L’année 2025 commence sous un climat économique incertain pour la France, marquée par un ralentissement de l’activité après une fin d’année 2024 déjà morose. La prévision de croissance du PIB reste modeste, avec une estimation de seulement 0.6 % pour l’ensemble de l’année. Les premiers indicateurs économiques montrent une stagnation dans plusieurs secteurs, et l’incertitude politique et internationale semble continuer à peser sur l’économie française. Alors que des signaux d’alarme sont lancés à propos de la consommation, de l’investissement et du climat des affaires, la dynamique de reprise semble encore lointaine.
Le climat des affaires : un signe de stagnation
Le début de l’année 2025 n’apporte pas de réconfort aux acteurs économiques. Le climat des affaires reste pratiquement inchangé par rapport à décembre 2024, se maintenant à un niveau de 95 points, soit en dessous de la moyenne historique. Si les services affichent une stabilité relative, cette dernière reste inférieure à la tendance de long terme dans quasiment tous les sous-secteurs, à l’exception notable des activités immobilières. Les dirigeants du secteur des services soulignent un regain d’incertitude, alimenté par des conditions économiques et politiques instables, affectant leur perception de l’avenir.
De même, dans les secteurs du bâtiment et du commerce de détail, bien que la stabilité apparente persiste, des signes inquiétants apparaissent avec des carnets de commandes en contraction. Cela indique une baisse de la demande, et suggère un recul des perspectives pour ces deux secteurs en 2025. Enfin, l’industrie enregistre une dégradation marquée du climat des affaires, en particulier à cause de la chute des carnets de commandes, atteignant leur plus bas niveau depuis 2014. Ce recul suggère une contraction de l’activité industrielle dans les mois à venir.
Une consommation des ménages freinée par l’incertitude
La consommation des ménages, moteur traditionnel de l’économie française, devrait également rester modérée en 2025. Bien que l’inflation soit en recul et que les salaires réels augmentent, une montée des inquiétudes concernant le chômage et la stabilité économique pourrait entraîner une nouvelle hausse du taux d’épargne des Français. Le climat d’incertitude persistant, couplé à des perspectives d’une faible baisse des taux à long terme, pèse sur la confiance des consommateurs et les incite à privilégier l’épargne plutôt que la consommation.
Les ménages pourraient donc faire preuve de plus de prudence dans leurs dépenses, ce qui risquerait de ralentir la dynamique économique interne. Cette situation est d’autant plus préoccupante dans un contexte où les investissements, tant ceux des ménages que des entreprises, risquent de s’effondrer. Les incertitudes sur l’évolution des taux d’intérêt, ainsi que l’incapacité à anticiper un environnement politique et économique stable, sont des freins importants à toute reprise de l’investissement.
L’impact de la conjoncture internationale et des tensions commerciales
À l’échelle internationale, les tensions commerciales risquent d’affecter négativement les exportations françaises, qui sont déjà sous pression. L’économie mondiale traverse une période de ralentissement, et les tensions géopolitiques ainsi que les perturbations des chaînes d’approvisionnement continuent de freiner les échanges commerciaux. Cette situation défavorable pourrait donc avoir un impact direct sur les performances de l’industrie, avec des prévisions d’activité très limitées pour le secteur dans les mois à venir.
Le secteur des services, bien qu’il semble mieux se porter que l’industrie, pourrait également connaître un ralentissement, notamment dans le secteur du bâtiment, déjà en difficulté. Les carnets de commandes dans ce domaine continuent de se dégrader, ce qui laisse présager une nouvelle année compliquée pour cette branche de l’économie française.
Une croissance attendue à la baisse
L’ensemble de ces facteurs – une consommation atone, une industrie en difficulté, des investissements au ralenti et un climat des affaires inquiétant – se traduit par des prévisions de croissance modeste pour 2025. Les premières estimations font état d’une croissance du PIB de seulement 0.6 % pour l’année, bien en deçà des 1.1 % enregistrés en 2024 et 2023, et loin de l’objectif de 0.9 % fixé par le gouvernement. Ce faible démarrage laisse envisager un premier trimestre 2025 particulièrement faible, avec une croissance estimée à 0.1 % en glissement trimestriel, après un quatrième trimestre déjà marqué par une contraction de l’activité.
Une reprise incertaine à l’horizon 2026
Malgré la prévision d’un redressement pour 2026, l’environnement international difficile et la politique budgétaire restrictive de la France laissent à penser que cette reprise sera limitée. Un taux de croissance d’environ 1 % semble plausible, mais tout dépendra de l’évolution des tensions mondiales, des décisions économiques internes et de l’atténuation des incertitudes politiques.
Un avenir économique sous haute surveillance
L’économie française entame 2025 sur une note mitigée, avec une croissance faible et des incertitudes persistantes dans plusieurs secteurs clés. Alors que des efforts de relance sont nécessaires pour relancer la machine économique, l’année 2025 risque de rester marquée par des défis, notamment en raison du climat d’incertitude qui touche à la fois les entreprises et les consommateurs. Seule une action politique déterminée et une gestion stratégique des ressources économiques permettront d’éviter une stagnation prolongée. En attendant, l’horizon de la croissance à court terme semble bien incertain, avec une reprise qui devra faire face à des obstacles multiples.
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