Morningstar publie son « Baromètre Européen actif/passif » semestriel qui mesure la performance des fonds actifs domiciliés en Europe par rapport à leurs équivalents en gestion passive au sein de leur catégorie Morningstar respective. Cette étude couvre près de 26 000 fonds actifs et passifs domiciliés en Europe qui représentent environ 6 300 milliards d’euros d’actifs, soit environ la moitié du marché total des fonds européens. Les données sont arrêtées au 30 juin 2023.
Les principales conclusions du rapport sont :
- En moyenne, 36,6% des gérants actifs actions dans les 43 catégories actions analysées ont surperformé leurs homologues passifs sur les 12 derniers mois. Ce chiffre s’inscrit en hausse par rapport aux 33,6% enregistrés sur l’année 2022 et aux 30,4% enregistrés un an plus tôt (30/06/2021 – 30/06/2022). (cf graphique 3 ci-dessous)
- Les marchés obligataires ont également retrouvé de la vigueur au premier semestre 2023, la hausse des rendements ayant stimulé la demande pour les émetteurs gouvernementaux des pays développés et les émetteurs privés de qualité.
- Les gérants actifs d’obligations dans les 24 catégories analysées ont présenté un tableau plus brillant que leurs homologues actions, avec 62,7% en moyenne de surperformance par rapport à leur alternative passive au cours de la période d’un an allant jusqu’à la fin juin 2023, contre 55,5 % à la fin de 2022 et 46,2% l’année précédente. (cf graphique 4 dans le rapport)
- Si la hausse globale des taux de réussite à court terme des gérants actifs est encourageante, la situation à long terme reste solidement en faveur des fonds passifs. En moyenne, seuls 17,1% des gérants actifs d’actions et 23,1% des gérants actifs d’obligations ont réussi à battre leur alternative en gestion passive au cours de la période de 10 ans arrêtée à fin juin 2023.
- Depuis sa création, cette étude a toujours montré que les fonds passifs ont tendance à survivre plus longtemps. Au cours de la période de 10 ans arrêtée à fin juin 2023, 53,7 % en moyenne des fonds actifs actions ont survécu, contre 63% pour les fonds indiciels. La tendance est similaire pour les fonds obligataires où 52 % des fonds actifs ont survécu contre 60,8% des fonds passifs. (cf graphique 1 ci-dessous & 2 du rapport)
- La probabilité de survie d’un fonds est étroitement liée à son taux de réussite. La principale raison pour laquelle la plupart des fonds actifs échouent est leur courte durée de vie, souvent attribuée à des performances médiocres. Cette situation résulte généralement de la combinaison de mauvaises décisions de gestion, notamment lors de la sélection de titres et de l’impact cumulé de frais plus élevés par rapport à des solutions passives moins chères.
Dimitar Boyadzhiev, Senior Manager Research Analyst, Strategies Passives, Morningtar commente :
« En 2023, davantage de gérants ont tiré parti des conditions de marché difficiles. Plus précisément, 36,6 % des gérants actifs actions ont surpassé leurs homologues passifs sur un an, tandis que les gérants de fonds actifs obligataires ont excellé avec un taux de réussite de 62,7 %. Cependant, sur le long terme, le défi devient évident, puisque seulement 17,1 % des gérants actifs actions et 23,1 % des gérants actifs obligataires ont battu les alternatives passives sur une période de dix ans. En outre, les fonds passifs ont fait preuve d’une plus grande longévité, par exemple sur une décennie, 53,7 % des fonds actifs actions et 63 % des fonds indiciels actions étant toujours opérationnels, à fin juin 2023. La tendance est similaire pour les fonds obligataires. »
Les résultats complets de l’analyse ⬇️