Taxonomie 2025 : un tournant décisif pour la maturité ESG des grandes entreprises françaises

Taxonomie 2025
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Taxonomie 2025 : l’année 2025 marque un véritable point d’inflexion pour les grandes entreprises françaises en matière de transition durable. La publication obligatoire des premiers états CSRD coïncide avec l’extension de la Taxonomie européenne à l’ensemble des objectifs environnementaux. Cette double exigence renforce les attentes en termes de transparence, de crédibilité et de responsabilité. Plaçant les entreprises face à un exercice stratégique incontournable. Tant pour leur performance que pour la confiance des investisseurs.

Des plans de transition mieux structurés

Les entreprises françaises démontrent une structuration de plus en plus avancée de leurs démarches ESG. La majorité d’entre elles ont désormais publié un plan de transition climatique clair et détaillé. Ce qui traduit une volonté d’inscrire leur stratégie dans la durée. Pour une part significative, ces plans s’appuient directement sur les indicateurs de la Taxonomie. Renforçant ainsi la crédibilité des étapes et des investissements prévus. La publication d’au moins une activité alignée devient quasi généralisée, avec plus de 90 % des grandes entreprises concernées. L’année 2024 constitue une étape historique, car elle marque la première couverture complète des six objectifs environnementaux dans le reporting, accompagnée d’une vérification externe en assurance modérée. Les taux d’éligibilité et d’alignement se stabilisent autour de 45 % du chiffre d’affaires. 54 % des investissements et 53 % des dépenses opérationnelles. Offrant ainsi une vision plus précise de la part de l’économie européenne réellement couverte par la Taxonomie.

Des différences sectorielles révélatrices

Malgré une tendance globale positive, de fortes disparités apparaissent selon les secteurs d’activité. Le secteur immobilier se distingue par un niveau d’alignement particulièrement élevé, largement supérieur à la moyenne européenne. Cette avance s’explique par un cadre réglementaire strict et par l’usage systématique d’outils de suivi énergétique. À l’inverse, le secteur automobile, bien qu’affichant une éligibilité importante, reste limité en matière d’alignement. Les progrès dépendent essentiellement de l’électrification des véhicules et de la capacité des équipementiers à produire des technologies bas carbone. Le secteur de la santé, pour sa part, bénéficie d’une éligibilité accrue avec l’intégration de l’objectif « Pollution ». Mais son alignement reste faible, les critères de la Taxonomie dépassant largement les standards opérationnels existants. Ces écarts démontrent que la Taxonomie n’est pas un exercice uniforme. Mais un cadre différencié reflétant les réalités et ambitions propres à chaque secteur.

Vers une simplification réglementaire en 2026

La Commission européenne a annoncé de nouvelles évolutions du reporting Taxonomie. Applicables à partir de janvier 2026, afin de rendre l’exercice plus clair et opérationnel. Le principe de matérialité permettra d’exclure du reporting les activités représentant moins de 10 % des indicateurs clés. De manière à concentrer l’attention sur les éléments significatifs. Les tableaux de reporting seront simplifiés avec un aperçu synthétique pour la vision globale. Et un tableau détaillé par indicateur pour une meilleure granularité. Par ailleurs, les tableaux gaz et nucléaire seront supprimés. Tandis que le DNSH Pollution sera mieux aligné avec les réglementations environnementales européennes. Ces ajustements visent à alléger la charge opérationnelle des entreprises tout en préservant un cadre robuste et comparable, garantissant la confiance des investisseurs et des régulateurs.

La Taxonomie, un levier stratégique incontournable

Au-delà de son rôle réglementaire, la Taxonomie s’impose comme un outil stratégique pour crédibiliser les plans de transition et faciliter l’accès aux financements verts. Bruno Boggiani, CEO de Strateggyz – Green Finance, résume l’enjeu avec conviction : « Se tenir aux exigences de la Taxonomie n’est pas seulement une obligation, c’est une manière de démontrer la maturité et la fiabilité de sa stratégie de transition, et de construire un avantage concurrentiel durable. »

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