Les PRI appellent les investisseurs institutionnels à influencer davantage les stratégies ESG des banques

À l’occasion du FT Banking and Finance Summit, organisé par le Financial Times à Londres le 4 décembre 2018, Fiona Reynolds, directrice générale des Principes pour l’Investissement Responsable (PRI), a rappelé le rôle indispensable des investisseurs institutionnels pour influer sur la politique ESG des banques.
Principaux extraits de l’intervention de Fiona Reynolds

« Il est aujourd’hui largement accepté que l’échec des investisseurs institutionnels à contrôler les entreprises dans lesquelles ils ont investi a été l’une des causes du ralentissement économique de 2008. Les investisseurs institutionnels, comme les fonds de pension, se concentrent trop souvent sur le court terme, échouant ainsi à adopter des pratiques d’investissement qui exigent une vision à long terme. Nous constatons également un manque d’alignement d’intérêt dans la chaîne d’investissement. »

« Les investisseurs sont parfois réticents à s’engager parce qu’ils estiment que cet engagement pourrait avoir un impact négatif sur leur capacité future à communiquer avec les équipes de direction et sur leurs relations avec les entreprises concernées. »

« Si nous regardons les problématiques environnementales, les investisseurs institutionnels échouent à influencer les grandes banques mondiales, plusieurs d’entre elles continuant de financer de nombreux projets d’énergie et d’infrastructures les plus dommageables pour l’environnement. A titre d’exemple, plusieurs grandes banques mondiales continuent de financer directement de nouvelles mines de charbon et de nouvelles centrales à charbon à travers le monde. Ces financements de plusieurs milliards de dollars montrent bien que les banques traînent encore des pieds pour couper définitivement leurs liens avec le secteur du charbon. Clairement, les investisseurs échouent à exercer une influence à cet égard auprès des banques. »

« Dans le même ordre d’idées, en finançant le développement massif de l’industrie de l’huile de palme, les banques contribuent à la déforestation et au risque de conflits sociaux. Cela signifie que les investisseurs qui investissent dans ces banques sont indirectement exposés à ces risques de développement durable. L’adoption par les banques de politique de non déforestation peut avoir un impact. Or beaucoup de banques n’ont pas encore adopté de telles politiques. »

« Nos recherches, au sein des PRI, ont démontré que les investisseurs institutionnels échouent souvent à sensibiliser les banques locales sur les problématiques environnementales comme le développement de l’huile de palme. Ils devraient s’engager davantage avec les entreprises régionales sur ces sujets. »

« Je pense que les investisseurs institutionnels devraient revoir leurs objectifs de marché et abandonner leurs horizons de court terme. Ils ne devraient pas avoir peur de s’engager directement auprès des banques sur ces sujets de développement durable. Dans le cas contraire, ils deviennent une partie du problème. »