés, et à l’inverse, les importations “mondialisées, anti-écologiques” sont surtaxées. 
Les pays de l’UE mettent fin au libre-échange, et sortent des accords internationaux ; certains produits (non précisés) sortent partiellement du marché intérieur de l’UE. 
Une “responsabilité nationale de l’entreprise” est instaurée, afin de favoriser l’embauche de personnel local, et éviter les délocalisations. Les entreprises qui s’en affranchissent n’ont pas accès aux marchés publics.

LES RÉPUBLICAINS (LR) : RÉCONCILIER ÉCOLOGIE ET AGRICULTURE

Tête de liste : François-Xavier Bellamy 
Groupe parlementaire européen : groupe du Parti populaire européen (PPE) 
 L’UE instaure une barrière écologique, en imposant des droits de douane anti-pollution aux  importateurs extérieurs, notamment pour protéger l’agriculture. 
À l’intérieur de ses frontières, elle soutient le déploiement de l’énergie verte (gaz vert, biomasse), dans chaque pays, pour réduire la consommation d’énergies fossiles. 
Pour lutter contre le gaspillage de l’énergie verte, elle renforce les interconnexions entre les pays, pour que les pays déficitaires en énergie verte bénéficient de celle des pays excédentaires. 
Elle devient leader mondial du recyclage et de la production de batterie électrique.

GÉNÉRATION.S : L’ÉCOCIDE, UN CRIME CONTRE LES GÉNÉRATIONS FUTURES

Tête de liste : Benoît Hamon 
Groupe parlementaire européen : Printemps européen 
 L’UE rompt avec la règle des 3% de déficit de Maastricht pour mener le “Green new deal”, un plan d’investissement européen dans la reconversion écologique, à 500 milliards par an, financé par un système d’obligations (de dettes) “vertes”, souscrites par la Banque centrale européenne (BCE), grâce à une politique de création de monnaie. 
Ce programme permet à l’Europe d’abandonner les énergies fossiles pour les énergies renouvelables, d’assurer la construction et rénovation thermique de logements. 
En reconnaissant la nature comme une personne morale, et l’écocide comme un crime contre l’intérêt général et les générations futures, la Cour de justice européenne peut punir ceux qui le commettent. 
Le marché carbone est réformé pour prendre en compte toutes les émissions, notamment celles des transports comme l’avion.

LE PARTI SOCIALISTE (PS) ET PLACE PUBLIQUE : CHASSE AUX PASSOIRES ÉNERGÉTIQUES

Tête de liste : Raphaël GlucksmannGroupe parlementaire européen : groupe du Parti socialiste européen (PES)
Priorité est donnée aux économies d’énergie. Un plan de rénovation énergétique des logements permet de réparer les “passoires énergétiques”. La diminution de la facture énergétique permet de rembourser un prêt sur 20 ans à taux zéro  (20 000 à 25 000 euros par logement). 
L’UE encourage une croissance moins forte et mieux partagée : moins de ventes et plus de locations de biens et de services pour lutter contre l’obsolescence programmée, le consumérisme et la pollution. 
Pour limiter le libre-échange, et favoriser la production locale, une certification européenne d’économie d’énergie garantit la qualité carbone d’un produit.

LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE (LAREM), LE MODEM, AGIR, LE MOUVEMENT RADICAL. “RENAISSANCE” : UNE BANQUE EUROPÉENNE DU CLIMAT

Groupe parlementaire européen : non renseigné 
Tête de liste : Nathalie Loiseau 
 L’innovation, massivement financée par une “banque européenne du climat et de la biodiversité”, doit décarboner l’industrie, et assurer un mix énergétique comprenant plus d’énergies renouvelables, moins d’énergies fossiles et moins de nucléaire. 
Un “opérateur européen des réseaux électriques” assure la redistribution du surplus d’énergie verte aux pays déficitaires. 
Un plan de rénovation énergétique des logements lutte contre le gaspillage énergétique. 
En instaurant un protectionnisme écologique européen, l’Europe refuse les échanges avec les pays qui ne respectent pas les Accords de Paris. 
Le marché du carbone se réforme pour que les pays s’harmonisent sur le prix de la tonne de carbone. 
Un “Airbus de la batterie électrique” lève la dépendance de l’UE vis-à-vis de la Corée et de la Chine.