
Le 10 avril 2024, EcoVadis, en collaboration avec le Pacte mondial des Nations Unies – Réseau France, a publié une étude inédite sur la performance RSE des entreprises françaises. L’analyse porte sur plus de 4 300 entreprises évaluées en 2023. Parmi elles, 30 % sont engagées volontairement dans le Pacte mondial, intégrant ses dix grands principes et plusieurs Objectifs de développement durable (ODD) à leur stratégie.
Les résultats sont sans appel : l’engagement volontaire améliore significativement la performance RSE, en particulier dans un contexte marqué par les incertitudes économiques et géopolitiques.
Des écarts de performance significatifs
Les entreprises participantes au Pacte mondial obtiennent en moyenne un score RSE supérieur de 12 points à celles qui ne le sont pas : 67 contre 55,1. Plus encore, 64 % d’entre elles atteignent un niveau “avancé” ou “excellent”, contre seulement 17 % des autres entreprises françaises.
Les domaines de l’éthique et des achats responsables bénéficient particulièrement d’un cadre structurant, avec des pratiques plus solides et mieux suivies.
Un effet bénéfique à toutes les échelles
L’étude montre que l’effet positif de l’engagement volontaire est visible quelle que soit la taille de l’entreprise :
- PME (25 à 99 salariés) : +13 points
- ETI (100 à 999 salariés) : +11 points
- Grandes entreprises (1 000 salariés et plus) : +14 points
Les petites structures engagées démontrent qu’il est possible d’obtenir des résultats concrets en RSE, même avec des moyens limités.
Les PME engagées : un modèle à suivre
Les PME françaises participantes au Pacte mondial affichent une performance RSE moyenne de 68,4, contre 52,2 pour les autres. Près de 68 % d’entre elles atteignent un niveau “avancé” ou plus, contre seulement 18 % des PME non engagées.
L’environnement est le domaine où les progrès sont les plus marqués, avec une hausse de +5,6 points en cinq ans.

Des pratiques concrètes et mesurables
L’étude révèle que les entreprises engagées adoptent des pratiques plus structurées :
- Énergie et CO2 : 75 % des PME engagées agissent sur leur consommation énergétique, contre 49 % des autres.
- Conditions de travail : 71 % mènent des enquêtes de satisfaction, contre 44 %.
- Éthique : 65 % disposent d’un système d’alerte contre la corruption, contre 31 %.
- Achats responsables : 72 % imposent un code de conduite à leurs fournisseurs, contre 39 %.
Ces chiffres montrent que l’engagement ne se limite pas à la communication : il se traduit par des actions tangibles.
Une stratégie durable, pas une simple formalité
Pour Sylvain Guyoton, Chief Rating Officer chez EcoVadis, cette étude confirme que l’engagement volontaire n’est pas symbolique : « Il a un effet réel sur toutes les dimensions observées, des politiques internes jusqu’aux résultats obtenus. »
Nils Pedersen, délégué général du Pacte mondial – Réseau France, souligne quant à lui que cet engagement ouvre de nouvelles perspectives économiques : il stimule l’innovation, renforce la crédibilité des entreprises et facilite l’accès aux financements et aux marchés internationaux.
Retour d’expérience : le cas du Groupe SEB
Lors d’un webinaire de présentation de l’étude, le Groupe SEB a partagé son expérience. Évalué par EcoVadis depuis 2016 et membre du Pacte mondial depuis 2003, le groupe voit dans la RSE un levier stratégique de long terme.
Avec ses 40 marques iconiques et plus de 400 millions de produits vendus par an dans 150 pays, le Groupe SEB intègre la performance RSE dans toutes ses décisions. Pour Juliette Sicot-Crevet, directrice du développement durable, le score EcoVadis est devenu un argument de poids dans les relations commerciales, notamment avec les distributeurs.
Une opportunité pour les entreprises françaises
L’étude rappelle que la RSE ne doit pas être vue comme une contrainte, mais comme un levier de compétitivité durable. Les entreprises qui s’engagent volontairement améliorent non seulement leurs pratiques internes, mais renforcent aussi leur image, leur attractivité et leur résilience face aux défis futurs.
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