L’ année 2020 s’ annonce bénéfique pour l’ Europe, dans un contexte de ralentissement de l’ économie mondiale. l’UE devrait en effet profiter d’une croissance économique qui s’ annonce stable. Des politiques monétaires accommodantes seront perpétrées aussi bien aux Etats-Unis qu’ en Europe, cependant les banques centrales continuent de rester exposées aux actifs risqués, actions et crédits en tête. La prudence et la sélectivité devront ainsi être de mise au vu du climat d’ incertitude politique qui s’ajoute à ce tableau.
En 2019, les marchés actions auront finalement enregistré de solides performances en dépit d’ un début d’ année inquiétant : une guerre commerciale exacerbée entre la Chine et les Etats-Unis à laquelle s’ ajoute une croissance économique moribonde. Le CAC40 a gagné près de 26% depuis le début de l’ année, parallèlement l’ Eurostoxx 50 et le Nasdaq ont respectivement progressé de 25% et 31%. Un facteur de soutien pour les marchés financiers s’est finalement présenté au cours de l’ année : un apaisement des tensions sino-américaines a été rendu possible grâce à un accord commercial entre les deux puissances économiques.
L’ année 2020 ne laisse pour autant pas présager une période de stabilité paisible : tout scénario de récession économique est écarté cependant le système reste enlisé dans une sorte de décélération graduelle de la croissance économique mondiale qui annonce une stabilisation autour de 3%. Le passif sino-américain en est particulièrement à l’ origine. Contrairement à 2018 et 2019, où l’économie américaine avait notamment bénéficié d’un soutien budgétaire substantiel via des baisses massives de taxes, 2020 devrait voir ce facteur disparaître. Le scrutin présidentiel pourrait également mettre en suspens l’investissement des entreprises, qui a déjà ralenti en 2019 et ainsi pesé sur la croissance outre-Atlantique. Les Etats-Unis pourront toutefois toujours compter sur la politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale (Fed) qui devrait maintenir des conditions monétaires et financières aussi favorables que possible dans un contexte d’accroissement significatif de l’endettement des entreprises non-financières.
C’est la situation de la puissance chinoise qui inquiète le plus, notamment en raison d’une chute étonnante de la demande intérieure explicable par la baisse de la consommation des ménages et de l’investissement. Cette situation alarmante aurai dû mener à la mise en œuvre d’une politique de relance budgétaire plus ostensible par les autorités chinoises. Or, le gouvernement chinois a, jusque-là, privilégié les mesures de dépenses ciblées dont les effets sont moins spectaculaires et prennent davantage de temps à se manifester.
La Zone Euro se fait de son côté, remarquée pour sa résilience. En dépit d’une faiblesse actuelle, la résilience relative dont elle fait preuve annonce une stabilité rassurante proche de celle de l’ an passé.
Ainsi, 2020 devrait être dans la continuité de 2019, avec une inflation qui restera à des niveaux bas et loin des objectifs des banques centrales. A l’instar de la Fed, la Banque centrale européenne (BCE) devrait continuer d’être particulièrement accommodante en 2020. Christine Lagarde, sa nouvelle présidente, devrait en être marcher dans les pas de son prédécesseur Mario Draghi. La seule incertitude se situe sur les réflexions actuelles des principales banques centrales sur leur objectif d’inflation ainsi que sur l’efficacité des outils de politiques monétaires mis en place. Déjà à l’œuvre au sein de la Fed, ce dossier devrait figurer parmi les priorités de Christine Lagarde.
Pour 2020, la vigilance sera également de mise au regard des nombreuses échéances politiques et électorales que ce soit en Italie, au Royaume-Uni avec la suite du feuilleton « Brexit », et, surtout, en fin d’année, les élections présidentielles aux Etats-Unis. Autant d’incertitudes politiques qui peuvent être sources de volatilité sur les marchés financiers.
A nouveau, les banques centrales ont été le soutien principal des marchés financiers en 2019. L’ évolution des régimes de risques sur les marchés à d’ autre part, pu être explicitée à travers la finance comportementale. Tout au long de l’année 2019, les investisseurs ont adapté leur comportement et leur stratégie, passant du « risk-on » au « risk-off », au gré des événements politiques et économiques, voire des tweets de Donald Trump.
L’ inflation s’ annonce encore particulièrement faible étant donné le ralentissement économique généralisé d’où le présage possible d’ un maintient des taux d’ intérêts très bas, voire négatif.
Sur l’ ensemble des grandes places mondiales les marchés actions ont connu de solides performances.Alors que les bénéfices des entreprises sont demeurés plutôt faibles, les actions ont été portées par la forte hausse des multiples. En 2020, ce moteur devrait toutefois jouer un moindre rôle et il faudra donc compter sur un rebond des bénéfices des entreprises pour soutenir la hausse des marchés actions. D’autant plus que les rachats d’actions vont avoir tendances à se réduire en 2020. Même si les actions conservent de l’attractivité, la prudence et la sélectivité sont donc toujours de mise sur les actions. A ce titre, les actions européennes doivent être privilégiées du fait de la bonne tenue de la croissance économique en zone euro, de la solidité de leurs bilans et, enfin, de valorisations qui, malgré une réelle progression en 2019, sont encore loin d’être excessives par rapport à d’autres zones géographiques. Comme en 2019, nous comptons repondérer nos portefeuilles sur des valeurs cycliques (industrielles, technologiques) ou défensives (santé). Les actions « value » devraient également connaître un certain retour en grâce, tout comme les petites et moyennes valeurs.
Avec un peu de recul, il est irréfutable que 2019 a été une année charnière pour l’ ESG. L’ intégration de ces facteurs et l’ investissement socialement responsable dans les stratégies de gestion se définissent aujourd’hui comme une réelle tendance de fond : les mauvais élèves vont être durablement sanctionnés tandis les bons élèves seront plébiscités. Proposer des fonds ISR ou ESG devient désormais une impérieuse nécessité pour toutes les sociétés de gestion, afin notamment de répondre à la quête de sens des investisseurs, institutionnels comme particuliers. Mieux, l’ESG s’impose aujourd’hui comme l’un des principaux moteurs de sélection de valeurs.