Prévisions ESG pour 2025

ESG 2025

l’horizon 2025, les banques européennes continuent de faire face à des défis majeurs liés aux critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). Ces critères ont un impact significatif sur leurs notations de crédit et leur résilience opérationnelle. Dans ce contexte, les enjeux liés à la gouvernance interne et à la capacité des institutions financières à répondre aux crises, y compris les risques géopolitiques et climatiques, sont essentiels pour assurer leur stabilité à long terme. Cet article explore les tendances ESG observées en 2024, tout en offrant un aperçu des défis et des priorités pour 2025.

Gouvernance : un pilier indispensable dans les notations de crédit

En 2024, les facteurs de gouvernance ont eu un impact significatif sur les notations de crédit des banques européennes. La majorité des banques ont été affectées par des préoccupations liées à la gestion interne, telles que la transparence, la lutte contre la corruption et les risques géopolitiques. Cette tendance s’est intensifiée avec la montée des tensions mondiales, notamment en raison de la guerre en Ukraine, qui a entraîné des sanctions et une pression accrue sur les institutions financières pour qu’elles ajustent leur exposition à des pays comme la Russie.

La gouvernance est, de fait, l’un des critères ESG les plus influents dans l’évaluation des banques, avec près de deux tiers des facteurs ESG observés en 2024 étant liés à cette composante. L’impact des crises géopolitiques sur les notations est devenu plus évident, avec des sanctions économiques et des tensions diplomatiques contribuant à accroître l’incertitude des marchés. Une gouvernance solide et la mise en place de contrôles internes robustes sont désormais des impératifs pour maintenir la stabilité financière et préserver la réputation des banques.

L’impact des risques géopolitiques et des sanctions

Les sanctions financières, en particulier à l’encontre de pays en guerre ou sous embargo, ont engendré des risques opérationnels croissants. Certaines banques, comme HSBC, ont vu leurs notations affectées par des problèmes liés à des risques géopolitiques. L’impact de ces tensions est particulièrement ressenti dans des marchés comme Hong Kong, où la détérioration des relations diplomatiques avec la Chine pose des défis majeurs aux institutions financières internationales. Les banques doivent désormais mettre en œuvre des stratégies de gouvernance plus flexibles pour répondre aux risques émergents tout en respectant les réglementations internationales.

Résilience opérationnelle : la priorité de 2025

La cybersécurité continue d’être un sujet central pour les banques européennes, avec l’augmentation des cyberattaques et des incidents liés à la confidentialité des données. En 2024, l’Autorité Bancaire Européenne (ABE) a effectué des tests de résilience cybernétique sur plus de 100 banques supervisées, avec pour objectif d’évaluer leur capacité à résister à une attaque majeure. Les résultats ont montré que de nombreuses institutions financières doivent encore améliorer leurs plans de continuité des activités et renforcer la gestion des risques liés aux prestataires tiers de services technologiques.

Le risque cybernétique, accentué par des tensions géopolitiques croissantes, exige des réponses rapides et appropriées. Pour 2025, les régulateurs européens continueront de pousser les banques à améliorer leur résilience opérationnelle, notamment par le biais de l’élargissement de la réglementation sur la sécurité des systèmes informatiques et la gestion des risques numériques.

Digitalisation et outsourcing : de nouveaux défis à relever

Avec la transformation numérique qui s’accélère, les banques sont de plus en plus dépendantes de prestataires externes pour leurs services informatiques. Cela pose des risques en matière de sécurité et de gestion des données, d’autant plus que l’intégration de nouvelles technologies expose les institutions à des vulnérabilités non anticipées. L’outsourcing des fonctions essentielles, comme les services de cloud ou les technologies de paiement, nécessite une vigilance accrue et des contrôles rigoureux pour éviter toute défaillance système.

Les régulateurs européens insistent donc sur le besoin de renforcer la résilience des banques face à ces défis, en particulier concernant les risques liés à l’outsourcing et à l’adoption de nouvelles technologies. En 2025, les banques devront démontrer leur capacité à gérer ces risques dans un environnement numérique en constante évolution.

Les risques environnementaux : un suivi rapproché des défis climatiques

Bien que les facteurs environnementaux n’aient pas directement affecté les notations de crédit des banques européennes en 2024, les risques liés au changement climatique restent une priorité pour les régulateurs. Des événements climatiques extrêmes, comme les inondations en Espagne à la fin de l’année 2024, ont montré la vulnérabilité des banques aux catastrophes naturelles. La montée du risque physique, ainsi que les risques juridiques associés à la non-conformité aux normes climatiques, augmentent considérablement les coûts pour les institutions financières.

Les banques européennes sont ainsi sous pression pour se conformer aux attentes des régulateurs en matière de gestion des risques climatiques. En 2025, la surveillance des risques environnementaux sera renforcée, avec des exigences accrues en matière de reporting sur les risques liés au climat, conformément aux directives de la Banque centrale européenne (BCE) et de l’ABE. Les banques devront fournir des informations détaillées sur la manière dont elles intègrent ces risques dans leur gestion stratégique et opérationnelle.

Adaptation et transition vers une économie décarbonée

Pour rester compétitives, les banques européennes doivent non seulement répondre aux exigences réglementaires en matière de risques environnementaux, mais aussi s’engager activement dans la transition énergétique. Cela implique d’adapter leurs portefeuilles d’investissement pour réduire leur exposition aux secteurs à forte empreinte carbone et promouvoir des projets d’énergie renouvelable. Ce processus d’adaptation nécessitera une collaboration étroite avec les régulateurs, ainsi qu’une révision des stratégies de financement afin de soutenir la transition vers une économie décarbonée.

Perspectives sociales : engagement envers les clients et la société

Les facteurs sociaux continuent de jouer un rôle important dans l’évaluation des banques, en particulier en ce qui concerne la gouvernance des produits et la sécurité des données. En 2024, plusieurs banques ont été confrontées à des problèmes de gouvernance des produits, comme en témoignent les interruptions des services bancaires en ligne chez Banca Sella et les enquêtes du régulateur britannique sur les pratiques de commission chez Lloyds.

En outre, la protection des données personnelles demeure une priorité pour les banques, en particulier face à la hausse des cyberattaques et aux exigences croissantes des régulateurs en matière de sécurité des données. Les banques doivent continuer à renforcer leurs processus de gestion des données et garantir la conformité aux normes de confidentialité, tout en assurant la transparence dans leurs pratiques commerciales.

L’impact social des banques et leur rôle dans la communauté

Au-delà de la conformité réglementaire, les banques européennes commencent également à jouer un rôle plus actif dans la société. Par exemple, certaines banques mutualistes, comme Nationwide, mettent l’accent sur l’impact social de leurs activités, en s’engageant à améliorer les conditions de vie des membres de leur communauté et en renforçant leur fidélisation dans un marché très concurrentiel. Ces initiatives contribuent non seulement à la réputation des banques, mais elles renforcent également leur position sur le marché à long terme.

À l’approche de 2025, les banques européennes doivent naviguer dans un environnement complexe marqué par des risques géopolitiques, climatiques et technologiques. La gouvernance interne, la résilience opérationnelle et la gestion des risques environnementaux continueront d’être des facteurs déterminants pour leurs notations de crédit. Les institutions financières devront s’adapter aux nouvelles régulations et répondre aux attentes des régulateurs tout en poursuivant leur transformation numérique et leur transition vers une économie plus durable.

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