Le bilan du marché du crédit euro montre des perspectives encourageantes pour 2025, avec une stabilité des primes de risque et une demande soutenue, notamment pour le crédit Investment Grade. Après une année 2024 record marquée par des flux entrants massifs, les fondamentaux solides des entreprises européennes promettent une dynamique positive malgré un contexte économique contrasté.
Perspectives pour 2025 : stabilité et opportunités
En 2025, le marché du crédit euro évoluera sous l’influence de plusieurs facteurs économiques. À court terme, une inflation élevée et une croissance robuste aux États-Unis pourraient influencer la courbe des taux et la demande de crédit en Europe. Cependant, ces dynamiques ne devraient pas perturber significativement le marché.
Les primes de risque de crédit des entreprises sont attendues stables dans les mois à venir, offrant des opportunités intéressantes pour les investisseurs. Le rendement devrait principalement provenir du portage, soutenu par des fondamentaux globalement solides. Malgré une croissance modeste en zone euro, les entreprises européennes continuent de prioriser la discipline financière et la gestion prudente de leur liquidité.
Ainsi, le scénario ne prévoit ni une augmentation du taux de défaut ni une multiplication des “anges déchus”. Cependant, le volume des “étoiles montantes”, ces entreprises dont la note s’améliore, pourrait légèrement reculer. Par ailleurs, le crédit Investment Grade reste bien positionné pour attirer des flux entrants, avec une demande soutenue par la quête de rendement. Après des années de forte activité, les émissions primaires devraient ralentir, stabilisant le marché.
Retour sur le bilan du marché du crédit euro en 2024 : une année record
L’année 2024 a marqué un tournant sur le marché du crédit euro. Les spreads ajustés des options (OAS) se sont rapprochés de leurs niveaux les plus serrés, tandis que les écarts entre les spreads de swap d’actifs ont reflété une dynamique contrastée selon les secteurs. Certaines industries, comme l’automobile et la vente au détail, ont sous-performé, tandis que d’autres, telles que la finance et l’immobilier, ont affiché des fondamentaux solides.
Sur le plan des émissions, 2024 s’est distinguée par des records historiques. Le marché du crédit Investment Grade a enregistré environ 645 milliards d’euros émis, tandis que le segment High-Yield a totalisé près de 100 milliards d’euros de nouvelles dettes. Ces performances s’accompagnent de flux entrants records, témoignant de l’intérêt constant des investisseurs pour le marché euro.
Focus sur décembre 2024 : calme et resserrement
Le mois de décembre a été marqué par une activité relativement modérée. Conformément aux attentes, la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine (Fed) ont réduit leurs taux directeurs de 25 points de base. Cependant, la divergence de leur communication a amplifié l’incertitude autour des taux.
L’indice Euro Merrill Lynch BofA Euro Corporates a clôturé le mois avec une légère baisse, à 89 points de base. Tous les secteurs ont enregistré un resserrement des spreads, sauf les médias, affectés par Warner Bros, et les banques seniors. Les meilleures performances ont été observées dans les secteurs de l’assurance, de l’immobilier et de l’énergie.
Les émissions primaires en décembre ont atteint 6 milliards d’euros, une activité typique pour cette période. Les flux entrants, notamment dans les fonds Investment Grade à court terme, sont restés robustes, confirmant l’attrait persistant pour ces actifs.
Ce qu’il faut retenir : des perspectives encourageantes pour 2025
En résumé, 2025 s’annonce comme une année de continuité pour le marché du crédit euro. Entre une demande soutenue et une offre stabilisée, les investisseurs devraient trouver des opportunités intéressantes, notamment dans le segment Investment Grade. Avec des fondamentaux solides et une gestion prudente des entreprises européennes, le marché demeure attractif malgré un contexte économique global incertain.
Découvrez aussi notre article sur François Asselineau : les défis de la France